Nouvelles des Sociétés huguenotes à l’étranger (Lettre 52)

Les étapes des itinéraires huguenots internationaux reliant la Drôme à Bad Karlshafen se mettent en place. Ainsi, en Argau (Suisse), l’ouverture du tronçon Schafisheim-Stanberg-Lenzburg (6,7 km parcourus en 2 h 25) va de pair avec deux petites expositions présentées au château de Schafisheim et au musée Burghalde à Lenzburg.

Le village de Louisendorf (Hesse) a fêté ses 325 ans par différentes animations : marche sur le sentier huguenot de 8 km entre Frankenberg et Louisendorf, conférence, expositions et dimanche festif. Le comte Charles avait accueilli 118 réfugiés venant du Diois en 1688, repeuplant le village abandonné d’Hammonhausen, rebaptisé Louisendorf, du prénom de sa fille en 1700. ←L’église et l’école remontent à cette époque ; la pratique de la langue française s’est maintenue à l’école jusqu’en 1850, dans l’église jusqu’en 1870 et dans quelques familles jusqu’au début du 21e siècle ! Un jumelage scellé en 1991 entre Die et Frankenau/Louisendorf avait déjà rapproché les deux communes.

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Nouvelles du protestantisme français (Lettre 52)

Un nouveau musée du protestantisme vient de voir le jour à Dunkerque, dans le temple, 16bis quai aux Bois. Dunkerque, port de Flandre, situé au plus étroit de la mer du Nord, était un point de passage obligé pour les navires anglais ou hollandais. Il a été fréquenté par les « gueux de mer », acquis à la Réforme et pourchassés, qui aidèrent les anglais et Guillaume Ier d’Orange-Nassau à remporter certains succès militaires décisifs contre les Espagnols.

 

Il y a 100 ans, en 1913, disparaissait Honoré Champion, éditeur et libraire parisien. Né en 1846, il avait commencé à travailler à l’âge de treize ans dans une librairie, avant de se mettre à son compte en 1872, au n° 15 du quai Malaquais, dans le petit hôtel de Bouillon, dans un local occupé auparavant par un autre libraire, père d’Anatole France. Cédant la place à l’École des Beaux-arts qui s’agrandissait, il s’installa un peu plus loin, au n° 9 du quai Voltaire, puis 5 du quai Malaquais. En publiant dans les années 1930, aux éditions Calmann-Lévy, Paris au temps de la Renaissance. Paganisme et réforme, Fin du règne de François Ier, Henri II, et Paris au temps des guerres de religion, Fin du règne de Henri ii, régence de Catherine de Médicis, Charles ix, il a contribué à faire connaître les épisodes liés à la Réforme à un large public. La maison d’édition Slatkine-Honoré Champion a quitté le quai Malaquais en 2013, mais continue à publier des ouvrages fondamentaux ayant trait à l’histoire du protestantisme.

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Bibliothèque huguenote (Lettre 52)

Hélène GUICHARNAUD et Christiane GUTTINGER-METTETAL, Temples réformés et églises luthériennes de Paris, Paris, Ed. La Voix Protestante, 2013, à commander à La Voix protestante, 14 rue de Trévise, 75009 Paris, Tel.01 47 70 23 53, contact@lavoixprotestante.org 22 € (voir p. 7). Olivier LE DOUR et Grégoire LE CLECH, Les huguenots bretons en Amérique du Nord, … Lire la suite

Claude de Sainliens : un huguenot bourbonnais au temps de Shakespeare et d’Elisabeth Iere

 

 

Peinture représentant Elizabeth I
Elizabeth vers 1588 (Wobern Abbey)

CG : Laurent Berec, bonjour. Vous avez consacré une biographie à Claude de Sainliens. Ce Bourbonnais arrive en Angleterre avant 1565, au début des guerres de Religion. S’exile-t-il pour des motifs religieux ?

 

LB : C’est un calviniste convaincu ; il croit à la grâce divine, au salut par la foi. A certains égards, c’est même un puritain. Il s’attaque par exemple à la danse, au jeu, au théâtre. Il est clair qu’il s’exile parce qu’il est protestant.

Mais c’est aussi un réfugié économique, qui réussit bien financièrement : il ouvre à Londres une école très cotée, où il enseigne le français ; il écrit aussi de nombreux ouvrages qui connaissent beaucoup de succès, notamment ses manuels scolaires de français et d’italien.

Consécration suprême : dès 1573, la reine Elisabeth en personne lui rend visite dans son école de Lewisham, à dix kilomètres de Londres.

 

CG : Sainliens s’intègre-t-il à la société anglaise ?   

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Le destin « extraordinaire » d’Elie Neau (1662-1722)

pPhoto de la tombe d'Elie Neau
Tombe d’Elie Neau dans le vieux cimetière de Trinity Church à New York

Quel destin « extraordinaire » que celui d’Elie Neau, naturalisé anglais et galérien protestant français, enterré à New York dans le vieux cimetière de Trinity Church, au sud de Manhattan !

Né en 1662 en Saintonge, il s’embarque comme marin à 12 ans, commerce dans les Caraïbes puis s’exile à Saint Domingue, colonie française devenue Haïti. Le protestantisme y est officiellement interdit comme en métropole mais de nombreux huguenots y vivent du commerce du tabac, de l’indigo, du coton et du sucre. Ils pratiquent un culte privé, se marient et font baptiser leurs enfants dans les iles à domination anglaise ou hollandaise.
Les mesures antiprotestantes se durcissant, Elie Neau s’établit à Boston où il épouse une veuve huguenote, puis à New York dont les huguenots constituent 10 % de la population à la fin du XVIIe siècle. Mais seuls les anglais peuvent commercer librement, aussi acquiert-il la nationalité britannique.gravure montrant les galériens sur la route, enchaînés, et battus

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L’héritage huguenot à Londres

Combien de huguenots s’exilèrent-ils à Londres à l’époque de la Révocation de l’Edit de Nantes ? Ils auraient été entre 20 000 et 25 000 au début du XVIIIe siècle !

Un récent colloque a évoqué cet héritage : des personnalités marquantes comme celle du pasteur Daniel Chamier, de scientifiques comme Papin, médecins comme Chamberlen l’inventeur des forceps, ou l’acteur shakespearien David Garrick.

Une charte accordée par le roi Edouard VI en 1548 par le roi Edouard VI au réformateur polonais Johann a Lasco pour l’établissement d’églises étrangères, facilita la fondation d’églises réformées françaises. Les plus importantes furent celle de Savoy dans le quartier de Westminster, et de Threadneedle Street dans la City.

Le faubourg de Spitalfields attira les artisans de la soie et de la mode. Tisserands, tailleurs, chapeliers, modistes, perruquiers, merciers, tapissiers, fabricants de mouchoirs et d’éventails développèrent leur industrie de pair avec toute une économie du quotidien et des métiers de bouche (vins, fromages, pain). Des rues anciennes -comme Fleur de Lys Street ou Elder Street, la rue des Anciens- évoquent encore ces huguenots.

Les plus prospères créèrent pour la main d’œuvre ouvrière, souvent misérable, des caisses de solidarité et des écoles.

photo de l'
Ancien temple de l’Artillerie(Sandys Row)

 

Ils firent édifier une trentaine de temples. Certains subsistent, mais leur changement de destination témoigne de l’assimilation des Huguenots et des vagues successives d’immigration qu’a connu Londres : la dernière ← synagogue de Spitalfields occupe l’ancien temple de l’Artillerie (Sandys Row) ; un temple de Brick Lane précédé d’un minaret d’aluminium est devenu mosquée, après avoir été synagogue, un autre utilisé un temps par des baptistes, puis des méthodistes (Hanbury Street), abrite de nos jours un marché de vêtements d’occasion…

Pour les huguenots, se posa au XVIIIes la question de rester dans la non-conformité des églises protestantes non anglicanes (églises réformées françaises, mais aussi Quakers et baptistes) … ou d’opter pour la conformité, c’est à dire intégrer l’église anglicane… ce qui donnait accès aux droits civiques et commerciaux, ainsi qu’à l’aide pécuniaire royale (royal bounty).

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Alexandre Yersin découvreur du bacille de la peste, ami du Vietnam

 

Timbre à l'effigie d'Alexandre Yersin
Timbre à à l’effigie d’Alexandre Yersin

 

Pour son onzième roman, Peste et choléra, l’écrivain Patrick Deville s’est attaché à la personnalité du docteur Alexandre Yersin, né dans le canton de Vaud en 1863 et mort en Indochine française, à l’âge de 80 ans.

 

Si Yersin reste largement méconnu en Suisse, son pays d’origine, et en France, son pays d’adoption, il est en revanche toujours vénéré au Viêt-Nam, où des instituts de recherche, des rues, des écoles ou des lycées portent son nom. Considéré là-bas comme un « Bouddha vivant », sa tombe possède à ses côtés – honneur suprême pour un étranger – un petit pagodon toujours orné de fleurs et d’encens.

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L’ origine des colonies de vacances

Sait-on qu’à l’origine des colonies de vacances figurent des personnalités protestantes qui, à partir de 1880 environ, mirent en place ces structures d’accueil destinées aux petits Parisiens défavorisés ?

 

Lors de vacances qu’il passe en Suisse en 1880, Edmond Cottinet,  philanthrope protestant – mais aussi auteur dramatique et poète- prend connaissance d’une innovation due au pasteur zurichois Wilhem Bion. Dans le contexte social difficile de la deuxième moitié du XIXe siècle, ce dernier réunit des enfants défavorisés pour des séjours à la campagne où ils vont pouvoir bénéficier des bienfaits du grand air, non pollué par les usines et les promiscuités des logements malsains. Convaincu des effets bénéfiques de ce régime, Edmond Cottinet qui fait partie des administrateurs de la Caisse des Ecoles du IXe arrondissement de Paris, persuade ses confrères.

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Nouvelles des sociétés huguenotes (lettre 51)

Le dernier Bulletin de la Fondation Huguenote des Pays-Bas (38e année, 2013) a pour thème « Wilhelmus et la folle entreprise« .

reproduction d'une page du manuscrit  relatant l'épopée de Guillaume d'Orange-Nassau
Manuscrit du Wilhelmus

Le Wilhelmus est l’hymne national des Pays-Bas adopté depuis 1932 par la reine Wilhelmine. Son origine remonte à une chanson épique de 15 strophes composée par Philippe de Marnix de Sainte Aldegonde vers 1570 relatant l’épopée de Guillaume d’Orange-Nassau.

Manuscrit conservé à la Bibliothèque Royale de Belgique

Gabriel Fourmennois a donné une version française autour de 1582. Le bulletin, illustré de nombreuses gravures, insiste sur les liens entre cet hymne et le protestantisme. Marnix, protestant convaincu, né à Bruxelles en 1540, descend d’une famille noble de Savoie et Franche-Comté. Les différentes strophes évoquent les faits d’arme de Guillaume de Nassau et d’un de ses frères tué lors de la bataille de Heiligerlee contre les forces espagnoles menées par Arenberg. L’air reprend celui d’une chanson populaire de la ville de Chartres assiégée en 1568 par le prince de Condé (qui se retira, la duchesse de Chartres étant Renée de France, sa coreligionnaire) : O la folle entreprise du prince de Condé ! (connu sous la dénomination d’Air de Chartres ou la Marche du Prince) dont l’auteur est Christophe de Bordeaux, chantre des armées catholiques face aux huguenots.

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Nouvelles du protestantisme français (Lettre 51).

Protestants en Fête, 27-29 septembre 2013 à Paris : pendant trois jours, des stands présentant les partenaires du protestantisme accueilleront le public dans les jardins de Bercy. Un culte dans le Palais Omnisports de Paris-Bercy sera accompagné de 1000 choristes le dimanche matin, un spectacle musical le samedi soir, et des animations, conférences sont prévues en d’autres lieux et temples parisiens. Notre Comité tiendra avec la SHPF (Société de l’Histoire du Protestantisme Français) et le CPED (Centre Protestant d’Etude et de Documentation) un double stand intitulé Patrimoine et culture protestants afin de promouvoir les principaux acteurs de la mémoire culturelle du protestantisme que sont les musées protestants. Venez nous voir et éventuellement, prenez contact avec nous si vous désirez nous aider à assurer des permanences, distribuer des tracts, renseigner le public. Le site www.protestantsenfete2013.org  vous permettra de vous inscrire pour le culte et la soirée, suivre le développement du projet. Les paroisses relaient les informations pour ceux qui n’ont pas accès à internet.

Logo stylisé de l'église protestante unieL’Eglise protestante Unie de France (EPUdF), réunissant l’Eglise réformée de France et l’Eglise évangélique luthérienne de France, a tenu son 1er synode national les 9‐12 mai 2013 à Lyon. Le logo stylisé évoque la colombe des réformés, au cœur de laquelle on reconnait la rose de Luther.

 

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