On sait que ce sont des Suisses protestants qui ont lancé l’alpinisme à la suite d’Horace-Bénédict de Saussure qui le premier gravit le Mont-Blanc. On sait moins la place que les protestants ont tenue dans la découverte et l’étude des Pyrénées.
« Les Pyrénéistes protestants », voilà le thème de l’Exposition que leur a consacrée, ce printemps, le Musée Jeanne d’Albret à Orthez, avec comme sous-titre « Etudier, aimer, révéler ». Car ces hommes ne se sont pas contentés de gravir des sommets qui quelquefois d’ailleurs portent leur nom, ils se sont livrés à des études de géologie, hydrographie, glaciologie, ils ont cartographié, photographié et ils ont publié leurs résultats.
Cette approche scientifique de la haute montagne peut-elle s’expliquer par le protestantisme ? En un certain sens, oui, dans la mesure où les protestants ont très tôt contesté les croyances traditionnelles, et plus particulièrement celle de la création du monde – l’existence de fossiles marins dans les montagnes remettant en cause le récit de la Genèse. Bien sûr, les protestants ne sont pas seuls à se passionner pour les Pyrénées, mais leur proportion ici est beaucoup plus importante que dans l’ensemble de la population française. Et la toponymie de bien des sites pyrénéens en porte la trace.