Henri II de Rohan, irréductible combattant (Lettre 70)

par Nicole Vray

Henri II à cheval

Henri II de Rohan est le premier duc de la Maison Rohan, le dernier Rohan protestant et l’ancêtre des Rohan-Chabot catholiques.
Il naît le 21 août 1579 non loin de Nantes, dans le château de La Groulais à Blain, le fief des Rohan convertis au protestantisme depuis le début du XVIe siècle.
Fils de Catherine de Parthenay et de René II de Rohan, outre ses talents d’historien et d’écrivain, Henri II va se révéler grand militaire, vite remarqué par Henri IV.
Le « bien bon roi Henri le Grand » l’avait par ailleurs élevé au rang de duc et pair en 1604, puis incité à épouser en 1605 Marguerite de Béthune, la fille du duc de Sully.

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Nouvelles du protestantisme français (Lettre 70)

Deux expositions sur la Saint Barthelemy ont été présentées cet été dans le Loiret. L’une, au château de Sully-sur-Loire, évoquait les trois premières guerres de religion (1562-1570) et la rivalité de l’ultra catholique François de Guise et du protestant Gaspard de Coligny qui sera la première victime parisienne. La seconde, au temple d’Orléans, réalisée par l’association historique Mémoire protestante en Orléanais, s’attache au massacre orléanais documenté par de nombreuses sources et le récit d’un témoin oculaire, Johan Wilhem von Botzheim, alors étudiant en droit à l’Université d’Orléans, ainsi qu’à l’identification des victimes, leur profession.

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Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger (Lettre 70)

 

L’archéologie livre de nouveaux éléments sur la connaissance du Moyen Orient, avec la découverte dans une grotte, en 2022, d’un trésor de pièces d’argent datant du règne du roi séleucide Antiochos IV (175-164 avant J-C.), Il s’agirait de la première preuve archéologique de la Révolte des Maccabées contre le royaume séleucide dans le désert de Judée, au sud-est de Jérusalem

L’Eglise française de Bâle a organisé diverses manifestations à l’occasion du 450e anniversaire de sa fondation en 1572. C’est la plus ancienne Eglise française, créée par les réfugiés huguenots, l’année même de la Saint Barthélemy. Pour marquer ce Jubilé, des visites commentées à travers la ville ont été organisées et une exposition « Sur les pas des huguenots – Chemins d’exil » présentée du 11 octobre au 13 novembre 2022. Bâle, ville commerçante, universitaire, et centre d’imprimerie a été, directement liée au processus d’accueil de réfugiés français, italiens et des Pays-Bas espagnols. Ce flux migratoire connut deux temps forts, autour de la Saint-Barthélemy (1572) et à la Révocation de l’édit de Nantes (1685). La première paroisse francophone est créée en 1572 avec le premier de ses pasteurs, Daniel Toussaint d’Orléans, qui écrit le 13 décembre qu’il a célébré le culte « en privé » (privatim) pour les familles étrangères de la ville.

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Bibliothèque huguenote (Lettre 70)

  La Librairie Calvin a renforcé son site et ses services par internet, www.librairiejeancalvin.fr et a ouvert une nouvelle librairie à Rennes, rue d’Argentré (Alès 04.66.86.16.61 – Paris 01.42.45.07.44 – Cholet 02.41.58.01.17) Patrick Cabanel et André Encrevé (sous la direction de), Dictionnaire biographique des protestants, tome 1 (ABC), tome 2 (E à G), tome 3 … Lire la suite

Les huguenots au Cap de Bonne Espérance (Lettre 69)

par Denis Carbonnier

 

ere de couverture du livre : Les Huguenots au Cap« Les huguenots au Cap », tel est le titre d’un important ouvrage que la Société huguenote d’Afrique du Sud a publié il y a quelques mois en trois éditions différentes : anglais, afrikaans et français.

Il y a là une mine d’informations sur ce groupe de protestants français fuyant les persécutions dont ils étaient victimes lors de la Révocation de l’Edit de Nantes en 1685, en passant des Pays-Bas à l’Afrique du Sud. Pour comprendre cette épopée, les auteurs rappellent que la République des Provinces-Unies des Pays-Bas se trouvaient alors dans une situation politique, culturelle, économique et sociale très en avance sur celle du reste de l’Europe.
Son dynamisme économique s’était manifesté dès 1602 par la création de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales : pilier de la puissance du capitalisme néerlandais (selon des économistes, sa puissance pourrait être comparée aux multinationales d’aujourd’hui du type Apple ou Amazon), elle a établi des comptoirs avec comme tête de pont Batavia (aujourd’hui Jakarta). Mais, d’Amsterdam, la route est longue pour y parvenir ! Le Cap de Bonne Espérance, à mi-distance, autorisait l’établissement d’un port pour le ravitaillement des navires, ce qui fut fait en 1652. Toutefois, ne pouvant devenir un comptoir commercial rentable, la compagnie décide d’en faire une colonie de peuplement.

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La Rochelle et protestantisme charentais, vendéen et poitevin (Lettre 69)

Cartede l'implatation réformée en Poitou Charentespar Christiane Guttinger

 

←L’implantation réformée en Poitou au XVIIe. Carte de Samuel Mours.

L’association des Amitiés huguenotes internationales, héritière du Comité protestant créé 1915, veille à entretenir des liens d’amitié entre protestants français et huguenots du Refuge et, plus largement, entre protestants du monde entier, en se basant sur l’histoire, la généalogie et le patrimoine protestants.
Elles organisent ainsi, tous les 3 ans, une Réunion internationale de descendants de huguenots rassemblant protestants français et délégués d’une douzaine de nations, suscitant rencontres et découverte d’une région française vue sous l’angle de son protestantisme historique et actuel. La pandémie a contraint à reporter celle de 2021, mais résolument optimiste, elles préparent, cette année, la XIXème Réunion huguenote qui sera basée, à La Rochelle, du 19 au 25 septembre 2022.

La Rochelle ? La présence protestante est encore très vivace dans cette « capitale » atlantique des huguenots au XVIe siècle, où fut adoptée la Confession de foi réformée lors du synode de 1571, qui devint un symbole de résistance opiniâtre lors du grand siège de 1627-1628.

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Les Huguenots au Danemark (Lettre 69)

par Gabrielle Cadier

Quand on parle des pays du Refuge huguenot, on ne cite quasiment jamais le royaume de Danemark-Norvège. Pourquoi cette destination n’a-t-elle pas suscité plus d’études ?

En effet, malgré la forte hostilité des évêques luthériens qui considéraient les réformés comme plus dangereux que les catholiques, des centaines de réfugiés français arrivèrent au Danemark et y firent souche. Ils furent attirés par la politique du roi Christian V qui, entre janvier et avril 1685 (c’est-à-dire avant la révocation), promettait des lettres de privilèges fiscaux.
Portrait par Wahl de Charlotte Amelie de DanemarkQuant à la reine Charlotte-Amélie, (Charlotte Amélie de Danemark par Johann Salomon Wahl, localisation actuelle inconnue. Wikipédia, Reproduction public domain in the United States) une princesse réformée de Hesse, quand elle fit construire un temple d’abord destiné à sa Maison, elle l’ouvrit aussi aux réfugiés français. Elle organisa les deux consistoires, l’allemand et le français, fit construire les deux presbytères, et fixa les règles de vie commune. Aujourd’hui encore, l’Église réformée de Copenhague fonctionne selon les voeux de cette reine. Et c’est grâce aux registres de mariages et de baptêmes de cette Église que l’on peut connaître précisément une grande partie de ces réfugiés, leur région d’origine et leur profession. Pour arriver au Danemark, soit ils passaient par la voie maritime et c’est le chemin que prirent majoritairement ceux qui quittaient la Guyenne, le Poitou, les Charentes, la Normandie etc… , soit ils passaient par la voie terrestre, gagnaient la Suisse et de là les principautés allemandes. Quelle que soit la voie choisie, on remarque que le Danemark est rarement une destination première. Les réfugiés ont souvent séjourné dans un autre pays avant de s’installer à Copenhague, là où était la Cour. Quant à leurs professions, en dehors des officiers intégrés dans l’armée et la marine danoise, ce sont essentiellement les métiers du luxe, de la mode et de la bouche qui ont prospéré. Et la profession qui a eu le plus de représentants, c’est celle de perruquier. On peut citer les noms d’environ 25 !

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Jeanne d’Albret et La Rochelle (Lettre 69)

par Didier Poton de Xaintrailles (président du Musée rochelais d’histoire protestante)

Portrait de Jeanne d'Albret (Ecole de Clouet)Jeanne d’Albret quitte Nérac le 6 septembre 1568 avec ses deux enfants, Henri et Catherine.
Elle est âgée de 41 ans. Elle est veuve. Son époux Antoine de Bourbon est mort, revenu au catholicisme, en 1562.
A un émissaire de Catherine de Médicis l’interrogeant sur les motifs de ce voyage, elle répond : « Le service de mon Dieu et la vraie Religion », « Le service de mon roi et l’amour de notre patrie la France », La défense des droits « d’une race si illustre que celle des Bourbons, tige de la fleur de lys ».
Elle arrive à La Rochelle le 28 septembre. Les échevins l’accueillent. La Rochelle a rallié la Cause il y a peu de temps avec l’élection de son premier maire protestant.
Elle y retrouve Coligny, Condé et la plupart des chefs du parti huguenot à qui elle présente Henri comme prétendant légitime au trône de France et Protecteur des Eglises réformées du royaume.

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LOURMARIN,village vaudois puis protestant (Lettre 69)

par l’association des Vaudois du Lubéron.

Les nombreux touristes qui se pressent toute l’année dans ce beau village, au coeur du Luberon, ignorent dans leur grande majorité tout du passé de ce village ; ils ne peuvent manquer cependant de s’interroger sur celui-ci en admirant son temple majestueux posé au pied de son imposant château Renaissance, ou en découvrant à proximité de la place Barthélémy le tombeau de la famille Savournin, ou encore au fond d’une terrasse de restaurant celui de la famille de Girard, qui donna à la France le célèbre inventeur.
Ces monuments indiquent au voyageur averti qu’il subsiste ici une présence protestante.

L’association d’études vaudoises et historiques du Luberon, appelée plus communément AEVHL a voulu avec le livre « Lourmarin, traces d’Histoire » donner à ceux qui désirent en savoir davantage les clés pour comprendre cette présence.

Le livre nous présente donc, à travers l’histoire du village, celle de l’implantation, à partir de la fin du XVe siècle, d’une communauté vaudoise dans le Luberon.
Mais qui sont ces vaudois ? Minorité religieuse issue de l’église catholique, les vaudois, autrement appelés « pauvres de Lyon » doivent leur nom à un certain Vaudès, originaire de cette ville, qui osa affronter la hiérarchie catholique, proposant une stricte lecture de la Bible et un contact direct entre Dieu et les hommes, sans l’intermédiaire d’un clergé qu’il jugeait corrompu. Les fondements de son mouvement en font, pour certains exégètes, un des précurseurs du protestantisme.

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Nouvelles du Protestantisme Français. (Lettre 69)

Le 1er juillet 2022 ont débuté les mandats des pasteurs Christian Krieger, à la présidence de la Fédération protestante de France – précédemment président de l’Église protestante réformée d’Alsace et de Lorraine (EPRAL) et vice-président de l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL) – et Jean-Raymond Stauffacher, au secrétariat général de la FPF. Ce dernier, ancien président de la Commission permanente de l’Union nationale des Eglises protestantes réformées évangéliques de France (UNEPREF), a oeuvré à développer des liens avec plusieurs Eglises réformées en Europe ou dans le monde, en particulier en Hollande, aux USA ou au Brésil, et élu au bureau de la Coordination évangélique de la Fédération protestante qui rassemble les unions d’Eglises évangéliques membres de la Fédération protestante. Son dernier poste était celui de pasteur de la paroisse de de Montpellier, son épouse étant pasteure à Ganges.

Depuis juillet, le pasteur Guillaume de Clermont a succédé à Christian Galtier, directeur pendant 22 ans de la Fondation John Bost à La Force (Dordogne), perpétuant cette institution sanitaire et médico-sociale protestante à but non lucratif créé en 1848 par le pasteur John Bost. La Fondation est associée à la SHPVD (Société de l’Histoire du Protestantisme dans la Vallée de la Dordogne), centre d’archives et bibliothèque, animé par un groupe de bénévoles, en mettant à disposition des archives qui constituent une source importante sur l’histoire de la médecine psychiatrique dans les établissements de la Fondation.

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