Frédéric Bazille, la jeunesse de l’impressionnisme (Lettre 58)

Le musée Fabre à Montpellier consacre cet été, jusqu’au 16 octobre, une grande exposition à Frédéric Bazille, la jeunesse de l’impressionnisme. L’exposition sera ensuite présentée à Paris, au Musée d’Orsay à partir du 15 novembre, puis à Washington en 2017 (Paris, Orsay, 15 novembre 2016 – 5 mars 2017 ; Washington D.C. (USA) National Gallery of Art, 9 … Lire la suite

Eugénie Bost (Lettre 58)

Photo d'Eugénie BostLe 4 mars 2017, à La Force, en Dordogne, à l’occasion du 200e anniversaire de la naissance de John Bost, va être inauguré un nouveau Musée du protestantisme, le Musée John et Eugénie Bost.
John Bost est bien connu. Et son œuvre, commencée en 1848, non seulement se poursuit, mais elle s’enrichit de nouveaux pavillons, elle accueille de nouveaux handicaps, elle s’ouvre à de nouvelles thérapies. La Fondation John Bost reste la plus importante réalisation médico-sociale du protestantisme français. Donc, un Musée John Bost, oui, bien sûr. Mais pourquoi Eugénie ?
Parce qu’il y a peu d’épouses dans l’histoire qui ont eu un rôle aussi important qu’elle dans l’œuvre de leur mari. Et jusqu’ici, si l’on excepte un joli roman et une brochure que son petit-fils lui a consacrée, Eugénie Bost est quasi toujours oubliée dans les panégyriques consacrés à son mari. Et pourtant sans elle, on peut se demander quelles auraient été les réalisations de John. On pense d’abord à l’aide financière qu’elle lui a apportée, à cette époque, la deuxième moitié du XIXe siècle, où il n’existait aucune aide sociale, où l’on ne pouvait compter que sur la charité privée. Dans la gestion au quotidien des Asiles, souvent c’était elle qui réglait les déficits.

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Nouvelles du protestantisme français (lettre 58)

En France, les commémorations liées à l’année Luther 2017, cinq siècles de protestantisme ont été lancées cet été en juillet, sous le chêne séculaire du Bois Tiffrais, par un culte présidé par le pasteur Clavairoly, président de la Fédération protestante de France. Une exposition de 20 panneaux, Aux sources du protestanisme, 500 ans de réformation, circulera dans les paroisses, la F.P. F. organise un colloque historique international les 22-23 septembre à Paris axé sur la diversité du protestantisme à travers les siècles, puis un rassemblement Protestants en fête qui se déroulera du ainsi (renseignements sur le site www.protestants2017.org) Signalons de nombreuses sorties d’ouvrages importants en librairie concernant notre sphère d’intérêt. Ce 500e anniversaire a ceci de particulier que le pape François et l’Eglise catholique ont manifesté la volonté de s’y associer.

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Agrippa d’Aubigné, « l’image abrégée de son siècle » (Lettre 58)

Agrippa d'AubignéAgrippa d’Aubigné, écrivain calviniste, est aujourd’hui considéré comme une figure de premier plan de la littérature française de la Renaissance. A la fois acteur et témoin des guerres de religion, il en vécut toutes les contradictions qu’il sublima par la composition d’une œuvre qui le désigne comme un des plus grands écrivains baroques de son temps.

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4ème centenaire de la naissance du peintre Sébastien Bourdon (Lettre 57)

Nous vous proposons de célébrer aujourd’hui le 400e anniversaire de la naissance du

Sebastien Bourdon d'apres Hyacinthe Rigaud
Gravure de Laurent Cars

plus célèbre des peintres réformés du XVIIe siècle : Sébastien Bourdon.

 

Sébastien Bourdon naît à Montpellier le 2 février 1616 dans un milieu d’artisans modestes. Le jeune enfant est baptisé le 10 février au temple de Montpellier.

Très jeune, Sébastien est envoyé à Paris, en apprentissage chez un peintre. Vers 1630, on le trouve dans le Bordelais et le Toulousain avant qu’il rejoigne la capitale.

Dans les années 1636-1637, il poursuit son instruction à Rome, formation idéale des artistes contemporains. Il s’y lie d’une étroite amitié avec le peintre Louis de Boullogne le père, qui tente de le faire abjurer. Ce projet, quoi qu’avancé, finira par échouer.

Menacé d’être dénoncé comme hérétique à l’Inquisition par un peintre avec lequel il s’était querellé, il se trouve obligé de quitter la Ville Eternelle.

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Nouvelles du protestantisme français (Lettre 57)

plaque commémorative de la saint-BarthélémyLe 13 avril, 444 ans après l’évènement le plus dramatique de l’histoire de Paris, une plaque dédiée à la Saint Barthélemy a été dévoilée, apposée sur le mur en contrebas du pont-Neuf et de la statue d’Henri IV, à l’entrée du square du Vert Galant. Quoique très discret, l’emplacement de cette évocation se trouve au centre de nombreux souvenirs protestants, à proximité de St-Germain l’Auxerrois dont le tocsin fut le signal de la tuerie, du pont édifié sous Henri IV par Androuet du Cerceau, et de la place Dauphine autour de laquelle les orfèvres et graveurs protestants étaient nombreux à tenir boutique. La plaque porte deux vers des Tragiques : « Jour, qui avec horreur parmi les jours se compte/ Qui se marque de rouge, et rougit de sa honte » écrits par Agrippa d’Aubigné en 1616, il y a 400 ans.

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Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger (Lettre 57)

Les Américains se préparent à commémorer le centenaire de l’entrée en guerre des Etats Unis en 1917. Une exposition à Washington, World War I and American Art présente l’émouvant tableau monumental de John Singer Sargent, représentant des soldats gazés aveugles, Le Bac-de-Sud, sur la route de Doullens-Arras, en aout 1918, conservé à l’Imperial War Museums (Londres)

soldats-gazes-aveugles-john-singer-sargent

Parmi les artistes représentés dans l’exposition, figurent Ivan Albright, Cecelia Beaux, George Bellows, Howard Chandler Christy, James Montgomery Flagg, Henry Glintenkamp, Marsden Hartley, Childe Hassam, Lewis Hine, Carl Hoeckner, George Luks, Joseph Pennell, Jane Peterson, Horace Pippin, Man Ray, Boardman Robinson, Norman Rockwell, John Singer Sargent, Edward Steichen, et Claggett Wilson. Leurs œuvres reflètent les différentes influences stylistiques de l’époque en France : post-impressionnisme, réalisme, fauvisme.

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Guy de Pourtalès, un aristocrate européeen dans la Grande guerre

Guy de Pourtalès (1881- 1941) est demeuré célèbre pour ses biographies de Berlioz, Chopin, Liszt, Wagner ou Louis II.Iere de couverture

Son Journal de guerre, de 1914 à 1919, paru aux Editions Zoé à Genève en 2014, est une œuvre singulière dans la production littéraire inspirée par le 1er conflit mondial. C’est le témoignage d’un aristocrate suisse, ayant choisi la nationalité française en 1912 après la crise d’Agadir sur le terrain des rivalités coloniales entre la France et l’Allemagne. Ce choix était tout sauf évident : les Pourtalès réfugiés à Neuchâtel à la suite de la Révocation de l’édit de Nantes, étaient au service du roi de Prusse, Neuchâtel étant jusqu’en 1848, possession de ce dernier. De la Suisse, ils essaimèrent en Allemagne, France et Angleterre, s’illustrant pour de nombreuses générations, dans la diplomatie, les armes, l’industrie et la finance.

La guerre de Pourtalès n’est pas celle d’un poilu, d’un combattant des tranchées, ce n’est pas non plus celle d’un planqué de l’arrière ; c’est le récit informé et précis d’un témoin privilégié, acteur et spectateur à la fois, qui se veut un mémorialiste des événements auxquels il assiste plus qu’il n’y participe. A travers ses contacts familiaux européens ou ceux de sa femme issue de la haute banque protestante parisienne, il puise à diverses sources d’information.

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Haussmann et Baltard, les 150 ans du temple du Saint-Esprit à Paris

photo du temple du Saint EspritL’église protestante unie du Saint-Esprit, rue Roquépine, édifié à proximité du boulevard Haussmann et de l’église Saint-Augustin, célèbre son cent-cinquantenaire.

Ce temple construit sous Napoléon III en 1865 est très emblématique. C’est le plus grand temple élevé comme tel à Paris, sous la coordination de deux protestants, le baron Haussmann et l’architecte Victor Baltard. Le temple est inclus dans un immeuble qui comprenait des écoles de filles et de garçons, selon une conception associant temple et école chère à la Réforme. A l’intérieur, le grand volume octogonal, est éclairé par une immense verrière zénithale. La façade soulignée par des pilastres ne dépasse pas l’alignement du bâtiment. Un petit campanile abrite la cloche. C’est l’Impératrice qui avait exigé un édifice discret qui ne soit pas visible de Saint-Augustin dont elle souhaitait faire sa nécropole !

Haussmann, nommé préfet de la Seine en 1860, se voit confier par Napoléon III, le réaménagement complet du nouveau Paris englobant des communes avoisinantes. Son action fut si remarquable que son nom est devenu un adjectif : l‘urbanisme haussmannien associé à la destruction de quartiers anciens et au percement de larges avenues bordées d’immeubles imposants et d’hôtels particuliers !

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Le peintre Valdo Barbey

 

Il y a tout juste un siècle, à l’automne 1915, l’écrivain Blaise Cendrars était grièvement blessé lors de l’offensive de Champagne.photo de Valdo Barbey en habit militaire

Dès le début du conflit, ce Suisse d’origine protestante avait lancé dans la presse un appel à tous les étrangers vivant en France afin qu’ils s’engagent, comme lui, pour leur pays d’accueil. Les Suisses furent fort nombreux à y répondre ou même à le devancer, puisqu’on estime qu’environ 7 000 d’entre eux s’engagèrent pour la France et combattirent au sein de la Légion étrangère.

A ces milliers de volontaires, il faut ajouter encore l’engagement des Suisses ayant fraichement obtenu la nationalité française, dont le plus célèbre fut sans doute l’écrivain Guy de Pourtalès, descendant de huguenots du Refuge. Cependant, un autre artiste, plus méconnu, le peintre Valdo Barbey mérite d’être également cité avec ce dernier.

Né en 1880 dans le canton de Vaud, il est le fils de William Barbey, célèbre botaniste et membre éminent de l’Eglise libre vaudoise, et de Caroline Boissier, fille d’un autre botaniste de renom, et élevée par Valérie de Gasparin, protestante engagée.

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