Parution du 3ème tome du Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours (Lettre 70)

Première de couverture du dictionnaire T1

Première de couverture du Dictionnaire biographique T1

 

 

 

 

 

 

 

sous la direction de Patrick Cabanel et André Encrevé

par Christiane Guttinger

Le tome 3 du Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, a enfin paru dimanche dernier, pour l’Assemblée du Désert ! Deux ans seulement après le tome 2, les auteurs-directeurs de cette publication monumentale, les historiens Patrick Cabanel et André Encrevé, et leurs contributeurs, ont mis à profit leur temps de confinement pour livrer leurs notices plus rapidement que prévu !

Rappelons que ce dictionnaire prend la suite des Vies des protestants français qui se sont fait un nom dans l’histoire depuis les premiers temps de la réformation jusqu’à la reconnaissance du principe de la liberté des cultes par l’Assemblée nationale, publié en 10 volumes au milieu du XIXe siècle, par les frères Eugène et Émile Haag.

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Elie Bouhereau,un médecin érudit rochelais réfugié en Irlande. (Lettre 69)

par Christiane Guttinger

Nombreux furent les protestants charentais contraints de s’exiler pour vivre librement leur foi au XVIIe siècle. Le parcours d’Elie Bouhéreau, est particulièrement intéressant, associé à une précieuse documentation, un journal7 et une abondante correspondance.

Fils unique d’un pasteur réformé portant le même nom8, Elie Bouhéreau nait à la Rochelle en 1643. Sa mère, Blandine Richard, prématurément veuve, possédait des marais salants à Saint-Martin en Ré, ce qui lui assurait une certaine aisance et permit à Elie de faire ses études à l’Académie protestante de Saumur,

Se destinant tout d’abord à devenir pasteur, il suit les cours de rhétorique, lettres classiques, philosophie, logique et, pour la théologie, est l’élève de Moïse Amirault, un des théologiens les plus réputés de l’époque.

Il entretient dès lors des relations épistolières avec des érudits réformés, parmi lesquels Valentin Conrart, à qui Richelieu demanda de rédiger les statuts de l’Académie française dont il fut le 1er secrétaire, avec des pasteurs de Genève9 ; et le pasteur-poète Laurent Drelincourt, fils de Charles, pasteur à Charenton.

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Nouvelles du Protestantisme Français. (Lettre 69)

Le 1er juillet 2022 ont débuté les mandats des pasteurs Christian Krieger, à la présidence de la Fédération protestante de France – précédemment président de l’Église protestante réformée d’Alsace et de Lorraine (EPRAL) et vice-président de l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL) – et Jean-Raymond Stauffacher, au secrétariat général de la FPF. Ce dernier, ancien président de la Commission permanente de l’Union nationale des Eglises protestantes réformées évangéliques de France (UNEPREF), a oeuvré à développer des liens avec plusieurs Eglises réformées en Europe ou dans le monde, en particulier en Hollande, aux USA ou au Brésil, et élu au bureau de la Coordination évangélique de la Fédération protestante qui rassemble les unions d’Eglises évangéliques membres de la Fédération protestante. Son dernier poste était celui de pasteur de la paroisse de de Montpellier, son épouse étant pasteure à Ganges.

Depuis juillet, le pasteur Guillaume de Clermont a succédé à Christian Galtier, directeur pendant 22 ans de la Fondation John Bost à La Force (Dordogne), perpétuant cette institution sanitaire et médico-sociale protestante à but non lucratif créé en 1848 par le pasteur John Bost. La Fondation est associée à la SHPVD (Société de l’Histoire du Protestantisme dans la Vallée de la Dordogne), centre d’archives et bibliothèque, animé par un groupe de bénévoles, en mettant à disposition des archives qui constituent une source importante sur l’histoire de la médecine psychiatrique dans les établissements de la Fondation.

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1721-2021 : Célébrations du tricentenaire de la mort du pasteur vaudois Henri Arnaud (Lettre 68)

D’après un article de Davide Rosso, directeur de la Fondation Centre culturel vaudois

 

Trois cents ans se sont écoulés depuis la mort d’Henri Arnaud, colonel et pasteur, qui dirigea la « Glorieuse rentrée », en 1689. Après deux années d’exil forcé en Suisse, il ramena ces Vaudois dans leurs vallées, reconquérant ainsi le droit de vivre sur leurs terres en pratiquant une confession religieuse, autre que celle du Duc de Savoie.

 

La vie d’Henri Arnaud, né à Embrun en 1643 et mort à Schönenberg, en Allemagne, en 1721, est évoquée à Torre Pellice par une exposition[1] conçue par Davide Rosso, directeur de la Fondation Centre culturel vaudois, à travers les images et les estampes produites depuis trois siècles. « La réception de l’histoire d’Arnaud, nous rappelle-t-il, est assez significative parce qu’elle permet d’évoquer les différentes interprétations de l’histoire vaudoise et européenne au XVII siècle », adaptée par chacun à son époque, à travers les historiens français et vaudois, les illustrateurs anglais, italiens et hollandais[2]

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Le graveur Bernard Picard, auteur du Traité des cérémonies religieuses de toutes les nations (Lettre 64),

Le graveur Bernard Picard, est né en 1673 à Paris. Il est formé par son père Etienne Picard, surnommé le Romain après un séjour à Rome, puis par les graveurs Benoît Audran et Sébastien Leclerc. Après des séjours aux Pays-Bas, en Angleterre et en Suède, Bernard Picard s’établit définitivement en Hollande, sans doute pour des raisons religieuses. D’origine catholique, il a fréquenté les jansénistes et se convertit au protestantisme, admis en 1712 à l’Eglise wallonne huguenote d’Amsterdam. Amsterdam où il meurt en 1733.

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Précepteurs et gouvernantes suisses à la cour de Russie (Lettre 64)

A la fin du XVIIIe siècle, et cela se prolonge au siècle suivant, le Pays de Vaud exporte largement précepteurs et gouvernantes à la Cour de Russie. Pourquoi autant de Suisses en Russie ? A cette époque de ce qu’on a appelé « l’Europe française au siècle des Lumières », il faut parler français, c’est la langue des élites, la langue diplomatique. Les Suisses de l’ouest sont francophones, parlent peut-être un français moins pur, mais ils présentent l’avantage d’être calvinistes et de pouvoir donner une éducation protestante. En effet le plus grand nombre de mariages de la Cour orthodoxe de Russie se faisait avec des Cours allemandes protestantes. Enfin, en cette fin du XVIIIe siècle, des Français peuvent être contaminés par des idées révolutionnaires. La Suisse au contraire donne l’image d’un pays calme, simple et pastoral.

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La Réforme en Pologne (Lettre 60)

La poste polonaise vient d’éditer un timbre commémoratif de la Réforme et Wroclaw est ville européenne de la Réforme. Un paradoxe dans la catholique Pologne ?
Valdo et Jean Hus avaient fait de nombreux disciples en Pologne. Aussi la Réforme se répand très rapidement, ainsi à l’université de Cracovie (autour du grand imprimeur Jan Trzecieski), Varsovie, mais aussi les campagnes. La haute noblesse adopte la foi évangélique, tel les princes Nicolas et Rufus Radziwill en Lithuanie (1552). Les princes Leszcinski font de Lezsno et ses environs un foyer actif, où les protestants de Bohème, chassés par Ferdinand de Habsbourg, trouvent refuge.

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Madame de Staël (Lettre 60)

 

Négligée voire oubliée depuis longtemps, l’œuvre de Madame de Staël est cette année réapparue au premier plan de l’actualité culturelle à l’occasion du bicentenaire de sa mort : de Paris, ville où elle vit le jour en 1766, jusqu’à Coppet, son château du Pays de Vaud où elle vécut en exil, les spectacles, expositions et colloques se sont succédé ces mois-ci. Mais c’est encore l’édition qui en 2017 a le mieux honoré cette femme de lettres, Madame de Staël ayant fait son entrée, au printemps dernier, dans la collection de la Pléiade, aux éditions Gallimard, tandis qu’un volume de la collection Bouquin lui a été consacré aux éditions Robert Laffont.

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Louis Tronchin et Jean-Frédéric Ostervald

Louis Tronchin et Jean-Frédéric Ostervald sont deux personnalités importantes de la période qui voit le protestantisme passer de l’époque des orthodoxies à celle des Lumières. Figure marquante pour toute une génération de penseurs réformés (dont Pierre Bayle et Jean Le Clerc qui ont été ses élèves), Louis Tronchin fut, pendant près de vingt-cinq ans, le correspondant de Jean-Frédéric Ostervald après avoir été son professeur de théologie.

 

La correspondance que nous avons publiée en juin dernier chez l’éditeur suisse Alphil avec le concours de l’Association suisse pour l’histoire du Refuge huguenot, couvre en effet les années 1683 à 1705. Elle permet de jeter un regard nouveau sur les chantiers qu’ouvrent alors les deux hommes et qui vont transformer profondément la théologie et les pratiques calvinistes francophones.

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Fortunato Bartolomeo De Felice, une figure méconnue du protestantisme et des Lumières (Lettre 58)

affiche annonce de l'exposition Fortunato de Felice

La bibliothèque de la Société de l’histoire du protestantisme français, rue des Saints Pères à Paris, dans le 7ème arrondissement, accueille jusqu’au 20 octobre, une passionnante exposition consacrée à Fortunato Bartolomeo De Felice. Elle donne l’occasion de revenir sur une figure trop méconnue du protestantisme et des Lumières.
Fortunato De Felice est né à Rome en 1723, d’un père chaudronnier-lanternier. Après des études chez les jésuites, il est admis dans l’ordre Franciscain, ordonné prêtre en 1746, puis nommé professeur de philosophie, toujours à Rome. Il se spécialise dans l’étude de Newton et de Leibniz, et participe activement aux débats intellectuels passés d’Angleterre, en France, et maintenant en Italie.

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