Nouvelles du protestantisme français (Lettre 57)

plaque commémorative de la saint-BarthélémyLe 13 avril, 444 ans après l’évènement le plus dramatique de l’histoire de Paris, une plaque dédiée à la Saint Barthélemy a été dévoilée, apposée sur le mur en contrebas du pont-Neuf et de la statue d’Henri IV, à l’entrée du square du Vert Galant. Quoique très discret, l’emplacement de cette évocation se trouve au centre de nombreux souvenirs protestants, à proximité de St-Germain l’Auxerrois dont le tocsin fut le signal de la tuerie, du pont édifié sous Henri IV par Androuet du Cerceau, et de la place Dauphine autour de laquelle les orfèvres et graveurs protestants étaient nombreux à tenir boutique. La plaque porte deux vers des Tragiques : « Jour, qui avec horreur parmi les jours se compte/ Qui se marque de rouge, et rougit de sa honte » écrits par Agrippa d’Aubigné en 1616, il y a 400 ans.

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Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger (Lettre 57)

Les Américains se préparent à commémorer le centenaire de l’entrée en guerre des Etats Unis en 1917. Une exposition à Washington, World War I and American Art présente l’émouvant tableau monumental de John Singer Sargent, représentant des soldats gazés aveugles, Le Bac-de-Sud, sur la route de Doullens-Arras, en aout 1918, conservé à l’Imperial War Museums (Londres)

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Parmi les artistes représentés dans l’exposition, figurent Ivan Albright, Cecelia Beaux, George Bellows, Howard Chandler Christy, James Montgomery Flagg, Henry Glintenkamp, Marsden Hartley, Childe Hassam, Lewis Hine, Carl Hoeckner, George Luks, Joseph Pennell, Jane Peterson, Horace Pippin, Man Ray, Boardman Robinson, Norman Rockwell, John Singer Sargent, Edward Steichen, et Claggett Wilson. Leurs œuvres reflètent les différentes influences stylistiques de l’époque en France : post-impressionnisme, réalisme, fauvisme.

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Bibliothèque huguenote (Lettre 57)

Arnaud BERTHONNET, illustrations de Nathalie SANCHEZ, L’odyssée de la bonté, Edward Tuck et Julia Stell. Une œuvre philanthropique entre France et Amérique, 1842-1938, Ed in Siglo (www.insiglo.com). Edward Tuck, représentant la banque Munroe of New York, fait de fréquents séjour à Paris, tombe amoureux de la France avec sa femme Julia, consacre leur fortune à … Lire la suite

Les nouvelles du Comité (Lettre 56)

 La XVIIe réunion internationale de descendants de huguenots qui s’est tenue à Libourne du 14 au 20 septembre dernier a finalement réuni 101 personnes sans compter les contacts locaux. 11 pays étaient représentés (Allemagne, Australie, Belgique, Danemark, Etats Unis, Grande-Bretagne, Irlande, Italie, Suède, Suisse, et France). Nous avons été chaleureusement accueillis aux différentes étapes, particulièrement … Lire la suite

Un centenaire : le Comité protestant de propagande à l’étranger, aux origines du Comité protestant des amitiés françaises à l’étranger

Lorsqu’en 1915, il est apparu que la guerre serait beaucoup plus longue que ne l’avaient fait croire les états-majors en août 1914, les autorités françaises ont jugé nécessaire de modifier les rapports de force entre les deux blocs belligérants en tentant de faire basculer certains pays neutres dans le bloc des Alliés.

A l’instar d’autres comités créés à la même époque, un Comité protestant de propagande française à l’étranger a été mis en place en juin 1915 à l’instigation du Conseil de la Fédération protestante de France. Edouard Gruner, son président, justifiait ainsi le nouveau comité : Il est « une création … du protestantisme tout entier, considéré comme une des forces morales de la France et comme un trait d’union indispensable avec les puissantes organisations religieuses des Etats-Unis, de Hollande, des Pays scandinaves et de Suisse »

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Guy de Pourtalès, un aristocrate européeen dans la Grande guerre

Guy de Pourtalès (1881- 1941) est demeuré célèbre pour ses biographies de Berlioz, Chopin, Liszt, Wagner ou Louis II.Iere de couverture

Son Journal de guerre, de 1914 à 1919, paru aux Editions Zoé à Genève en 2014, est une œuvre singulière dans la production littéraire inspirée par le 1er conflit mondial. C’est le témoignage d’un aristocrate suisse, ayant choisi la nationalité française en 1912 après la crise d’Agadir sur le terrain des rivalités coloniales entre la France et l’Allemagne. Ce choix était tout sauf évident : les Pourtalès réfugiés à Neuchâtel à la suite de la Révocation de l’édit de Nantes, étaient au service du roi de Prusse, Neuchâtel étant jusqu’en 1848, possession de ce dernier. De la Suisse, ils essaimèrent en Allemagne, France et Angleterre, s’illustrant pour de nombreuses générations, dans la diplomatie, les armes, l’industrie et la finance.

La guerre de Pourtalès n’est pas celle d’un poilu, d’un combattant des tranchées, ce n’est pas non plus celle d’un planqué de l’arrière ; c’est le récit informé et précis d’un témoin privilégié, acteur et spectateur à la fois, qui se veut un mémorialiste des événements auxquels il assiste plus qu’il n’y participe. A travers ses contacts familiaux européens ou ceux de sa femme issue de la haute banque protestante parisienne, il puise à diverses sources d’information.

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Haussmann et Baltard, les 150 ans du temple du Saint-Esprit à Paris

photo du temple du Saint EspritL’église protestante unie du Saint-Esprit, rue Roquépine, édifié à proximité du boulevard Haussmann et de l’église Saint-Augustin, célèbre son cent-cinquantenaire.

Ce temple construit sous Napoléon III en 1865 est très emblématique. C’est le plus grand temple élevé comme tel à Paris, sous la coordination de deux protestants, le baron Haussmann et l’architecte Victor Baltard. Le temple est inclus dans un immeuble qui comprenait des écoles de filles et de garçons, selon une conception associant temple et école chère à la Réforme. A l’intérieur, le grand volume octogonal, est éclairé par une immense verrière zénithale. La façade soulignée par des pilastres ne dépasse pas l’alignement du bâtiment. Un petit campanile abrite la cloche. C’est l’Impératrice qui avait exigé un édifice discret qui ne soit pas visible de Saint-Augustin dont elle souhaitait faire sa nécropole !

Haussmann, nommé préfet de la Seine en 1860, se voit confier par Napoléon III, le réaménagement complet du nouveau Paris englobant des communes avoisinantes. Son action fut si remarquable que son nom est devenu un adjectif : l‘urbanisme haussmannien associé à la destruction de quartiers anciens et au percement de larges avenues bordées d’immeubles imposants et d’hôtels particuliers !

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Le peintre Valdo Barbey

 

Il y a tout juste un siècle, à l’automne 1915, l’écrivain Blaise Cendrars était grièvement blessé lors de l’offensive de Champagne.photo de Valdo Barbey en habit militaire

Dès le début du conflit, ce Suisse d’origine protestante avait lancé dans la presse un appel à tous les étrangers vivant en France afin qu’ils s’engagent, comme lui, pour leur pays d’accueil. Les Suisses furent fort nombreux à y répondre ou même à le devancer, puisqu’on estime qu’environ 7 000 d’entre eux s’engagèrent pour la France et combattirent au sein de la Légion étrangère.

A ces milliers de volontaires, il faut ajouter encore l’engagement des Suisses ayant fraichement obtenu la nationalité française, dont le plus célèbre fut sans doute l’écrivain Guy de Pourtalès, descendant de huguenots du Refuge. Cependant, un autre artiste, plus méconnu, le peintre Valdo Barbey mérite d’être également cité avec ce dernier.

Né en 1880 dans le canton de Vaud, il est le fils de William Barbey, célèbre botaniste et membre éminent de l’Eglise libre vaudoise, et de Caroline Boissier, fille d’un autre botaniste de renom, et élevée par Valérie de Gasparin, protestante engagée.

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Un bicentenaire : celui de la mort de Christophe-Philippe Oberkampf, créateur de la célèbre manufacture de toiles imprimées

 

 

Christophe-Philippe Oberkampf      Christophe-Philippe Oberkampf, né en 1738 dans le Würtemberg, est élevé en Suisse. Dès 11 ans et demi il se forme auprès de son père, teinturier grand tein de bleu sur toile blanche à Aarau, puis comme graveur chez Koechlin-Dollfus à Mulhouse. Il arrive à Paris en 1758, embauché comme graveur puis coloriste à la petite manufacture de toiles peintes Cottin (située à l’emplacement actuel de la bibliothèque de l’Arsenal).

En 1759, le port des vêtements en « indienne« , interdits par protectionnisme, mais fort à la mode, sont autorisés en France : Oberkampf crée alors sa propre manufacture d’indiennes, à proximité des Gobelins.

Mais il voit plus grand. Un an plus tard, il se rapproche de Versailles où la cour constituera sa clientèle, et fonde toujours sur la Bièvre la manufacture de Jouyen-Josas, dont il accroit ensuite le domaine.

Oberkampf obtient la nationalité française en 1770.

La pratique religieuse n’est autorisée officiellement pour les protestants français qu’en 1789. Il se marie clandestinement à la chapelle de Suède en 1774, puis veuf, son second mariage est célébré en 1781 à la chapelle de Hollande avec, exceptionnellement, un brevet de permission royal !

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Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger (Lettre 56)

La VIe « Huguenot Conference », organisée par la Huguenot Society of Great Britain and Ireland s’est déroulée à Londres, à l’Europe house de Westminster, et à Boughton house, du 9 au 11 septembre 2015, sur le thème des Réseaux huguenots en Europe entre 1550 et 1800 et l’impact d’une minorité réfugiée, égrainé au cours d’une vingtaine de communications.

Les congressistes ont été très impressionnés par Boughton House (Northampshire) dont la majeure partie fut élevée par le duc Ralph de Montagu (fin XVIIe-début XVIIIe). Ancien ambassadeur anglais en France sous Louis XIV, témoin des transformations de Versailles, Montagu fit appel aux réfugiés huguenots pour la construction et l’aménagement de sa demeure surnommée le « Versailles anglais« . Transmis par héritage aux ducs de Buccleuch le manoir a conservé une riche collection d’objets huguenots : mobilier, tapisseries, tapis, argenterie, porcelaines et peintures (conditions de visite à consulter sur le site www.boughtonhouse.org.uk)

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