Martin Bucer

Martin Bucer
Martin Bucer

Oublié par la postérité, Martin Bucer est pourtant l’une des figures marquantes de la Réforme du XVIe siècle en Europe. Il fut loué jusque par Charles Quint pour son souci œcuménique, et son influence sera à la mesure de la haine que lui voueront les fanatiques du parti catholique : en Angleterre sous Marie Tudor, ils iront jusqu’à déterrer son corps pour le brûler…

Martin Bucer, le Réformateur de Strasbourg, est né en 1491 à Sélestat en Alsace, fils et petit-fils de tonnelier. À quinze ans, il entre au couvent des Dominicains, où il restera près de dix ans avant que ses supérieurs ne l’envoient en 1517 chez leurs frères d’ordre de Heidelberg, où il s’immatricula à l’Université. C’est là, en 1518, qu’il rencontre Martin Luther, lors de la fameuse dispute d’Heidelberg. Il rallie très vite les idées nouvelles, c’est-à-dire la primauté de l’Écriture et la justification par la foi seule.

En 1521, Martin Bucer, relevé de ses vœux monastiques, quitte son Ordre et va chercher refuge au château de l’Ebernburg, auprès des chevaliers Franz von Sickingen et Ulrich von Hutten, meneurs de la révolte de la petite noblesse allemande contre le pouvoir croissant des Princes et de l’Église. Il se marie à cette époque avec une ancienne moniale Elisabeth Silbereinsen. Il est aussitôt excommunié et poursuivi par l’évêque de Spire. En fuite, après un bref passage à Wissembourg, ville libre au nord de l’Alsace où il prêche la Réforme luthérienne, il arrive finalement à Strasbourg en 1523, où son père avait obtenu la bourgeoisie.

Commence alors une longue période de près de vingt-trois ans qui fera de Strasbourg un des centres de la Réformation.

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Guillaume Farel

Guillaume Farel
Guillaume Farel

Le dimanche 21 mai 1536, les bourgeois de Genève convoqués solennellement au son des fanfares, se rassemblèrent sur la place publique et déclarèrent unanimement qu’à partir de ce jour, ils désiraient « vivre selon l’Évangile et la parole de Dieu ». Cette victoire de la foi est due en grande partie à l’activité d’un homme : Guillaume Farel.

Qui est cet homme qui en quelques années a réussi à extirper complètement la vieille foi catholique de cet ancien fief épiscopal, et y a introduit la religion réformée ?

Le grand écrivain autrichien Stephan Zweig en a dressé quatre siècle plus tard un portrait particulièrement peu amène dans son « Conscience contre violence » (1936). Guillaume Farel « petit, laid, la barbe rousse et les cheveux embroussaillés » qui « avec sa voix tonnante et la fureur démesurée de sa nature violente, possède l’art, du haut de la chaire, de précipiter le peuple dans un état d’excitation fiévreuse » est assimilé au « type du révolutionnaire destructeur », lointain ascendant des propagandistes nazis qui se sont alors emparés de l’Allemagne.

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Idelette de Bure, l’épouse de Calvin

timbre Idelette de Bure
Idelette de Bure, femme de Jean Calvin

Idelette de Bure, nous est connue grâce à la correspondance de Calvin, Bucer, Farel et Théodore de Bèze. On peut distinguer deux périodes dans sa vie : celle de sa jeunesse et de son mariage avec l’anabaptiste Jean Storder, puis sa vie d’épouse de Calvin à Strasbourg et Genève.

Idelette de Bure nait à Liège en 1505 ou 1506 dans un milieu aisé. Son grand-père, syndic des brasseurs était un notable ; son père tanneur, commerçant en peaux et fourrures, un catholique prospère.

Cependant, Idelette et son frère Lambert fréquentent un petit groupe évangélique assoiffé de lectures bibliques, favorisé par le développement de l’imprimerie et, en particulier, la parution du Nouveau Testament de Lefèvre d’Etaples, imprimé à Anvers en 1523. Idelette y rencontre et épouse un jeune marchand liégeois, Jean Storder, très engagé dans le mouvement anabaptiste radical qui refuse le baptême des enfants. Ils se marient hors de l’Eglise et auront un garçon et une fille.

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Pierre Valdo et les « Pauvres de Lyon »

Pierre Valdo
Pierre Valdo

Dans la cité allemande de Worms, lieu phare du protestantisme, se trouve une imposante statue de Luther ; à ses pieds se tiennent quelques-uns de ceux que la tradition présente comme ses précurseurs : ainsi de Jean Huss, Jérôme Savonarole, Pierre Valdo.

Les connaissances font défaut pour Pierre Valdo, puisque son nom et même son existence sont régulièrement remis en cause. Pourtant les textes concordent : ainsi il est probable qu’un riche marchand vécut à Lyon au XIIe siècle, connu comme Pierre Valdo ; sans doute appelé dans le dialecte du pays Valdes ou Vaudès. Il renonça à tous ses biens et décida de vivre la foi chrétienne comme les apôtres avaient vécu avec Jésus.

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2009 Année Calvin

médaille comémorative de Calvin
médaille comémorative de Calvin
Chers amis,

2009 s’annonce une année stimulante pour le protestantisme et spécialement pour les réformés français. Ce sera « l’année Calvin ».

Jean Calvin est né le 10 juillet 1509 à Noyon, en Picardie. Nous allons donc commémorer le 500ème anniversaire de la naissance du grand réformateur français.

Rien ne le prédisposait à ce destin. Son père l’avait destiné à la prêtrise, mais avait changé d’avis et l’avait orienté vers le droit. Durant ses études de droit à Orléans et Bourges (entre 1527 et 1533 environ), Calvin a été en contact avec des « luthériens » (comme on disait), professeurs ou étudiants. Il a beaucoup lu la Bible, redécouverte par les humanistes.

Cependant, ce n’est que vers 1533 qu’il se convertit aux idées de la Réforme évangélique : il comprend l’Evangile, la bonne nouvelle du salut gratuit de Dieu, comme incompatible avec la religion des « bonnes œuvres », encadrée par l’Eglise traditionnelle. Fin 1534, après l’affaire » des Placards » contre la messe, qui déclenche une répression sans précédent contre les « hérétiques », Calvin quitte le royaume de France et se réfugie à Bâle.

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Les pionniers du Québec originaires du Moyen Poitou

maison pionier
maison pionier
Le Québec est apparu longtemps comme un pays aux origines catholiques. Depuis quelques années avec les études généalogiques, l’histoire se révèle plus complexe.

C’est le roi Henri IV qui demanda au royannais Pierre Dugua de Mons, protestant, de “le représenter aux confins de la terre de l’Acadie” en 1603. Ce dernier engagea 120 hommes et ouvrit un comptoir de pelleterie et de pêche à Port-Royal en 1605.

Samuel Champlain, nommé lieutenant de l’expédition par Du Gas de Mons, remonta le Saint-Laurent et fonda Québec en 1608. Henri IV mourut en 1610. De Mons renonça à son rêve de Nouvelle France en devenant gouverneur de Royan, place forte protestante. Champlain rechercha un autre protecteur, d’abord Henri de Condé embastillé en 1617 puis le duc de Montmorency ; finalement l’avenir de la Nouvelle France reposa essentiellement sur l’énergie de Champlain. Il y emmena son épouse en 1620.

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Entre France et Norvège, les descendants des Dechézeaux

Le port de Bergen
Le port de Bergen (gravure début XIXe s.)
Une des missions du Comité protestant des amitiés françaises à l’étranger consiste à maintenir des liens entre les descendants de huguenots du monde entier. Les familles huguenotes de l’étranger ont parfois gardé en mémoire leurs origines, mais souvent rompu leurs liens avec la France. L’histoire de la famille Dechézeaux est un exemple intéressant d’échanges et de solidarité familiale qui s’est perpétuée au delà des frontières, du XVIIe siècle à nos jours.

La famille Dechézeaux est originaire du hameau de Chézaux en Champagne. Selon une tradition orale, ils habitaient en Languedoc au XVIe siècle mais leurs biens furent confisqués au cours des guerres de religion, sous Charles IX. Une des branches de la famille se réfugia à l’Ile de Ré, les autres en Angleterre et en Allemagne.

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Marie Dentière (vers 1495-1561) Une figure de la Réforme genevoise du XVIes

femme du xvieL’histoire de la Réforme genevoise est dominée par la personnalité de Jean Calvin et on néglige parfois les artisans de la première heure. Si Guillaume Farel ou Pierre Viret sont connus, les femmes ont été ignorées, et même dénigrées. Ainsi en est-il de Marie Dentière qui a participé activement à l’avènement de la Réforme à Genève, et fut une des premières théologiennes réformées.

Marie Dentière est née à Tournai vers 1495. Prieure du couvent des Augustines de l’abbaye de Saint-Nicolas-dès-Prés située près de sa ville natale, elle se convertit aux idées luthériennes et quitte son ordre au début des années 1520. A Strasbourg, elle épouse le prédicateur Simon Robert, avec qui elle se rend en Suisse en 1528.

Veuve, Marie Dentière se remarie avec un autre prédicateur, Antoine Froment, collaborateur de Guillaume Farel. En 1535, ils s’établissent à Genève où elle prend part à la Réforme de Farel, prêchant la nouvelle foi, exhortant des religieuses de prendre un mari et avoir comme elle, des enfants[1]. Elle meurt en 1561.

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L’Institut protestant de Théologie : préparer l’avenir

Institut Protestant de Théologie après rénovation
Bien que de création récente, l’Institut protestant de théologie a recueilli l’héritage de quatre siècles d’enseignement supérieur protestant de la théologie organisé par les Eglises issues de la Réforme en France. A la suite de l’Edit de Nantes, à la fin du XVIe siècle, des académies protestantes ont en effet été créées à Sedan, Saumur, Die, Montpellier, Montauban, et Nîmes. A travers diverses vicissitudes historiques, ces académies sont devenues les facultés libres de théologie protestantes de Paris et de Montpellier, regroupées en 1974 au sein de l’Institut protestant de théologie.

La première mission de l’Institut protestant de théologie est de former des pasteurs pour l’Eglise réformée de France et l’Eglise évangélique luthérienne de France.

Comment devient-on pasteur ? On n’est pas toujours sûr de sa vocation. Alors on se renseigne (par exemple sur le site www.iptheologie.fr) et on s’inscrit pour un cycle de licence, soit à Paris, soit à Montpellier. La licence se passe normalement en trois ans. On s’y forme dans six domaines principaux : Etude de l’Ancien Testament, (ce qui suppose l’apprentissage de l’hébreu), Etude du Nouveau Testament (ce qui suppose l’apprentissage du grec ancien), Histoire ancienne, Histoire moderne, Théologie systématique (c’est-à-dire la présentation organisée de la doctrine chrétienne) et Théologie pratique.

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Vauban et les huguenots

Vauban
À l’occasion du troisième centenaire de sa mort, Vauban a été sacré “ homme de l’année”. Et la France a proposé à l’UNESCO l’inscription au patrimoine mondial de 14 sites : 13 forteresses qu’il a construites et son château de Bazoches, à 6 km de Vézelay.

Ce n’est pas de ce Vauban-là que nous allons parler ce matin, mais de celui qui osa, d’abord en 1687, soit deux ans après la Révocation de l’Édit de Nantes, puis de nouveau en 1689, envoyer à Louvois un Mémoire pour le rappel des Huguenots. A une époque où tout le monde, la Cour, la Ville, louait Louis XIV d’avoir révoqué l’Édit de Nantes, Vauban est pratiquement le seul à aller à contre-courant et à demander que le roi rappelle les Huguenots. Quelles raisons donne-t-il ?

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