Le 4 mars 2017, à La Force, en Dordogne, à l’occasion du 200e anniversaire de la naissance de John Bost, va être inauguré un nouveau Musée du protestantisme, le Musée John et Eugénie Bost.
John Bost est bien connu. Et son œuvre, commencée en 1848, non seulement se poursuit, mais elle s’enrichit de nouveaux pavillons, elle accueille de nouveaux handicaps, elle s’ouvre à de nouvelles thérapies. La Fondation John Bost reste la plus importante réalisation médico-sociale du protestantisme français. Donc, un Musée John Bost, oui, bien sûr. Mais pourquoi Eugénie ?
Parce qu’il y a peu d’épouses dans l’histoire qui ont eu un rôle aussi important qu’elle dans l’œuvre de leur mari. Et jusqu’ici, si l’on excepte un joli roman et une brochure que son petit-fils lui a consacrée, Eugénie Bost est quasi toujours oubliée dans les panégyriques consacrés à son mari. Et pourtant sans elle, on peut se demander quelles auraient été les réalisations de John. On pense d’abord à l’aide financière qu’elle lui a apportée, à cette époque, la deuxième moitié du XIXe siècle, où il n’existait aucune aide sociale, où l’on ne pouvait compter que sur la charité privée. Dans la gestion au quotidien des Asiles, souvent c’était elle qui réglait les déficits.
19e
Haussmann et Baltard, les 150 ans du temple du Saint-Esprit à Paris
L’église protestante unie du Saint-Esprit, rue Roquépine, édifié à proximité du boulevard Haussmann et de l’église Saint-Augustin, célèbre son cent-cinquantenaire.
Ce temple construit sous Napoléon III en 1865 est très emblématique. C’est le plus grand temple élevé comme tel à Paris, sous la coordination de deux protestants, le baron Haussmann et l’architecte Victor Baltard. Le temple est inclus dans un immeuble qui comprenait des écoles de filles et de garçons, selon une conception associant temple et école chère à la Réforme. A l’intérieur, le grand volume octogonal, est éclairé par une immense verrière zénithale. La façade soulignée par des pilastres ne dépasse pas l’alignement du bâtiment. Un petit campanile abrite la cloche. C’est l’Impératrice qui avait exigé un édifice discret qui ne soit pas visible de Saint-Augustin dont elle souhaitait faire sa nécropole !
Haussmann, nommé préfet de la Seine en 1860, se voit confier par Napoléon III, le réaménagement complet du nouveau Paris englobant des communes avoisinantes. Son action fut si remarquable que son nom est devenu un adjectif : l‘urbanisme haussmannien associé à la destruction de quartiers anciens et au percement de larges avenues bordées d’immeubles imposants et d’hôtels particuliers !
Un bicentenaire : celui de la mort de Christophe-Philippe Oberkampf, créateur de la célèbre manufacture de toiles imprimées
Christophe-Philippe Oberkampf, né en 1738 dans le Würtemberg, est élevé en Suisse. Dès 11 ans et demi il se forme auprès de son père, teinturier grand tein de bleu sur toile blanche à Aarau, puis comme graveur chez Koechlin-Dollfus à Mulhouse. Il arrive à Paris en 1758, embauché comme graveur puis coloriste à la petite manufacture de toiles peintes Cottin (située à l’emplacement actuel de la bibliothèque de l’Arsenal).
En 1759, le port des vêtements en « indienne« , interdits par protectionnisme, mais fort à la mode, sont autorisés en France : Oberkampf crée alors sa propre manufacture d’indiennes, à proximité des Gobelins.
Mais il voit plus grand. Un an plus tard, il se rapproche de Versailles où la cour constituera sa clientèle, et fonde toujours sur la Bièvre la manufacture de Jouy–en-Josas, dont il accroit ensuite le domaine.
Oberkampf obtient la nationalité française en 1770.
La pratique religieuse n’est autorisée officiellement pour les protestants français qu’en 1789. Il se marie clandestinement à la chapelle de Suède en 1774, puis veuf, son second mariage est célébré en 1781 à la chapelle de Hollande avec, exceptionnellement, un brevet de permission royal !
Le bicentenaire des Ecoles du Dimanche françaises
Aujourd’hui, les Écoles du dimanche éveillent toujours encore de vivants souvenirs chez les protestants de tous les continents. Mais que sait-on de racines du mouvement français, de ses acteurs et de ses méthodes pédagogiques ?
1. Les racines anglaises
Le mouvement des Écoles du dimanche qui se répand dans le monde entier au XIXe siècle est né en Angleterre à la toute fin du XVIIIe siècle. Il est le fruit du Réveil protestant. Trois types de dispositifs, caractérisent ce mouvement originel.
Ce n’est cependant pas à un pasteur mais au publiciste Robert Raikes (1736-1811) que l’histoire attribue la paternité de ce dynamique mouvement d’éducation populaire, lancé en 1780, à Gloucester, sa ville natale. On ignore souvent que ces écoles avaient originellement pour but de scolariser et de socialiser le dimanche, de jeunes ouvriers, quelle que soit leur religion. Le mouvement a eu pour caution pédagogique celle du pasteur anglican Thomas Stock (1750-1803) parent par alliance de Raikes et pour son organisation, du baptiste William Fox (1736-1826) de Gloucester, qui avait fait carrière dans le commerce du drap à Londres.
Un président protestant, Gaston Doumergue
Il y a 150 ans, le 1er août 1863 naquit Gaston Doumergue. Saluons l’initiative du Comité créé pour célébrer celui qui demeure à ce jour, le seul protestant à avoir accédé à la Présidence de la République française.
Né à Aigues-Vives, bourg protestant du Gard depuis la Réforme, il débute comme avocat ; très vite il ressent l’appel du large qui le mène en Indochine et en Afrique du Nord.
Elu député radical en 1893, succédant à son coreligionnaire et mentor Emile Jamais (député du Gard et secrétaire d’Etat aux colonies), il entame une brillante ascension politique : ministre dès 1902, sénateur, président du Conseil à l’appel de Poincaré (1913), président du Sénat (1923).
Il est élu président de la République en 1924 avec les voix de la droite, contre le candidat du cartel des gauches, Paul Painlevé ; « nul plus que moi ne demeurera au dessus des partis, pour être, entre eux, l’arbitre impartial » déclare-t-il alors.
Les Pyrénéistes protestants au XIXe siècle
On sait que ce sont des Suisses protestants qui ont lancé l’alpinisme à la suite d’Horace-Bénédict de Saussure qui le premier gravit le Mont-Blanc. On sait moins la place que les protestants ont tenue dans la découverte et l’étude des Pyrénées.
« Les Pyrénéistes protestants », voilà le thème de l’Exposition que leur a consacrée, ce printemps, le Musée Jeanne d’Albret à Orthez, avec comme sous-titre « Etudier, aimer, révéler ». Car ces hommes ne se sont pas contentés de gravir des sommets qui quelquefois d’ailleurs portent leur nom, ils se sont livrés à des études de géologie, hydrographie, glaciologie, ils ont cartographié, photographié et ils ont publié leurs résultats.
Cette approche scientifique de la haute montagne peut-elle s’expliquer par le protestantisme ? En un certain sens, oui, dans la mesure où les protestants ont très tôt contesté les croyances traditionnelles, et plus particulièrement celle de la création du monde – l’existence de fossiles marins dans les montagnes remettant en cause le récit de la Genèse. Bien sûr, les protestants ne sont pas seuls à se passionner pour les Pyrénées, mais leur proportion ici est beaucoup plus importante que dans l’ensemble de la population française. Et la toponymie de bien des sites pyrénéens en porte la trace.
Alexandre Yersin découvreur du bacille de la peste, ami du Vietnam

Pour son onzième roman, Peste et choléra, l’écrivain Patrick Deville s’est attaché à la personnalité du docteur Alexandre Yersin, né dans le canton de Vaud en 1863 et mort en Indochine française, à l’âge de 80 ans.
Si Yersin reste largement méconnu en Suisse, son pays d’origine, et en France, son pays d’adoption, il est en revanche toujours vénéré au Viêt-Nam, où des instituts de recherche, des rues, des écoles ou des lycées portent son nom. Considéré là-bas comme un « Bouddha vivant », sa tombe possède à ses côtés – honneur suprême pour un étranger – un petit pagodon toujours orné de fleurs et d’encens.
L’ origine des colonies de vacances
Sait-on qu’à l’origine des colonies de vacances figurent des personnalités protestantes qui, à partir de 1880 environ, mirent en place ces structures d’accueil destinées aux petits Parisiens défavorisés ?
Lors de vacances qu’il passe en Suisse en 1880, Edmond Cottinet, philanthrope protestant – mais aussi auteur dramatique et poète- prend connaissance d’une innovation due au pasteur zurichois Wilhem Bion. Dans le contexte social difficile de la deuxième moitié du XIXe siècle, ce dernier réunit des enfants défavorisés pour des séjours à la campagne où ils vont pouvoir bénéficier des bienfaits du grand air, non pollué par les usines et les promiscuités des logements malsains. Convaincu des effets bénéfiques de ce régime, Edmond Cottinet qui fait partie des administrateurs de la Caisse des Ecoles du IXe arrondissement de Paris, persuade ses confrères.
Nouvelles du protestantisme français (Lettre 51).
Protestants en Fête, 27-29 septembre 2013 à Paris : pendant trois jours, des stands présentant les partenaires du protestantisme accueilleront le public dans les jardins de Bercy. Un culte dans le Palais Omnisports de Paris-Bercy sera accompagné de 1000 choristes le dimanche matin, un spectacle musical le samedi soir, et des animations, conférences sont prévues en d’autres lieux et temples parisiens. Notre Comité tiendra avec la SHPF (Société de l’Histoire du Protestantisme Français) et le CPED (Centre Protestant d’Etude et de Documentation) un double stand intitulé Patrimoine et culture protestants afin de promouvoir les principaux acteurs de la mémoire culturelle du protestantisme que sont les musées protestants. Venez nous voir et éventuellement, prenez contact avec nous si vous désirez nous aider à assurer des permanences, distribuer des tracts, renseigner le public. Le site www.protestantsenfete2013.org vous permettra de vous inscrire pour le culte et la soirée, suivre le développement du projet. Les paroisses relaient les informations pour ceux qui n’ont pas accès à internet.
L’Eglise protestante Unie de France (EPUdF), réunissant l’Eglise réformée de France et l’Eglise évangélique luthérienne de France, a tenu son 1er synode national les 9‐12 mai 2013 à Lyon. Le logo stylisé évoque la colombe des réformés, au cœur de laquelle on reconnait la rose de Luther.
Quelques protestantes pionnières du féminisme.
1 – Sarah Monod et Julie Siegfried
A la fin du XIXe siècle, le Féminisme français est animé par deux courants de militantes : d’une part des laïques, d’autre part des protestantes. Lors des Expositions universelles, celle de 1889 et celle de 1900, ces deux courants organisent des Congrès, Congrès des droits des femmes pour les laïques, Congrès des œuvres et institutions féminines pour les protestantes. Celui-ci est présidé par Sarah Monod. Après l’Exposition de 1900, sous la pression du Conseil International des Femmes qui souhaite avoir une branche française, les deux Congrès se réunissent et forment le Conseil National des Femmes françaises. Sarah Monod en devient présidente et son amie Julie Siegfried, vice-présidente. C’est d’elles deux que je parlerai aujourd’hui.