Des Huguenots, acteurs d’un rêve français : Les expéditions vers la Floride au XVIe siècle

Consacré aux relations de la France avec les Amériques, le musée du Nouveau Monde, inauguré il y a tout juste 30 ans à La Rochelle, se veut autant le miroir des Amériques découvertes Affiche Floride un rêve françaiset explorées par la vieille Europe que le reflet d’une ville dynamique et commerçante enrichie économique-ment et culturellement par le nouveau continent. Peintures, dessins, gravures, cartes anciennes, objets d’art décoratif et photographies se déploient donc dans les magnifiques espaces néo-classiques de l’hôtel particulier du XVIIIe siècle où ce musée est installé.

Sous le titre « La Floride, un rêve français (1562-1565) », une exposition temporaire est proposée aux visiteurs jusqu’au 31 décembre. Elle est consacrée aux différentes expéditions visant à établir des colonies françaises en Floride. En effet, par trois fois, entre 1562 et 1565, les Français ont tenté de fonder des colonies sur le littoral de la Floride. Par trois fois, ces tentatives furent des échecs, s’expliquant par l’association redoutable de la famine, des Indiens, des cyclones et par la détermination féroce (par sa situation géographique comme par les premières expéditions espagnoles, la Floride relevait des terres attribuées à l’Espagne par le traité de Tordesillas de 1494.) des Espagnols d’empêcher toute implantation française, qui plus est majoritairement protestante, sur le sol américain.

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Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger (Lettre 50)

Le Grand Electeur Friedrich Wilhelm de Brandebourg accueillit à Berlin au XVIIes les réfugiés huguenots et profita de leurs talents pour développer l’économique de son pays dévasté par la Guerre de Trente Ans. Au fil des décennies, l’Eglise huguenote est devenue un centre de foi réformée de langue française rayonnant dans la vie spirituelle, culturelle et sociale de Berlin. Après la chute du mur, le Dôme français, la Französische Friedrichstadtkirche sur la place Gendarmenmarkt, érigé en 1705, est redevenu le centre de la paroisse, divisée pendant le régime communiste en deux parties, Est et Ouest (l’église du Dom était à l’Est). Elle a également accueilli et signé une convention en 1999 avec la Communauté protestante française de Berlin afin de développer un témoignage en commun tout en conservant une indépendance réciproque, administrée par un Conseil presbytéral. Issue de l’ancienne Aumônerie militaire de la garnison française de Berlin-Ouest depuis 1945, elle aurait pu disparaître avec le départ des Alliés, mais des Français, des Africains et des Allemands décidèrent alors de former ensemble une Communauté «de présence civile du protestantisme francophone» à Berlin. Regroupant environ 200 personnes venues d’une quinzaine de pays, elle se réunit tous les quinze jours, à 11h, à la Französische Kirche, et s’est agrandie, grâce à des pasteurs bénévoles venus de France et de Suisse (pasteurs J.-J.Maison, Claude Vallotton et maintenant Georges Kobi).

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Nouvelles du Protestantisme français (Lettre 50)

Protestants en Fête 27-29 septembre 2013 à Paris : pendant trois jours, des stands présentant tous les partenaires du protestantisme accueilleront le public dans les jardins de Bercy. Un culte dans le Palais Omnisports de Paris-Bercy sera accompagné de 1000 choristes le dimanche matin, un concert rassemblera la jeunesse le samedi soir, et des animations seront prévues en d’autres lieux et temples parisiens. Le Comité participera à ce rassemblement avec un stand probablement partagé avec la SHPF (Société de l’Histoire du Protestantisme Français) et le CPED (Centre Protestant d’Etude et de Documentation). Ce sera une occasion de faire connaître nos activités, et de promouvoir les principaux acteurs de la mémoire culturelle du protestantisme dans l’hexagone que sont les musées protestants et lieux de mémoire. Nous solliciterons l’aide de plusieurs volontaires pour assurer une permanence, distribuer des tracts, renseigner les gens. Le site www.protestantsenfete2013.org/ vous permettra de suivre le développement du projet et les paroisses relaieront les informations.

Logo stylisé de l'église protestante unieLa décision d’union prise par l’Eglise réformée de France et l’Eglise évangélique Luthérienne de France lors des synodes nationaux de mai 2012 a fait son chemin. Les paroisses ont voté cet automne leurs nouveaux statuts et l’Eglise protestante Unie de France tiendra son 1er synode national les 9‐12 mai 2013 à Lyon. Le logo stylisé évoque la colombe des réformés, au cœur de laquelle on reconnait la rose de Luther.

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Les restaurateurs du protestantisme au XVIIIe s. Antoine Court, Pierre Corteiz et Jacques Roger

La prochaine réunion internationale des descendants de huguenots, qui aura lieu en septembre prochain en Ardéche et dans la Drôme, sera l’occasion de croiser les chemins de deux personnalités hors du commun qui, toutes deux, ont contribué, au XVIIIe siècle, à la restauration du protestantisme en France : Antoine Court, né en 1695 à Villeneuve … Lire la suite

Mérindol et l’histoire des vaudois du Lubéron

photo du site de MérindolQu’évoque pour vous le Lubéron ? Les cigales, le soleil, des villages perchés appréciés des artistes ? Qui pense à cette terre en tant que lieu de mémoire protestant ?

Et pourtant, Merindol, ce petit village des bords de la Durance, entouré de champs d’oliviers, est surmonté d’un éperon rocheux hérissé de ruines… Il est devenu le symbole du martyr subi par les vaudois, disciples de Valdo.

 

Valdo est un riche marchand lyonnais. Dès le XIIe siècle, il demande à deux moines de traduire des passages de la Bible en franco-provençal, sa langue maternelle. La découverte de cette lecture le conduit à changer de vie. Il distribue ses richesses aux nécessiteux, lit et commente librement les textes bibliques en langue populaire. Il fait des émules, mais la prédication professée par un laïc est bannie par l’Eglise romaine. Valdo est expulsé de Lyon et excommunié.

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HIstoire des protestants de CREST (Drôme)

lithographie de la Tour de Crest
LA TOUR DE CREST LITHOGRAPHIE ENGELMANN (V.1818)
D’APRES LOUIS-ALBERT-GUILLAIN BACLER D’ALBE

Vous connaissez certainement la haute silhouette de la tour de Crest, seul vestige d’un château dominant la vallée de la Drôme, un des plus hauts donjons de France, édifié au XIVes sur les fondations romaines de Crista Arnaudorum – la Crête des Arnauds.

La population de ce village, est sensibilisée dès le XIIIes à l’idéal évangélique des disciples de Valdo. Elle accueille favorablement la Réforme, mais son sort est tragiquement lié aux luttes incessantes entre catholiques et protestants se disputant cet axe de communication vers Genève.

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Olivier de Serres, seigneur du Pradel, considéré comme le père de l’agronomie

statue en bronze d'Olivier de Serres à Villeneuve de Berg
STATUE EN BRONZE PAR PIERRE HEBERT
INSTALLEE A VILLENEUVE-DE-BERG EN 1858

Si vous passez en Ardèche, à proximité d’Aubenas, arrêtez-vous à Villeneuve de Berg. De belles maisons, des restes de fortification, les monuments dédiés à Olivier de Serres et Antoine Court témoignent de son riche passé. Ancienne capitale administrative du Bas Vivarais elle fut touchée très tôt par la Réforme.

Olivier de Serres y nait en 1539. Sa famille a fait fortune dans le commerce du drap. Il reçoit l’enseignement d’un précepteur, étudie le latin et le grec, puis complète sa formation au fil de voyages en Italie, Suisse et Allemagne.

Son frère devient pasteur (Après des études à Lausanne il est pasteur de l’église réformée à Nîmes et Orange, puis l’historiographe d’Henri IV.) , mais Olivier de Serres est surtout considéré pour ses recherches agronomiques.

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Arts et identité protestante au XIXe siècle

tableau d'une assemblée du désert
MAX LIENHARDT, ASSEMBLEE AU DESERT (MUSEE DU DESERT, MIALET)

Comment, au cours du XIXe siècle, l’art a-t-il contribué à créer l’image du protestant français ? Nous allons tenter de répondre brièvement –très brièvement- à ce point non négligeable de la construction de l’identité protestante dans le siècle qui a vu, enfin, sa reconnaissance.

L’Edit de Tolérance de 1787 puis les articles organiques du Concordat de 1802 signent le début de la réintégration des protestants dans le paysage officiel de la France. L’art ou plutôt les arts vont s’emparer de sujets protestants et proposer une lecture nouvelle de l’histoire, dont les promoteurs ne seront pas forcément liés à la religion nouvellement reconnue. Ainsi, ils participeront à la réception et au modelage de la figure protestante dans l’opinion publique.

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Nouvelles du protestantisme français (Lettre N°49)

gravure représentant la malheureuse famille CalasL’exécution de Jean Calas, le 10 mars 1762, à Toulouse, sous l’accusation, sans preuve, d’avoir assassiné un de ses fils réputé converti au catholicisme eut un grand retentissement dans l’opinion, grâce à Voltaire qui fit réviser le procès et réhabiliter la mémoire de Calas. Cette affaire sera évoquée lors des conférences de l’après-midi à la prochaine assemblée du Désert (cf. 4e de couverture).  Cette gravure représente les Calas emprisonnés à la Conciergerie en attendant la révision du procès.

 

Du 28 au 31 avril, le Colloque des musées protestants d’Europe s’est réuni dans le Tarn, à Ferrières, autour de la présentation du tout nouveau et résolument moderne Musée du Protestantisme, De la Réforme à la laïcité par son conservateur, Patrick Cabanel et son équipe. Les exposés se déroulaient dans le majestueux temple de Vabres, autour de questionnements tels que « Dieu s’expose-t-il au musée ? », « les musées qui bougent », « Visibilité des musées protestants ».

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Sur les pas de William Penn, de Saumur à la Pennsylvanie

Connaissez-vous Saumur dans le Val de Loire, capitale du cheval depuis que Duplessis Mornay, Affiche  de l'exposition William Penn a Saumur l’ami d’Henri IV, y fonda une académie équestre etWilliam Penn le fondateur de la Penn-sylvanie ?

Depuis quelques mois, à l’arrière du temple réformé de Saumur, une place est dédiée à William Penn. Une plaque rappelle qu’il fut, durant deux ans étudiant à l’Académie protestante de Saumur.

Issu d’une ligné de marins  britanniques anoblis – petit-fils de pirate – et d’une mère fille de marchands hollandais, William Penn est attiré dès l’adolescence par la prédication des quakers … littéralement les trembleurs – qui tremblent à la parole de Dieu – et s’appellent entre eux « Amis ». Ils aspirent à plus de simplicité, à moins de rites et de liturgie, et recherchent un contact direct avec Dieu.

Le père de William, l’Amiral Penn, anglican, méprise cette secte. Il en éloigne son fils alors âgé de 18 ans, l’envoie en France où il est reçu à la cour de Louis XIV puis, en 1662, pour 2 ans à l’Académie protestante de Saumur.

Cette Académie protestante de Saumur dispensa jusqu’à la Révocation de l’édit de Nantes un enseignement de haut niveau en langues anciennes, philosophie et théologie. Elle formait une élite de lettrés, futurs pasteurs et responsables, et attira aussi des étudiants étrangers.

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