A la fin du XVIIIe siècle, et cela se prolonge au siècle suivant, le Pays de Vaud exporte largement précepteurs et gouvernantes à la Cour de Russie. Pourquoi autant de Suisses en Russie ? A cette époque de ce qu’on a appelé « l’Europe française au siècle des Lumières », il faut parler français, c’est la langue des élites, la langue diplomatique. Les Suisses de l’ouest sont francophones, parlent peut-être un français moins pur, mais ils présentent l’avantage d’être calvinistes et de pouvoir donner une éducation protestante. En effet le plus grand nombre de mariages de la Cour orthodoxe de Russie se faisait avec des Cours allemandes protestantes. Enfin, en cette fin du XVIIIe siècle, des Français peuvent être contaminés par des idées révolutionnaires. La Suisse au contraire donne l’image d’un pays calme, simple et pastoral.
Suisse
Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger (Lettre 64)
La Journée huguenote allemande – Hugenottentag – s’est déroulée du 13 au 15 septembre 2019 dans une atmosphère très amicale à la paroisse de l’église réformée de Potsdam. Le programme s’articulait autour de la découverte de la ville, des conférences sur l’histoire mouvementée de la paroisse, et du célèbre romancier allemand de souche huguenote Théodore Fontane dont on fêtait le 200e anniversaire, la famille Dohna, et une excursion en bateau sur le « Wannsee », ainsi que l’assemblée générale de la Deutsche Hugenotten-Gesellschaft et le culte dominical.
2019 : le 500e anniversaire de la Réforme de Zwingli à Zurich (Lettre 63)
2019 est l’année Zwingli à Zurich, et au-delà, dans toute la Suisse. De nombreuses commémorations du réformateur suisse sont ainsi programmées tout au long de l’année. Depuis quelques semaines déjà, Zwingli a fait « une entrée fracassante » sur les écrans de la Suisse alémanique, avec un film de Stefan Haupt qui retrace les débuts de la Réforme à Zurich, et les moments-clés de la vie de Zwingli.
Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger (Lettre 63)
Nous sommes particulièrement reconnaissants à Barbara Julien d‘avoir accompagné en mars un petit groupe des AmHI lors du circuit qu’elle avait si bien préparé dans le sud de l’Angleterre, de Londres à Canterbury en passant par Rochester, évoqué par p.11-14.
Depuis ce petit voyage, Barbara Julien a été élue, le10 mai, présidente de la Huguenot Society of Great-britain and Ireland. Très active depuis de nombreuses années au sein du service d’archives et de la bibliothèque de la Huguenot Society, totalement bilingue, elle a, entre autres, publié en 2015, accompagnés d’une traduction, les registres du consistoire de l’Eglise huguenote de Thorpe-le-Soken, 1683-1763, dans la collection des Huguenot Society quarto series, N°62. Signalons que la Huguenot Society propose des bourses d’études à des étudiants travaillant sur un sujet relatif à l’émigration huguenote.
Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger (Lettre 62)
La 18e réunion internationale de descendants de huguenots que les Amitiés huguenotes internationales a organisé à Reims en septembre 2018 a permis aux associations de descendants de huguenots des 10 pays représentées d’échanger sur leurs activités.
Mme et M. Koudal, respectivement présidente et trésorier, ont participé à la réunion de Reims, représentant « Det danske Huguenotsamfund”, la Fondation huguenote danoise, qui a fêté les 50 ans de sa création le 29 novembre 1968, par un culte à l’église réformée de Copenhague (Gothersgade 111), suivi d’une réception dans la crypte de l’église et la parution d’un livre de la présidente sur les huguenots au Danemark.
Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger (Lettre 61)
Le Colloque des musées protestants d’Europe 2018 s’est réuni à Emden, en Frise orientale, au nord de l’Allemagne. Des interventions et visites de cette région côtière en partie gagnées sur la mer ont rappelé l’importance du port d’Emden, refuge des réformés français et hollandais, ainsi que des protestants anglais fuyant les Stuarts : aux XVIIe et XVIIIesiècles, sa flotte fut plus importante que celle des Anglais ! La Bibliothèque Jean a Lasco a été construite dans les années 1980 autour des ruines de la grande église réformée subsistant après les bombardements alliés de 1944. Le fonds ancien de la bibliothèque remonte à Jean a Lasco, théologien polonais qui y avait trouvé refuge à Emden et avait racheté la bibliothèque d’Erasme à la mort de l’humaniste. L’émission des AmHI du 4 novembre lui sera consacrée.
Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger ( Lettre 60 )
Les 500 ans de la Réforme ont été célébrés dans le monde entier par toutes sortes de manifestations tournées vers le passé comme vers l’avenir.
A Beyrouth, l’Eglise protestante française a ponctué « une semaine de la Réformation » par des conférences au Collège protestant, le retour de sa grosse Bible restaurée au cours du culte, et l’inauguration du cimetière protestant agrémenté d’un jardin rénové par une équipe réunie autour du pasteur Pierre Lacoste.
A Genève, dans le cadre de l’exposition interactive « PRINT ! » du Musée international de la Réforme, une Bible a été imprimée sur une copie de la presse de Gutenberg de 3 mètres de haut, terminée le 31 octobre, jour de la Réformation.
Le 11 décembre 1518, le chapitre de Zurich élit le prédicateur Ulrich Zwingli à la cure de la cathédrale. Il mènera une réforme religieuse originale, concurrente et opposée à celle de Luther au sujet de la consubstantiation, plus proche de la Réforme française, de Guillaume Farel et Calvin.
Le Centre culturel hongrois de Paris (92 rue Bonaparte) a présenté en novembre-décembre une très intéressante exposition de panneaux illustrés sur Cinq siècles de la Réforme protestante hongroise aussi bien luthérienne, que calviniste ou unitarienne. Des cartes et une importante iconographie (portraits, objets du culte, églises, lycées…) donnaient un aperçu de la très riche histoire du protestantisme hongrois qui a façonné tout le pays jusqu’à nos jours. Au XVI e siècle et jusqu’à la recatholicisation pratiquée avec violence par les Habsbourg, la Hongrie a été protestante à plus de 80%. Aujourd’hui, 30% de la population est rattachée aux Eglises de la Réforme, dont environ 250 000 luthériens. L’apport des protestants hongrois au plan intellectuel, artistique et politique, dans le combat pour l’indépendance, est considérable et jalonne toute l’histoire nationale. Le 1er ministre et la majorité du gouvernement actuel, sont des protestants engagés. A Paris, l’Église protestante hongroise en France se réunit au temple du St-Esprit 5, rue Roquépine les 1ers dimanche du mois à 17h.
Fortunato Bartolomeo De Felice, une figure méconnue du protestantisme et des Lumières (Lettre 58)
La bibliothèque de la Société de l’histoire du protestantisme français, rue des Saints Pères à Paris, dans le 7ème arrondissement, accueille jusqu’au 20 octobre, une passionnante exposition consacrée à Fortunato Bartolomeo De Felice. Elle donne l’occasion de revenir sur une figure trop méconnue du protestantisme et des Lumières.
Fortunato De Felice est né à Rome en 1723, d’un père chaudronnier-lanternier. Après des études chez les jésuites, il est admis dans l’ordre Franciscain, ordonné prêtre en 1746, puis nommé professeur de philosophie, toujours à Rome. Il se spécialise dans l’étude de Newton et de Leibniz, et participe activement aux débats intellectuels passés d’Angleterre, en France, et maintenant en Italie.
La collection suisse Hahnloser-Bühler présentée au musée Marmottan (Lettre 57)
Sous l’affiche « Villa Flora, les temps enchantés », le musée Marmottan-Monet présente actuellement à Paris une partie de la magnifique collection Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler.
Désirant éviter la dispersion de la collection, les descendants Hahnloser ont généreusement ouvert au public, depuis 1995, la villa-musée de Winterthur, en Suisse alémanique. Mais, suite au désengagement financier de la ville, le musée est provisoirement fermé et menacé. Une partie de la collection est ainsi présentée à l’étranger en attendant une solution pérenne.
Hedy Hahnloser-Bühler, fille de Karl Bühler-Blumer, est née en 1873 dans une famille protestante d’industriels du textile possédant des filatures à Winterthur. Elle fait des études de dessin à Saint-Gall et suit une courte formation de peinture à Munich. En 1898 elle s’installe à la Villa Flora, située en bordure de la vieille ville de Winterthur. Elle crée des objets d’arts décoratif, dessine des papiers peints et des tissus, des jouets et meubles pour enfants.
Le peintre Valdo Barbey
Il y a tout juste un siècle, à l’automne 1915, l’écrivain Blaise Cendrars était grièvement blessé lors de l’offensive de Champagne.
Dès le début du conflit, ce Suisse d’origine protestante avait lancé dans la presse un appel à tous les étrangers vivant en France afin qu’ils s’engagent, comme lui, pour leur pays d’accueil. Les Suisses furent fort nombreux à y répondre ou même à le devancer, puisqu’on estime qu’environ 7 000 d’entre eux s’engagèrent pour la France et combattirent au sein de la Légion étrangère.
A ces milliers de volontaires, il faut ajouter encore l’engagement des Suisses ayant fraichement obtenu la nationalité française, dont le plus célèbre fut sans doute l’écrivain Guy de Pourtalès, descendant de huguenots du Refuge. Cependant, un autre artiste, plus méconnu, le peintre Valdo Barbey mérite d’être également cité avec ce dernier.
Né en 1880 dans le canton de Vaud, il est le fils de William Barbey, célèbre botaniste et membre éminent de l’Eglise libre vaudoise, et de Caroline Boissier, fille d’un autre botaniste de renom, et élevée par Valérie de Gasparin, protestante engagée.