Idelette de Bure, l’épouse de Calvin

timbre Idelette de Bure
Idelette de Bure, femme de Jean Calvin

Idelette de Bure, nous est connue grâce à la correspondance de Calvin, Bucer, Farel et Théodore de Bèze. On peut distinguer deux périodes dans sa vie : celle de sa jeunesse et de son mariage avec l’anabaptiste Jean Storder, puis sa vie d’épouse de Calvin à Strasbourg et Genève.

Idelette de Bure nait à Liège en 1505 ou 1506 dans un milieu aisé. Son grand-père, syndic des brasseurs était un notable ; son père tanneur, commerçant en peaux et fourrures, un catholique prospère.

Cependant, Idelette et son frère Lambert fréquentent un petit groupe évangélique assoiffé de lectures bibliques, favorisé par le développement de l’imprimerie et, en particulier, la parution du Nouveau Testament de Lefèvre d’Etaples, imprimé à Anvers en 1523. Idelette y rencontre et épouse un jeune marchand liégeois, Jean Storder, très engagé dans le mouvement anabaptiste radical qui refuse le baptême des enfants. Ils se marient hors de l’Eglise et auront un garçon et une fille.

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Pierre Valdo et les « Pauvres de Lyon »

Pierre Valdo
Pierre Valdo

Dans la cité allemande de Worms, lieu phare du protestantisme, se trouve une imposante statue de Luther ; à ses pieds se tiennent quelques-uns de ceux que la tradition présente comme ses précurseurs : ainsi de Jean Huss, Jérôme Savonarole, Pierre Valdo.

Les connaissances font défaut pour Pierre Valdo, puisque son nom et même son existence sont régulièrement remis en cause. Pourtant les textes concordent : ainsi il est probable qu’un riche marchand vécut à Lyon au XIIe siècle, connu comme Pierre Valdo ; sans doute appelé dans le dialecte du pays Valdes ou Vaudès. Il renonça à tous ses biens et décida de vivre la foi chrétienne comme les apôtres avaient vécu avec Jésus.

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2009 Année Calvin

médaille comémorative de Calvin
médaille comémorative de Calvin
Chers amis,

2009 s’annonce une année stimulante pour le protestantisme et spécialement pour les réformés français. Ce sera « l’année Calvin ».

Jean Calvin est né le 10 juillet 1509 à Noyon, en Picardie. Nous allons donc commémorer le 500ème anniversaire de la naissance du grand réformateur français.

Rien ne le prédisposait à ce destin. Son père l’avait destiné à la prêtrise, mais avait changé d’avis et l’avait orienté vers le droit. Durant ses études de droit à Orléans et Bourges (entre 1527 et 1533 environ), Calvin a été en contact avec des « luthériens » (comme on disait), professeurs ou étudiants. Il a beaucoup lu la Bible, redécouverte par les humanistes.

Cependant, ce n’est que vers 1533 qu’il se convertit aux idées de la Réforme évangélique : il comprend l’Evangile, la bonne nouvelle du salut gratuit de Dieu, comme incompatible avec la religion des « bonnes œuvres », encadrée par l’Eglise traditionnelle. Fin 1534, après l’affaire » des Placards » contre la messe, qui déclenche une répression sans précédent contre les « hérétiques », Calvin quitte le royaume de France et se réfugie à Bâle.

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Les pionniers du Québec originaires du Moyen Poitou

maison pionier
maison pionier
Le Québec est apparu longtemps comme un pays aux origines catholiques. Depuis quelques années avec les études généalogiques, l’histoire se révèle plus complexe.

C’est le roi Henri IV qui demanda au royannais Pierre Dugua de Mons, protestant, de “le représenter aux confins de la terre de l’Acadie” en 1603. Ce dernier engagea 120 hommes et ouvrit un comptoir de pelleterie et de pêche à Port-Royal en 1605.

Samuel Champlain, nommé lieutenant de l’expédition par Du Gas de Mons, remonta le Saint-Laurent et fonda Québec en 1608. Henri IV mourut en 1610. De Mons renonça à son rêve de Nouvelle France en devenant gouverneur de Royan, place forte protestante. Champlain rechercha un autre protecteur, d’abord Henri de Condé embastillé en 1617 puis le duc de Montmorency ; finalement l’avenir de la Nouvelle France reposa essentiellement sur l’énergie de Champlain. Il y emmena son épouse en 1620.

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Marie Dentière (vers 1495-1561) Une figure de la Réforme genevoise du XVIes

femme du xvieL’histoire de la Réforme genevoise est dominée par la personnalité de Jean Calvin et on néglige parfois les artisans de la première heure. Si Guillaume Farel ou Pierre Viret sont connus, les femmes ont été ignorées, et même dénigrées. Ainsi en est-il de Marie Dentière qui a participé activement à l’avènement de la Réforme à Genève, et fut une des premières théologiennes réformées.

Marie Dentière est née à Tournai vers 1495. Prieure du couvent des Augustines de l’abbaye de Saint-Nicolas-dès-Prés située près de sa ville natale, elle se convertit aux idées luthériennes et quitte son ordre au début des années 1520. A Strasbourg, elle épouse le prédicateur Simon Robert, avec qui elle se rend en Suisse en 1528.

Veuve, Marie Dentière se remarie avec un autre prédicateur, Antoine Froment, collaborateur de Guillaume Farel. En 1535, ils s’établissent à Genève où elle prend part à la Réforme de Farel, prêchant la nouvelle foi, exhortant des religieuses de prendre un mari et avoir comme elle, des enfants[1]. Elle meurt en 1561.

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L’Institut protestant de Théologie : préparer l’avenir

Institut Protestant de Théologie après rénovation
Bien que de création récente, l’Institut protestant de théologie a recueilli l’héritage de quatre siècles d’enseignement supérieur protestant de la théologie organisé par les Eglises issues de la Réforme en France. A la suite de l’Edit de Nantes, à la fin du XVIe siècle, des académies protestantes ont en effet été créées à Sedan, Saumur, Die, Montpellier, Montauban, et Nîmes. A travers diverses vicissitudes historiques, ces académies sont devenues les facultés libres de théologie protestantes de Paris et de Montpellier, regroupées en 1974 au sein de l’Institut protestant de théologie.

La première mission de l’Institut protestant de théologie est de former des pasteurs pour l’Eglise réformée de France et l’Eglise évangélique luthérienne de France.

Comment devient-on pasteur ? On n’est pas toujours sûr de sa vocation. Alors on se renseigne (par exemple sur le site www.iptheologie.fr) et on s’inscrit pour un cycle de licence, soit à Paris, soit à Montpellier. La licence se passe normalement en trois ans. On s’y forme dans six domaines principaux : Etude de l’Ancien Testament, (ce qui suppose l’apprentissage de l’hébreu), Etude du Nouveau Testament (ce qui suppose l’apprentissage du grec ancien), Histoire ancienne, Histoire moderne, Théologie systématique (c’est-à-dire la présentation organisée de la doctrine chrétienne) et Théologie pratique.

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Vauban et les huguenots

Vauban
À l’occasion du troisième centenaire de sa mort, Vauban a été sacré “ homme de l’année”. Et la France a proposé à l’UNESCO l’inscription au patrimoine mondial de 14 sites : 13 forteresses qu’il a construites et son château de Bazoches, à 6 km de Vézelay.

Ce n’est pas de ce Vauban-là que nous allons parler ce matin, mais de celui qui osa, d’abord en 1687, soit deux ans après la Révocation de l’Édit de Nantes, puis de nouveau en 1689, envoyer à Louvois un Mémoire pour le rappel des Huguenots. A une époque où tout le monde, la Cour, la Ville, louait Louis XIV d’avoir révoqué l’Édit de Nantes, Vauban est pratiquement le seul à aller à contre-courant et à demander que le roi rappelle les Huguenots. Quelles raisons donne-t-il ?

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Une famille huguenote, les frères Merle d’Aubigné

La Graveline au début du XIXe siècle Dessin de Melle Clémentine Brélaz
Trois livres parus autour de 1830, épuisés et pratiquement introuvables viennent d’être réédités, en un seul volume, abondamment illustré, sous le titre : Une famille huguenote, les frères Merle d’Aubigné. Ils étaient trois frères, nés à la fin XVIIIe, dont la carrière aura trois grandes orientations : l’aîné en Amérique, le second en Europe, le cadet entre les Etats-Unis et la France. Leur double nom vient du fait qu’un grand-père venu de Nîmes avait épousé en 1743 une des filles du dernier d’Aubigné de Genève, descendant du célèbre Agrippa. Madame de Maintenon, épouse de Louis XIV, avait fait miroiter la promesse d’un évêché à son cousin Samuel, le grand-père de la mariée, s’il rentrait dans le rang. Il n’en fut naturellement pas question.

Le fils aîné, Guillaume, part très jeune faire un apprentissage à Hambourg et fait la difficile traversée de l’Atlantique. Il commence par échouer aux Bermudes et il raconte avec humour comment on pêche à la baleine. Il découvre New York en 1815 et décrit les Quakers de Philadelphie avec beaucoup d’ironie… Le journal de sa traversée et ses lettres à sa famille ont été publiés en partie à Washington en 1935 mais seulement en français… dommage pour les lecteurs américains. Leur traduction est maintenant chose faite.

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Jean Sturm, une pédagogie humaniste à Strasbourg

Jean Sturm
Jean Sturm
Strasbourg et le protestantisme européen fêtent cette année le 500e anniversaire de la naissance du célèbre pédagogue et humaniste Jean Sturm, fondateur du Gymnase protestant à Strasbourg en 1538.

Une exposition organisée par la Bibliothèque Nationale Universitaire de Strasbourg à partir du 8 octobre prochain nous permet de revenir sur les diverses facettes de la personnalité de ce grand homme de l’humanisme rhénan. De même la faculté de théologie protestante de Strasbourg organise un colloque universitaire pour lui rendre hommage le 11 et 12 octobre. Le Chapitre de Saint-Thomas, responsable aujourd’hui encore du Gymnase lui rend également un hommage en organisant une exposition dans ses locaux du Quai Saint-Thomas, siège du Chapitre et de l’union des Églises Protestantes d’Alsace et de Lorraine.

La Réforme strasbourgeoise s’est faite sur le terreau à la fois humaniste et spiritualiste qui caractérisait déjà l’époque médiévale de la ville. Maître Eckart s’établit ainsi à Strasbourg en 1310, faisant de la ville la « capitale de la mystique rhénane ». Les imprimeurs strasbourgeois éditent en grand nombre les écrits de Luther dès 1519 et Martin Bucer, grand réformateur de la ville de Strasbourg, y est accueilli en 1523 par le Stettmeister, Jacques Sturm.

Martin Bucer, correspondait depuis plusieurs années avec Jean Sturm. Ce dernier, né près d’Aix-la-Chapelle en Allemagne en 1507, enseignait la dialectique à partir de 1530 à Paris. Rallié à la Réforme, engagé dans le mouvement humaniste, il rejoint Strasbourg au début de l’année 1537 et il propose une réforme de l’instruction publique. En juin 1538, il est nommé recteur du nouvel établissement créé suite à ses propositions, le Gymnase, qu’il dirigera jusqu’à sa destitution en 1581 pour avoir prôné le dialogue et la réconciliation entre réformés et luthériens (!). Il continua pourtant de s’investir dans l’administration du Gymnase, jusqu’à sa mort en 1589.

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Hommage à Dietrich Buxtehude (v. 1637-1707) pour le tricentenaire de sa mort

Dietrich Buxtehude
Dietrich Buxtehude
En cette année 2007, marquant le troisième Centenaire de la mort de Dietrich Buxtehude, nous voudrions lui rendre hommage et attirer l’attention des mélomanes, organistes, chefs de chœur et pasteurs, sur l’apport hymnologique et organistique considérable de ce musicien luthérien et germano-danois. Sa production vocale et instrumentale le situe entre Heinrich Schütz (1585-1672), « père de la musique protestante allemande » et Jean-Sébastien Bach (1685-1750), Cantor de Leipzig, tout en rappelant, comme il ressort de notre bref générique, l’école organistique d’Europe du Nord.

Dietrich Buxtehude est né à Oldesloe (dans le Holstein) vers 1637, et mort à Lübeck, le 9 mai 1707. Son père, organiste, s’est installé, dès 1639 en Suède, à Hälsingborg. En 1657, Dietrich, alors âgé d’environ 20 ans, y occupe déjà le poste d’organiste de l’Église Sainte Marie. Trois ans après, il est appelé à l’Église allemande d’Elseneur (ou Helsingor). En 1668, il succède à Franz Tunder (1614-1667) comme organiste à la célèbre Marienkirche dans la ville hanséatique de Lübeck. Il devait y jouer le dimanche pour les cultes du matin et de l’après-midi, les jours de fête et les vêpres du jour précédent, ainsi que pendant la Cène. Il y relance la tradition des Abendmusiken (Musiques du soir), cycles de cantates interprétées en dehors du culte, pendant le temps liturgique de l’Avent. De nombreux marchands se rencontraient à Lübeck, et la réputation de ces auditions dépassa rapidement le cadre de la ville.

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