Bibliothèque huguenote ( Lettre 51)

Mickaël Augeron, Didier Poton et Bertrand Van Ruymbeke, Les Huguenots et l’Altantique, tome 2, Ed. Les Indes Savantes, 2012, 564 p., 800 ill., 59 € le vol. Après un 1er volume consacré aux premières implantations en Amérique, le second, tout aussi magnifiquement illustré, s’intéresse plus au « Refuge » huguenot en Afrique du Sud, dans les colonies anglaises et néerlandaises, et à la mémoire identitaire de des descendants.

 

Patrick Collet, préface de Pierre Schoendoerffer, Jacques-Henri Schloesing, Itinéraire d’un français libre, Ed. Esprit du livre, 2010, 208 pages, 20 €. Le colonel Patrick Collet qui a commandé le 1er régiment de chasseurs parachutistes de Pamiers de 2005 à 2007, raconte l’itinéraire de ce jeune étudiant parisien de 20 ans, fils de pasteur, engagé comme pilote des Forces aériennes françaises libres de 1940 à sa mort au combat en 1944.

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La grande infortune de Denis Papin, inventeur de la machine à vapeur.

 

Gravure représentant la statue de Denis Papin par A. Millet
Gravure représentant la statue de Denis Papin par A. Millet

Denis Papin est né en 1647 à Chitenay, près de Blois. Sa famille, convertie au protestantisme, y était établie depuis plusieurs générations. Son père était conseiller du roi et receveur  général des domaines.

Denis Papin fait ses études chez les jésuites à Blois puis sa médecine à l’université d’Angers. Mais il vient à Paris seconder, à l’académie des sciences, l’illustre physicien hollandais Huyghens que Colbert avait attiré en France. Il travaille ensuite avec le mathématicien-philosophe allemand Leibniz, son contemporain et ami.

Ses expériences portent sur le vide, un des sujets de préoccupation de l’époque où Otto de Guericke obtient le vide avec une machine pneumatique, et Pascal découvre la pression atmosphérique.

 

A vingt-sept ans, Papin publie ses Nouvelles expériences sur le vide, révélant une machine à faire le vide, peu chère car n’utilisant pas de mercure.

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Quelques protestantes pionnières du féminisme.

Photographie de suffragettes manifestant

1 – Sarah Monod et Julie Siegfried

A la fin du XIXe siècle, le Féminisme français est animé par deux courants de militantes : d’une part des laïques, d’autre part des protestantes. Lors des Expositions universelles, celle de 1889 et celle de 1900, ces deux courants organisent des Congrès, Congrès des droits des femmes pour les laïques, Congrès des œuvres et institutions féminines pour les protestantes. Celui-ci est présidé par Sarah Monod. Après l’Exposition de 1900, sous la pression du Conseil International des Femmes qui souhaite avoir une branche française, les deux Congrès se réunissent et forment le Conseil National des Femmes françaises. Sarah Monod en devient présidente et son amie Julie Siegfried, vice-présidente. C’est d’elles deux que je parlerai aujourd’hui.

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Des Huguenots, acteurs d’un rêve français : Les expéditions vers la Floride au XVIe siècle

Consacré aux relations de la France avec les Amériques, le musée du Nouveau Monde, inauguré il y a tout juste 30 ans à La Rochelle, se veut autant le miroir des Amériques découvertes Affiche Floride un rêve françaiset explorées par la vieille Europe que le reflet d’une ville dynamique et commerçante enrichie économique-ment et culturellement par le nouveau continent. Peintures, dessins, gravures, cartes anciennes, objets d’art décoratif et photographies se déploient donc dans les magnifiques espaces néo-classiques de l’hôtel particulier du XVIIIe siècle où ce musée est installé.

Sous le titre « La Floride, un rêve français (1562-1565) », une exposition temporaire est proposée aux visiteurs jusqu’au 31 décembre. Elle est consacrée aux différentes expéditions visant à établir des colonies françaises en Floride. En effet, par trois fois, entre 1562 et 1565, les Français ont tenté de fonder des colonies sur le littoral de la Floride. Par trois fois, ces tentatives furent des échecs, s’expliquant par l’association redoutable de la famine, des Indiens, des cyclones et par la détermination féroce (par sa situation géographique comme par les premières expéditions espagnoles, la Floride relevait des terres attribuées à l’Espagne par le traité de Tordesillas de 1494.) des Espagnols d’empêcher toute implantation française, qui plus est majoritairement protestante, sur le sol américain.

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Bibliothèque huguenote (Lettre 50)

Laurent BEREC, Claude de Sainliens, un huguenot bourbonnais au temps de Shakespeare, Ed. Orizons, 510 p. 29 €. Au cours de ses recherches sur la période élisabéthaine, l’auteur a découvert la personnalité méconnue de ce huguenot exilé dès les 1ères guerres de religion, auteur de grammaires, dictionnaires et manuels d’apprentissage du français, qui constituent un … Lire la suite

Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger (Lettre 50)

Le Grand Electeur Friedrich Wilhelm de Brandebourg accueillit à Berlin au XVIIes les réfugiés huguenots et profita de leurs talents pour développer l’économique de son pays dévasté par la Guerre de Trente Ans. Au fil des décennies, l’Eglise huguenote est devenue un centre de foi réformée de langue française rayonnant dans la vie spirituelle, culturelle et sociale de Berlin. Après la chute du mur, le Dôme français, la Französische Friedrichstadtkirche sur la place Gendarmenmarkt, érigé en 1705, est redevenu le centre de la paroisse, divisée pendant le régime communiste en deux parties, Est et Ouest (l’église du Dom était à l’Est). Elle a également accueilli et signé une convention en 1999 avec la Communauté protestante française de Berlin afin de développer un témoignage en commun tout en conservant une indépendance réciproque, administrée par un Conseil presbytéral. Issue de l’ancienne Aumônerie militaire de la garnison française de Berlin-Ouest depuis 1945, elle aurait pu disparaître avec le départ des Alliés, mais des Français, des Africains et des Allemands décidèrent alors de former ensemble une Communauté «de présence civile du protestantisme francophone» à Berlin. Regroupant environ 200 personnes venues d’une quinzaine de pays, elle se réunit tous les quinze jours, à 11h, à la Französische Kirche, et s’est agrandie, grâce à des pasteurs bénévoles venus de France et de Suisse (pasteurs J.-J.Maison, Claude Vallotton et maintenant Georges Kobi).

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Nouvelles du Protestantisme français (Lettre 50)

Protestants en Fête 27-29 septembre 2013 à Paris : pendant trois jours, des stands présentant tous les partenaires du protestantisme accueilleront le public dans les jardins de Bercy. Un culte dans le Palais Omnisports de Paris-Bercy sera accompagné de 1000 choristes le dimanche matin, un concert rassemblera la jeunesse le samedi soir, et des animations seront prévues en d’autres lieux et temples parisiens. Le Comité participera à ce rassemblement avec un stand probablement partagé avec la SHPF (Société de l’Histoire du Protestantisme Français) et le CPED (Centre Protestant d’Etude et de Documentation). Ce sera une occasion de faire connaître nos activités, et de promouvoir les principaux acteurs de la mémoire culturelle du protestantisme dans l’hexagone que sont les musées protestants et lieux de mémoire. Nous solliciterons l’aide de plusieurs volontaires pour assurer une permanence, distribuer des tracts, renseigner les gens. Le site www.protestantsenfete2013.org/ vous permettra de suivre le développement du projet et les paroisses relaieront les informations.

Logo stylisé de l'église protestante unieLa décision d’union prise par l’Eglise réformée de France et l’Eglise évangélique Luthérienne de France lors des synodes nationaux de mai 2012 a fait son chemin. Les paroisses ont voté cet automne leurs nouveaux statuts et l’Eglise protestante Unie de France tiendra son 1er synode national les 9‐12 mai 2013 à Lyon. Le logo stylisé évoque la colombe des réformés, au cœur de laquelle on reconnait la rose de Luther.

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Les restaurateurs du protestantisme au XVIIIe s. Antoine Court, Pierre Corteiz et Jacques Roger

La prochaine réunion internationale des descendants de huguenots, qui aura lieu en septembre prochain en Ardéche et dans la Drôme, sera l’occasion de croiser les chemins de deux personnalités hors du commun qui, toutes deux, ont contribué, au XVIIIe siècle, à la restauration du protestantisme en France : Antoine Court, né en 1695 à Villeneuve … Lire la suite

L’histoire protestante d’Orange

photo de la Chapelle Saint Louis à Orange
CHAPELLE SAINT-LOUIS,
ANCIEN GRAND TEMPLE D’ORANGE (1633)

Orange ? Sans doute connaissez vous cette cité du Vaucluse pour son passé romain, son amphithéâtre et son arc de triomphe inscrits au répertoire mondial de l’Unesco.

Le 1er comte d’Orange, Guillaume au Cornet, est un compagnon de Charlemagne. Il libère la ville de l’occupation sarrasine et, plus tard, abandonne toutes ses richesses pour entrer au monastère qui, après sa canonisation, deviendra Saint-Guilhem-le-Désert. Raimbaud II, comte d’Orange, participe à la Ière croisade, s’illustre à Antioche et Jérusalem (Sa statue est érigée au XIXe siècle sur la place de la République).

Terre d’Empire, l’empereur Frédéric Barberousse élève Orange en 1163 au rang de Principauté, sur laquelle règnent les Princes des Baux, qui battent monnaie, puis les Chalon.

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Mérindol et l’histoire des vaudois du Lubéron

photo du site de MérindolQu’évoque pour vous le Lubéron ? Les cigales, le soleil, des villages perchés appréciés des artistes ? Qui pense à cette terre en tant que lieu de mémoire protestant ?

Et pourtant, Merindol, ce petit village des bords de la Durance, entouré de champs d’oliviers, est surmonté d’un éperon rocheux hérissé de ruines… Il est devenu le symbole du martyr subi par les vaudois, disciples de Valdo.

 

Valdo est un riche marchand lyonnais. Dès le XIIe siècle, il demande à deux moines de traduire des passages de la Bible en franco-provençal, sa langue maternelle. La découverte de cette lecture le conduit à changer de vie. Il distribue ses richesses aux nécessiteux, lit et commente librement les textes bibliques en langue populaire. Il fait des émules, mais la prédication professée par un laïc est bannie par l’Eglise romaine. Valdo est expulsé de Lyon et excommunié.

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