par Christiane Guttinger
Nombreux furent les protestants charentais contraints de s’exiler pour vivre librement leur foi au XVIIe siècle. Le parcours d’Elie Bouhéreau, est particulièrement intéressant, associé à une précieuse documentation, un journal7 et une abondante correspondance.
Fils unique d’un pasteur réformé portant le même nom8, Elie Bouhéreau nait à la Rochelle en 1643. Sa mère, Blandine Richard, prématurément veuve, possédait des marais salants à Saint-Martin en Ré, ce qui lui assurait une certaine aisance et permit à Elie de faire ses études à l’Académie protestante de Saumur,
Se destinant tout d’abord à devenir pasteur, il suit les cours de rhétorique, lettres classiques, philosophie, logique et, pour la théologie, est l’élève de Moïse Amirault, un des théologiens les plus réputés de l’époque.
Il entretient dès lors des relations épistolières avec des érudits réformés, parmi lesquels Valentin Conrart, à qui Richelieu demanda de rédiger les statuts de l’Académie française dont il fut le 1er secrétaire, avec des pasteurs de Genève9 ; et le pasteur-poète Laurent Drelincourt, fils de Charles, pasteur à Charenton.