par Denis Carbonnier
C’était il y a près de 80 ans.
Nous sommes le 6 septembre 1942. Le premier dimanche de septembre, le jour où, depuis plus de 30 ans, se tient l’Assemblée du Musée du Désert.
Au petit matin, des cars sont partis de Marseille ou de Nîmes vers Mialet. Des jeunes, surtout des scouts en uniforme des Eclaireurs unionistes, ont choisi de rejoindre à pied la châtaigneraie du Mas Soubeyran.
Vers 10h 30, sous un soleil radieux, ils sont ainsi 4.000 à se presser autour de la chaire du Désert, cette chaire qui leur rappelle que durant plus d’un siècle – entre la révocation de l’Edit de Nantes en 1685 et la Révolution française – les protestants n’ont pu exercer librement leur religion.
En 1942, c’est de l’histoire ancienne : les protestants sont alors libres de pratiquer leur religion. L’heure est cependant grave. Ce ne sont plus les protestants qui sont pourchassés, mais les juifs.