Le 31 janvier 1998 s’est tenu à Nîmes un colloque organisé par la Société d’Histoire du protestantisme de Nîmes et du Gard. C’est, à notre connaissance, le premier de toute une série en cette année largement consacrée au quatrième centenaire de l’édit de Nantes et à ses conséquences.
Onze communications cernent, à l’instigation du pasteur Roger Grossi, les divers aspects du sujet. Le cadre historique général est posé par la première : « Nîmes en ce temps là ». Plus précisément quatre conférences évoquent l’institution : « Les Académies protestantes en France aux XVI° et XVII° siècles », « La vie du Collège de Nîmes », « La vie de l’Académie de Nîmes » et « Esquisse de 130 années d’une histoire agitée » (c’est la durée même de cette entreprise universitaire, depuis la création du Collège et de la Faculté des arts vers 1540, la Faculté de théologie suivant vingt ans plus tard). Certaines personnalités sont présentées, qui jouèrent à l’époque un rôle important, tels Jean de Serres, le frère d’Olivier, et Jérémie Ferrier, le pasteur apostat. Sur le plan théologique une question intéressante est soulevée, « A propos du cheminement des idées de Luther jusqu’à Nîmes, et du rôle du Carrefour Rhénan ». Toutes ces idées, tous ces dévouements, tous ces espoirs permirent à notre institution de vivre pratiquement jusqu’aux approches de la Révocation de 1685 : donc 130 ans. Mais l’ampleur des difficultés et des attaques, conduisant à l’échec final, est clairement exposée dans deux études sur « La contre-réforme nîmoise et l’Académie » et sur « Les derniers feux de l’Académie : du mi-partiment à la clandestinité ». Cependant elle ne meurt pas tout à fait : une communication évoque en effet « Le Collège Français de Berlin (1689), lointain héritier de l’Académie de Nîmes ».