L’histoire de la Réforme genevoise est dominée par la personnalité de Jean Calvin et on néglige parfois les artisans de la première heure. Si Guillaume Farel ou Pierre Viret sont connus, les femmes ont été ignorées, et même dénigrées. Ainsi en est-il de Marie Dentière qui a participé activement à l’avènement de la Réforme à Genève, et fut une des premières théologiennes réformées.
Marie Dentière est née à Tournai vers 1495. Prieure du couvent des Augustines de l’abbaye de Saint-Nicolas-dès-Prés située près de sa ville natale, elle se convertit aux idées luthériennes et quitte son ordre au début des années 1520. A Strasbourg, elle épouse le prédicateur Simon Robert, avec qui elle se rend en Suisse en 1528.
Veuve, Marie Dentière se remarie avec un autre prédicateur, Antoine Froment, collaborateur de Guillaume Farel. En 1535, ils s’établissent à Genève où elle prend part à la Réforme de Farel, prêchant la nouvelle foi, exhortant des religieuses de prendre un mari et avoir comme elle, des enfants[1]. Elle meurt en 1561.