La famille Dechézeaux, originaire de Champagne (voir le hameau Chézaux), était au XVII-siècle installée à l’Ile de Ré comme négociants pour l’importation du bois de Norvège. Etants Huguenots, ils étaient victimes des persécutions après la Révocation de l’Edit de Nantes. Des tortures appelées « dragonnades » étaient encouragées par les autorités. Certains de nos ancêtres étaient transférés à Marseille pour être enchaînés comme des esclaves sur les galères du Roi. En 1711, Etienne Daniel Dechézeaux a épousé Catherine Butauld dont le frère Jacques s’est réfugié à Bergen en Norvège ou il a été nommé Consul de France. Profitant de ce contact et des bonnes relations d’affaires avec la Norvège, le couple décide d’envoyer leurs enfants à l’Oncle Jacques à Bergen afin de les mettre à l’abri des persécutions. Le fils aîné, Jean Etienne, a pris la succession de son oncle comme Consul de France à Bergen. A l’époque ce poste était un poste intéressant car l’état Français vendait dans les pays neutres le butin des corsaires, c.à.d. les navires de l’ennemi et leurs chargements. Ces ventes passaient par l’intermédiaire des Consuls de France qui touchaient une commission. Il est étonnant que ces Consuls collaboraient avec les ambassadeurs du Roi, qui lui les avait proscrits.
mémoire
Une invention majeure dans le domaine du textile, la peigneuse mécanique de Josué Heilmann
« Si je passais un peigne profondément et avec force dans les cheveux de cette jeune fille, je les lui arracherais tous » s’exclama un jour Josué Heilmann, s’arrêtant devant une jeune ouvrière sans doute mal peignée qui œuvrait sur une machine textile… »Mais si je commençais par les pointes, petit à petit, je les démêlerais sans peine… C’est cela qu’il faut faire ».
C’est ainsi, sur cette constatation, et avec force de travail et d’essais, qu’il découvrit sa peigneuse mécanique, invention majeure dans le domaine du textile, qu’il appliqua par la suite également à la bourre de soie. On raconte aussi qu’il s’exerçait de longues soirées démêlant la chevelure de son épouse, tout en écoutant ses conseils de brodeuse passionnée. Elle a eu, paraît-il, un rôle prépondérant.
Le guide – mémorial du monument international de la reformation à Genève
Nos amis de l’Association Suisse pour l’Histoire du Refuge Huguenot nous ont fait parvenir la plaquette illustrée de 48 pages, intitulée : GUIDE-MéMORIAL DU MONUMENT INTERNATIONAL DE LA RéFORMATION A GENEVE. Son auteur était Charles Borgeaud, professeur à l’Université de Genève au début du 20e siècle. Ce Guide-Mémorial est trilingue : français, anglais, allemand. Ce monument, unique en son genre, est connu dans le monde protestant sous le nom de Mur des Réformateurs..
La première pierre du monument fut posée en 1909 pour marquer deux grands jubilés : le quatrième centenaire de la naissance de Jean Calvin et le trois cent cinquantenaire de la fondation du Collège et de l’Académie de Genève du vivant du Réformateur.
Les huguenots à Leipzig
Suite aux persécutions infligées aux huguenots à la suite de la révocation de l’édit de Nantes en 1685, plus de 250 000 huguenots contraints à l’exil trouvèrent refuge dans les contrées du nord et de l’Est de l’Europe, beaucoup s’installèrent dans les Flandres d’autres en Prusse occidentale, d’autres se retrouvèrent à Berlin et dans le brandebourg avoisinant, d’autres enfin firent route jusqu’en Saxe et décidèrent de s’installer à Leipzig et à Dresde.
Des familles entières soutenues par leur foi et la conviction qu’ils n’avaient qu’un seul seigneur et maître : DIEU, entreprirent dès la fin du 17ème siècle de vaincre les obstacles de l’expatriation pour s’implanter (s’insérer) dans des contrées lointaines et peu familières.
Leur choix de s’implanter à Leipzig était surtout motivé par des raisons économiques, cette ville jouissant à l’époque d’une grande réputation en matière de commerce international, on trouve d’ailleurs dans les archives cette citation en français «ville de ressources pour les gens capables et désireux de travailler »
Le 350ème anniversaire de la Reine Charlotte-Amélie et l’Église Réformée Française de Copenhague
Charlotte Amélie, Reine de Danemark en 1670, épouse de Christian V de Danemark, second monarque absolu de ce pays qui voulait alors politiquement imiter la France, est l’unique souveraine calviniste qui ait régné sur ce pays très officiellement luthérien depuis 1536.
Elle eut quatre enfants de son époux, et Christian V fut pour sa femme un parfait gentilhomme. Il avait eu la chance de la rencontrer à ses quatorze ou quinze ans lors d’un voyage en Hesse, chez son père le prince de hesse-Cassel et sa mère une marquise de Brandebourg. On possède peu de tableaux la représentant, mais elle avait un frais minois, de type presque méridional, qui a dû plaire au futur fiancé, lassé peut-être des beautés walkyriennes de son propre pays.
Jean Sébastien Bach / 2000
Quelques jours nous séparent du deux-cent-cinquantième anniversaire de la mort de Jean-Sébastien Bach, né à Eisenach en 1685 et mort à Leipzig le 28 Juillet 1750. Or, il est toujours présent et bien vivant dans le cœur des fidèles, des mélomanes, des chanteurs, des instrumentistes, des organistes et des chefs : à l’Église comme à la salle de concerts, et dans le monde entier. Ce constat tient du miracle, qui prend d’ailleurs une dimension œcuménique.
Par suite de l’alignement au goût du jour, de l’envahissement de l’esthétique de l’Empfindsamkeit, au siècle des Lumières et de l’Aufklärung, à l’époque des fils de Jean-Sébastien BACH et, notamment à la cour du Roi Frédéric le Grand, où s’était répandue la phrase bien connue : « Le Vieux Bach est arrivé », son œuvre était déjà passée de mode. Il faudra attendre 1829, pour que résonne à nouveau la Passion selon Saint Matthieu dirigée par Félix Mendelssohn d’origine juive qui, après sa conversion au luthéranisme, s’est appelé Mendelsshon-Bartholdy pour se différencier de l’autre branche de la famille. A lui revient l’immense mérite d’avoir tiré le célèbre Cantor de l’oubli.
Rapport de la XIIème Réunion de Descendants de Huguenots en Bretagne
La douzième rencontre internationale de descendants de Huguenots s’est déroulée à la mi-septembre dernier, et pour la première fois en Bretagne. Cela peut paraître étonnant mais nous allons nous en expliquer.
Cette rencontre internationale est organisée tous les trois ans par notre Comité Protestant des Amitiés Françaises à l’Étranger, dont le rôle est d’entretenir nos liens avec les Sociétés étrangères de descendants de huguenots qui, au XVIe, XVIIe et au début du XVIIIe siècle ont tout quitté pour rester fidèles à leur conscience, en bravant l’interdiction de quitter le royaume de France. Leurs descendants sont devenus hollandais, allemands, suisses, anglais, américains voire sud-africains. Il en existe même en Australie et cette année, la Nouvelle Zélande était représentée. Nous étions 112 participants à cette réunion dont plus de 60 étrangers.
L’Eglise Protestante Française de Londres
L’Église Protestante Française de Londres, installée à Soho Square, vient de vivre un temps fort en célébrant le 450ème anniversaire de sa fondation.
Son histoire, que nous allons tenter de résumer, est celle des vagues successives de huguenots réfugiés en Angleterre sous l’effet des persécutions religieuses que la France a connues avec le développement des idées de la Réforme.
Dès 1540, avec édit de Fontainebleau ordonné par François Ier, puis sous le règne d’Henri II, lorsque fut instituée la Chambre Ardente de Paris, Londres accueille une première vague de réfugiés.
A ce premier groupe de réfugiés, sous l’influence conjuguée de son oncle, le Protecteur Somerset et l’Archevêque de Canterbury, Cranmer, tous deux sensibles aux idées de Réforme, le très jeune roi Édouard VI accorde sa protection et signe, le 24 juillet 1550, les lettres patentes qui reconnaissent l’existence de l’Église des Étrangers de Londres, et la consacre comme « Église Établie » au même titre que l’église d’Angleterre.
L’influence des Coligny à La Roche Bernard
La prochaine Réunion Internationale de descendants de Huguenots qui se déroulera en Bretagne en septembre prochain fournira l’occasion de rappeler l’influence des Coligny à La Roche-Bernard.
L’établissement de la religion réformée à La Roche Bernard, dans le Morbihan, au XVIème siècle, procède de l’implantation de la famille Coligny dans cette région. Gaspard Ier de Chatillon, maréchal de France, eut trois fils: – Odet de Chatillon, du nom d’une propriété dans le Loiret; – Gaspard de Coligny, propriété dans l’Ain, – François d’Andelot, une terre en Franche-Comté.
New-Paltz, une ville d’Amérique, fondée en 1678 par des huguenots de Flandre et d’Artois
On sait que les Huguenots ont trouvé un refuge en Amérique, à des milliers de kilomètres de leur pays d’origine, mais on ne sait peut-être pas qu’il existe aux États-Unis, dans l’État de New-York, une ville de 8 000 habitants, où le nom de huguenot a été donné à une rue, un journal, un motel, un collège de l’Université, une banque, une équipe de base-ball. Une ville où des centaines d’habitants s’appellent toujours Dubois, Crespelle, Frère, Lefèvre** : des noms qui sont indiscutablement huguenots. Il s’agit de la ville de New-Paltz qui a été fondée en 1678 à 130 km au nord de New-York et qui s’appelait d’abord « le nouveau Palatinat » parce que ses fondateurs étaient des protestants qui venaient de Flandre et d’Artois et s’étaient d’abord réfugiés au Palatinat, entre 1648 et 1670, pour fuir les persécutions des Espagnols et des Français. Ils ont dû fuir plus loin encore quand les armées de Louis XIV ont conquis l’Artois et la Flandre, saccagé le Palatinat.