HIstoire des protestants de CREST (Drôme)

lithographie de la Tour de Crest
LA TOUR DE CREST LITHOGRAPHIE ENGELMANN (V.1818)
D’APRES LOUIS-ALBERT-GUILLAIN BACLER D’ALBE

Vous connaissez certainement la haute silhouette de la tour de Crest, seul vestige d’un château dominant la vallée de la Drôme, un des plus hauts donjons de France, édifié au XIVes sur les fondations romaines de Crista Arnaudorum – la Crête des Arnauds.

La population de ce village, est sensibilisée dès le XIIIes à l’idéal évangélique des disciples de Valdo. Elle accueille favorablement la Réforme, mais son sort est tragiquement lié aux luttes incessantes entre catholiques et protestants se disputant cet axe de communication vers Genève.

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Olivier de Serres, seigneur du Pradel, considéré comme le père de l’agronomie

statue en bronze d'Olivier de Serres à Villeneuve de Berg
STATUE EN BRONZE PAR PIERRE HEBERT
INSTALLEE A VILLENEUVE-DE-BERG EN 1858

Si vous passez en Ardèche, à proximité d’Aubenas, arrêtez-vous à Villeneuve de Berg. De belles maisons, des restes de fortification, les monuments dédiés à Olivier de Serres et Antoine Court témoignent de son riche passé. Ancienne capitale administrative du Bas Vivarais elle fut touchée très tôt par la Réforme.

Olivier de Serres y nait en 1539. Sa famille a fait fortune dans le commerce du drap. Il reçoit l’enseignement d’un précepteur, étudie le latin et le grec, puis complète sa formation au fil de voyages en Italie, Suisse et Allemagne.

Son frère devient pasteur (Après des études à Lausanne il est pasteur de l’église réformée à Nîmes et Orange, puis l’historiographe d’Henri IV.) , mais Olivier de Serres est surtout considéré pour ses recherches agronomiques.

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Arts et identité protestante au XIXe siècle

tableau d'une assemblée du désert
MAX LIENHARDT, ASSEMBLEE AU DESERT (MUSEE DU DESERT, MIALET)

Comment, au cours du XIXe siècle, l’art a-t-il contribué à créer l’image du protestant français ? Nous allons tenter de répondre brièvement –très brièvement- à ce point non négligeable de la construction de l’identité protestante dans le siècle qui a vu, enfin, sa reconnaissance.

L’Edit de Tolérance de 1787 puis les articles organiques du Concordat de 1802 signent le début de la réintégration des protestants dans le paysage officiel de la France. L’art ou plutôt les arts vont s’emparer de sujets protestants et proposer une lecture nouvelle de l’histoire, dont les promoteurs ne seront pas forcément liés à la religion nouvellement reconnue. Ainsi, ils participeront à la réception et au modelage de la figure protestante dans l’opinion publique.

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Bibliothèque Huguenote (Lettre N°49)

Jean-Paul Bled, Frédéric II le Grand, Ed. Fayard, 2004, 639 p. Cette biographie, peut être relue à l’occasion du tricentenaire de sa naissance, en 1712.  Il succède à Frédéric Guillaume Ier de Prusse en 1740 , despote éclairé, roi philosophe lié à Voltaire, mais aussi roi politique et « capitaine », il imposa la Prusse comme puissance … Lire la suite

Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger (Lettre N°49)

C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de Mr John Strang, le 25 mars 2012 à New York. Après avoir remonté ses origines huguenotes jusqu’à son ancêtre marié au château de Chamerolles à l’époque où l’on y découvrit la chapelle protestante du XVIe siècle, John Strang avait fondé à New York … Lire la suite

Nouvelles du protestantisme français (Lettre N°49)

gravure représentant la malheureuse famille CalasL’exécution de Jean Calas, le 10 mars 1762, à Toulouse, sous l’accusation, sans preuve, d’avoir assassiné un de ses fils réputé converti au catholicisme eut un grand retentissement dans l’opinion, grâce à Voltaire qui fit réviser le procès et réhabiliter la mémoire de Calas. Cette affaire sera évoquée lors des conférences de l’après-midi à la prochaine assemblée du Désert (cf. 4e de couverture).  Cette gravure représente les Calas emprisonnés à la Conciergerie en attendant la révision du procès.

 

Du 28 au 31 avril, le Colloque des musées protestants d’Europe s’est réuni dans le Tarn, à Ferrières, autour de la présentation du tout nouveau et résolument moderne Musée du Protestantisme, De la Réforme à la laïcité par son conservateur, Patrick Cabanel et son équipe. Les exposés se déroulaient dans le majestueux temple de Vabres, autour de questionnements tels que « Dieu s’expose-t-il au musée ? », « les musées qui bougent », « Visibilité des musées protestants ».

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Sur les pas de William Penn, de Saumur à la Pennsylvanie

Connaissez-vous Saumur dans le Val de Loire, capitale du cheval depuis que Duplessis Mornay, Affiche  de l'exposition William Penn a Saumur l’ami d’Henri IV, y fonda une académie équestre etWilliam Penn le fondateur de la Penn-sylvanie ?

Depuis quelques mois, à l’arrière du temple réformé de Saumur, une place est dédiée à William Penn. Une plaque rappelle qu’il fut, durant deux ans étudiant à l’Académie protestante de Saumur.

Issu d’une ligné de marins  britanniques anoblis – petit-fils de pirate – et d’une mère fille de marchands hollandais, William Penn est attiré dès l’adolescence par la prédication des quakers … littéralement les trembleurs – qui tremblent à la parole de Dieu – et s’appellent entre eux « Amis ». Ils aspirent à plus de simplicité, à moins de rites et de liturgie, et recherchent un contact direct avec Dieu.

Le père de William, l’Amiral Penn, anglican, méprise cette secte. Il en éloigne son fils alors âgé de 18 ans, l’envoie en France où il est reçu à la cour de Louis XIV puis, en 1662, pour 2 ans à l’Académie protestante de Saumur.

Cette Académie protestante de Saumur dispensa jusqu’à la Révocation de l’édit de Nantes un enseignement de haut niveau en langues anciennes, philosophie et théologie. Elle formait une élite de lettrés, futurs pasteurs et responsables, et attira aussi des étudiants étrangers.

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1811-2011 : Le temple de l’Oratoire du Louvre célèbre le bicentenaire de son affectation au consistoire réformé de Paris par Napoléon

Une exposition « Deux cents ans de protestantisme à Paris »a mis en scène dans le temple de l’Oratoire du Louvre, 145 rue Saint-Honoré, du 14 octobre au 13 novembre, différentes facettes du protestantisme parisien depuis 2 siècles.

En 1811, en effet, Napoléon attribue aux protestants l’église de l’Oratoire du Louvre[en remplacement de Saint-Louis du Louvre où les réformés célébraient le culte depuis 1790], située au cœur de Paris, à deux pas de la résidence impériale des Tuileries. Le Concordat et les Articles organiques de 1802 ont doté les religions de structures institutionnelles : les pasteurs sont rétribués par l’Etat, les protestants parisiens représentés par un consistoire de 12 membres désignés parmi les « notables ».

La Discipline collégiale héritée de Calvin, en est fondamentalement modifiée, mais après plus d’un siècle de persécutions et de clandestinité, les protestants saluent cette reconnaissance citoyenne. Plus tard, ils participeront favorablement à l’élaboration de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat qui entérinera leur liberté de culte en 1905.

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Marie Durand

Photo de la maison de la famille Durand au Bouschet de Pranles
MAISON DE LA FAMILLE DURAND AU BOUSCHET DE PRANLES, MUSEE DU VIVARAIS PROTESTANT

En Allemagne, dans une petite ville du Land de Hesse, Bad Karlshafen, l’école s’appelle Schule Marie Durand. En France même, il y a deux écoles privées qui portent ce nom, une à Nîmes, l’autre à Marseille, ainsi qu’un lycée public, le lycée agricole de Nîmes. On trouve aussi une rue Marie Durand à Montpellier et une maison de retraite en Alsace. Si cette année on commémore le troisième centenaire de la naissance de Marie Durand, en 1711, si elle est inscrite au titre des célébrations nationales, si on donne son nom à des institutions, c’est que par sa vie, cette femme a pris une grande valeur symbolique.

Il faut d’abord rappeler qui elle est. Elle est donc née en 1711, au Bouschet-de-Pranles, dans le Vivarais, au nord de Privas. Son père, Etienne Durand, est « greffier-consulaire » en même temps que propriétaire terrien. La magnifique maison forte du XVe siècle qu’ils habitaient est aujourd’hui le Musée du Vivarais protestant. Marie a un frère aîné, Pierre, né en 1700. Ils reçoivent tous deux une instruction poussée, sur laquelle on ne sait rien mais qui permet à Pierre, dès l’âge de 16 ans, d’assister les pasteurs clandestins, avant de parfaire ses études de théologie en Suisse. Quant à Marie, on peut juger de son haut niveau d’instruction par sa correspondance. Les deux enfants doivent se rendre à la messe catholique et suivre la catéchisme, mais ils reçoivent à la maison une éducation protestante.

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Le Risorgimento et les protestants

mosaïque de Jones Burnes représentant Garibaldi en "Chevalier de la foi"
BURNES JONES, MOSAÏQUE
GARIBALDI (2eme à partir de la gauche)

 

L’Italie célèbre depuis mars 2011, les 150 ans de son unité ; les protestants italiens s’associent largement à cet anniversaire et nombreuses sont les conférences et expositions sur les liens entre Risorgimento et protestantisme.

Voyons pourquoi, grâce notamment à l’ouvrage clé du grand historien Giorgio Spini « Risorgimento e protestanti ».

 

Après la chute de Napoléon Ier, la liberté accordée aux protestants des vallées vaudoises est anéantie, les voici confinés dans leur ghetto alpestre. C’est grâce aux entrepreneurs suisses comme à Bergame, Florence, Naples ou Gênes, aux négociants anglais à Livourne, Florence  Rome ou Palerme, que les idées protestantes se diffusent à travers la péninsule. La pensée protestante circule sous l’influence du courant piétiste du Réveil mais aussi des idées libérales développées par Benjamin Constant ou Gian Pietro Vieusseux, le directeur protestant du cabinet littéraire de Florence. Le cabinet littéraire de Vieusseux est l’un des centres majeurs de la conscience nationale italienne au XIX e siècle et tous les grands réformateurs politiques toscans en firent partie.

Les résidents suisses et les britanniques se font le relais des sociétés bibliques britanniques et déchargent clandestinement des Bibles, traduites en italien, dans les ports de Livourne, de Gênes ou de Sicile. Ils ouvrent des chapelles qui vont devenir, malgré l’interdiction de prosélytisme, des foyers d’évangélisation.

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