Dans la passionnante exposition « Les Huguenots de la Moselle à Berlin » à Metz on peut voir une vidéo qui illustre la vie de Jean Olry à travers le récit de ses mésaventures.
Le texte de Jean Olry et les notes qui l’accompagnent ont été mis « en ligne » sur internet[1] ; nous remercions beaucoup l’association des Protestants de Metz et du Pays messin pour cette réalisation.
L’ouvrage écrit par Jean Olry s’appelle « La Persécution de l’Eglise de Metz », et il a été publié en 1690, en Allemagne, peu de temps après son arrivée. Il a été réédité au XIXe siècle, et se trouve à la Bibliothèque de Metz et à la SHPF à Paris. On entendra souvent dans ce message les mots mêmes de Jean Olry.
Évangile et liberté vient de fêter ses 120 ans d’existence. C’est le journal du protestantisme libéral, né à la fin du 19e siècle et qui est aujourd’hui plein de vitalité et de dynamisme. Il paraît tous les mois et propose des textes de réflexion sur la vie, sur la société, sur Dieu, sur la foi chrétienne, sur les religions. On y trouve des textes de réflexion, mais aussi des billets d’humeur, des recensions de livres, des textes de méditation. Il a pour spécificité de promouvoir un christianisme d’ouverture, c’est-à-dire, ouvert sur le monde, qui se laisse interpeller par l’actualité, par la société, mais aussi par la culture, la science, les autres religions.
Le protestantisme libéral revendique une foi chrétienne sans esprit d’orthodoxie, c’est-à-dire sans vérité toute faite, indiscutable, fermée à la critique. Sa raison d’être est de refuser le divorce qui existe trop souvent entre la foi et la raison. Croire, c’est aussi comprendre ce que l’on croit, interpréter, donner du sens.
Post tenebras lux. Le siècle des Lumières est en grande partie l’un des aboutissements du Refuge protestant qui remonte au XVIe siècle. Le cas singulier de Jean-Jacques Rousseau, « citoyen de Genève », en fournit l’illustration. Les Rousseau étaient les rejetons de ce Refuge protestant, qui étendait à l’Europe et à l’Amérique ses ramifications. Comme tant de Genevois, Rousseau avait pour ancêtres ces Français » réfugiés pour la foi » qui, dès le siècle des Réformes, avaient couvert l’Europe de leurs établissements, de Londres à Amsterdam, d’Amsterdam à Strasbourg et à Francfort, de Francfort à Genève… La mobilité est d’abord familiale. Presque génétique. On ne naît quelque part que par l’un de ces accidents de l’histoire, transformés en Providence. Rousseau fut à la fois le plus providentiel des Genevois, et le plus inclassable.
Affaire de lignage si l’on veut. Comme Robinson Crusoë, le personnage créé par Daniel Defoe, Jean-Jacques fut un fils prodigue. Du côté paternel, il descendait d’une famille, installée sur les bords du Léman du temps de la Réforme. Natif de Montlhéry, non loin de Paris, son quadrisaïeul Didier Rousseau avait été reçu comme habitant de Genève le 15 octobre 1549. Il s’était d’abord installé comme marchand de vin, à l’enseigne de La Main. Six ans plus tard, il était reçu bourgeois de la ville, en compagnie de plusieurs Français, favorables à Calvin. Il reprit alors la profession paternelle de libraire, tout en tenant une auberge, à l’enseigne cette fois-ci de l’Épée couronnée. Il devait épouser en seconde noce Mie Miège, originaire de Contamine-sur-Arve, en Savoie. Il mourut en 1581, en laissant un fils, Jean Rousseau, trisaïeul de Jean-Jacques, mis en apprentissage chez un tanneur.
La personne à laquelle je veux rendre hommage aujourd’hui pour son talent et la notoriété de ce talent, mais surtout pour son courage spirituel et politique est Monsieur Emile Gallé.
On dit qu’il est l’homme qui a maîtrisé les aléas du feu !
Certains l’ont présenté comme le Bernard Palissy du XXe siècle. Gallé lui-même considérait Palissy comme un ancêtre, comme l’un des patrons de l’art français du FEU, un symboliste de l’art de la TERRE. Il dit de lui qu’il avait le véritable vœu d’initier les hommes, par des reproductions de la nature, à VOIR DIEU A TRAVERS LES SIMILITUDES ET LES BEAUTES DE SES ŒUVRES LES PLUS HAUTES. Emile Gallé est de cette trempe là.
Pierre Bayle est mort en 1706, il y a trois cents ans. On se figure mal aujourd’hui à quel point sa pensée a été déterminante pour la genèse de la philosophie de Lumières : Bayle a été lu par tous les grands penseurs européens, et notamment Montesquieu, Voltaire et Diderot. Mais Bayle appartient aussi à l’histoire du protestantisme, et en particulier à celle du Refuge huguenot.
Fils et frère de pasteur, converti au catholicisme pendant un an et demi puis revenu à la religion de ses pères, il doit s’exiler de son Ariège natal en 1670. Il part étudier la théologie à Genève, où il se sent davantage attiré par la philosophie. Il remplit alors des fonctions de précepteur en différents endroits avant de décrocher en 1675 un poste de professeur de philosophie et d’histoire à l’Académie protestante de Sedan, où il est sous la protection du théologien Pierre Jurieu. Lorsque cette Académie est fermée, en 1681, Bayle et Jurieu s’exilent à Rotterdam où ils enseignent à l’Ecole illustre, un petit établissement qui ne compte que quelques étudiants.
A l’automne 1755, Jean-Louis Gibert[1], pasteur au Désert, s’enhardit à installer des maisons d’oraison en Saintonge. A la fin de l’année 1756, elles étaient une trentaine. Si l’administration royale laissa faire en Saintonge, elle les fit démolir en Périgord, en Cévennes et en Poitou. Ces faits sont plutôt méconnus.
Que s’est-il donc passé en 1755, Louis XV régnant et interdisant toujours la R.P.R., la religion prétendue réformée, et la construction de temples ?
On sait que pour écouter la parole de Dieu, les fidèles se réunissaient clandestinement dans les bois et les endroits écartés, et que ces cultes, considérés comme séditieux, étaient constamment dénoncés et les participants poursuivis.
« Les utopies marines protestantes« , tel était le thème des journées d’étude qui se sont tenues en février dernier à la Faculté de théologie protestante de Paris.
Ces « utopies marines » sont toutes liées au temps des « troubles de religion », issus des déchirements de la Réforme protestante en Europe. Elles croisent largement l’histoire de la piraterie « moderne ».
Ainsi la flibuste huguenote, encouragée par l’amiral Gaspard de Coligny, dans les années 1550-1570, pour financer « la Cause » protestante. Un peu plus tard, les « gueux de mer » hollandais et les « chiens de mer » au service de la reine Elizabeth, tous courant sus à l’Espagnol papiste. Puis au milieu du XVIIème siècle, on trouve les « dissenters » de la Révolution anglaise, chassés d’Angleterre, construisant aux Caraïbes une société pirate, comme un « monde à l’envers ».
Plus pacifiques, d’autres utopies marines s’apparentent davantage à l’utopie « coloniale« , dans des îles désertes. Un bon exemple de celles-ci est fourni par un ouvrage qui intéresse directement l’histoire des protestants français et du Refuge après la révocation de l’édit de Nantes en 1685.
Il y a quelques mois, le Comité protestant des amitiés françaises à l’étranger a organisé un court séjour à Genève. Nos pas se sont, tout naturellement, dirigés vers le parc des Bastions et son célèbre Mur des réformateurs. Au centre du mur, sont réunies les quatre grandes figures du protestantisme réformé : aux côtés de Guillaume Farel, de Jean Calvin et de Théodore de Bèze, on remarque la statue de John Knox.
Si John Knox est toujours admiré par les Ecossais comme étant celui qui a introduit la réforme calviniste dans leur pays et les a libérés de la tyrannie des Guise et des troupes françaises, les protestants français ne conservent, eux, qu’un souvenir imprécis de la personnalité du réformateur. John Knox était pourtant un fidèle ami de Calvin, comme en témoignent leurs échanges épistolaires.
Knox est né en 1513, l’année où Jacques IV est tué par les Anglais lors de la défaite de Flodden, et quatre ans avant le premier assaut de Luther, à Wittenberg, contre la papauté.
Pourquoi Isaac Dumont de Bostaquet, prospère gentilhomme campagnard protestant est-il contraint de s’exiler à la Révocation de l’édit de Nantes ? Comment, à 55 ans, quitte-t-il tout, ses chères terres de Normandie et une partie de sa famille ?
Ses Mémoires, qu’il rédige en Irlande, à la fin de sa vie, répondent à ces questions. Il les écrit à l’intention de ses enfants, sans souci littéraire, dans le but de leur transmettre un héritage familial et spirituel, et éventuellement leur fournir des éléments utiles à la revendication de leurs intérêts. Il rapporte mille détails de la vie quotidienne, de son enfance à ses derniers jours. Il cite une multitude de noms et de lieux ; ce témoignage direct est un document précieux pour la connaissance du protestantisme en Normandie et les conditions d’exil des huguenots en Hollande et en Irlande.
Isaac Dumont de Bostaquet naît près de Dieppe, à Bostaquet, un manoir typiquement normand, appartenant à sa famille issue de la vieille noblesse, ralliée très tôt au protestantisme.
Dans la muraille de la Tour de Constance à Aigues-Mortes, on peut encore lire l’inscription « RESISTEZ » gravée jadis par l’Héroïque Marie Durand, qui fut emprisonnée pour avoir obéi à sa conscience. Michel Hollard offre l’un des plus beaux exemples d’application contemporaine du fameux mot d’ordre.
Pour ce héros de la Résistance, le maquisard de 1940 et le camisard de la guerre des Cévennes se ressemblent. Ce sont des combattants de la même espèce, défenseurs de deux causes supérieures, voire sacrées.
Engagé volontaire pendant la 1ère guerre mondiale, Michel Hollard crée un réseau de résistance au cours de la seconde. En 1943, il apprend que l’ennemi entreprend d’inquiétantes constructions au Nord-Ouest de la France. Il explore immédiatement les régions concernées, et découvre l’infrastructure de lancement de l’arme V1 pointée sur Londres.