Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger (Lettre N°49)

C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de Mr John Strang, le 25 mars 2012 à New York. Après avoir remonté ses origines huguenotes jusqu’à son ancêtre marié au château de Chamerolles à l’époque où l’on y découvrit la chapelle protestante du XVIe siècle, John Strang avait fondé à New York … Lire la suite

Nouvelles du protestantisme français (Lettre N°49)

gravure représentant la malheureuse famille CalasL’exécution de Jean Calas, le 10 mars 1762, à Toulouse, sous l’accusation, sans preuve, d’avoir assassiné un de ses fils réputé converti au catholicisme eut un grand retentissement dans l’opinion, grâce à Voltaire qui fit réviser le procès et réhabiliter la mémoire de Calas. Cette affaire sera évoquée lors des conférences de l’après-midi à la prochaine assemblée du Désert (cf. 4e de couverture).  Cette gravure représente les Calas emprisonnés à la Conciergerie en attendant la révision du procès.

 

Du 28 au 31 avril, le Colloque des musées protestants d’Europe s’est réuni dans le Tarn, à Ferrières, autour de la présentation du tout nouveau et résolument moderne Musée du Protestantisme, De la Réforme à la laïcité par son conservateur, Patrick Cabanel et son équipe. Les exposés se déroulaient dans le majestueux temple de Vabres, autour de questionnements tels que « Dieu s’expose-t-il au musée ? », « les musées qui bougent », « Visibilité des musées protestants ».

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Sur les pas de William Penn, de Saumur à la Pennsylvanie

Connaissez-vous Saumur dans le Val de Loire, capitale du cheval depuis que Duplessis Mornay, Affiche  de l'exposition William Penn a Saumur l’ami d’Henri IV, y fonda une académie équestre etWilliam Penn le fondateur de la Penn-sylvanie ?

Depuis quelques mois, à l’arrière du temple réformé de Saumur, une place est dédiée à William Penn. Une plaque rappelle qu’il fut, durant deux ans étudiant à l’Académie protestante de Saumur.

Issu d’une ligné de marins  britanniques anoblis – petit-fils de pirate – et d’une mère fille de marchands hollandais, William Penn est attiré dès l’adolescence par la prédication des quakers … littéralement les trembleurs – qui tremblent à la parole de Dieu – et s’appellent entre eux « Amis ». Ils aspirent à plus de simplicité, à moins de rites et de liturgie, et recherchent un contact direct avec Dieu.

Le père de William, l’Amiral Penn, anglican, méprise cette secte. Il en éloigne son fils alors âgé de 18 ans, l’envoie en France où il est reçu à la cour de Louis XIV puis, en 1662, pour 2 ans à l’Académie protestante de Saumur.

Cette Académie protestante de Saumur dispensa jusqu’à la Révocation de l’édit de Nantes un enseignement de haut niveau en langues anciennes, philosophie et théologie. Elle formait une élite de lettrés, futurs pasteurs et responsables, et attira aussi des étudiants étrangers.

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1811-2011 : Le temple de l’Oratoire du Louvre célèbre le bicentenaire de son affectation au consistoire réformé de Paris par Napoléon

Une exposition « Deux cents ans de protestantisme à Paris »a mis en scène dans le temple de l’Oratoire du Louvre, 145 rue Saint-Honoré, du 14 octobre au 13 novembre, différentes facettes du protestantisme parisien depuis 2 siècles.

En 1811, en effet, Napoléon attribue aux protestants l’église de l’Oratoire du Louvre[en remplacement de Saint-Louis du Louvre où les réformés célébraient le culte depuis 1790], située au cœur de Paris, à deux pas de la résidence impériale des Tuileries. Le Concordat et les Articles organiques de 1802 ont doté les religions de structures institutionnelles : les pasteurs sont rétribués par l’Etat, les protestants parisiens représentés par un consistoire de 12 membres désignés parmi les « notables ».

La Discipline collégiale héritée de Calvin, en est fondamentalement modifiée, mais après plus d’un siècle de persécutions et de clandestinité, les protestants saluent cette reconnaissance citoyenne. Plus tard, ils participeront favorablement à l’élaboration de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat qui entérinera leur liberté de culte en 1905.

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Marie Durand

Photo de la maison de la famille Durand au Bouschet de Pranles
MAISON DE LA FAMILLE DURAND AU BOUSCHET DE PRANLES, MUSEE DU VIVARAIS PROTESTANT

En Allemagne, dans une petite ville du Land de Hesse, Bad Karlshafen, l’école s’appelle Schule Marie Durand. En France même, il y a deux écoles privées qui portent ce nom, une à Nîmes, l’autre à Marseille, ainsi qu’un lycée public, le lycée agricole de Nîmes. On trouve aussi une rue Marie Durand à Montpellier et une maison de retraite en Alsace. Si cette année on commémore le troisième centenaire de la naissance de Marie Durand, en 1711, si elle est inscrite au titre des célébrations nationales, si on donne son nom à des institutions, c’est que par sa vie, cette femme a pris une grande valeur symbolique.

Il faut d’abord rappeler qui elle est. Elle est donc née en 1711, au Bouschet-de-Pranles, dans le Vivarais, au nord de Privas. Son père, Etienne Durand, est « greffier-consulaire » en même temps que propriétaire terrien. La magnifique maison forte du XVe siècle qu’ils habitaient est aujourd’hui le Musée du Vivarais protestant. Marie a un frère aîné, Pierre, né en 1700. Ils reçoivent tous deux une instruction poussée, sur laquelle on ne sait rien mais qui permet à Pierre, dès l’âge de 16 ans, d’assister les pasteurs clandestins, avant de parfaire ses études de théologie en Suisse. Quant à Marie, on peut juger de son haut niveau d’instruction par sa correspondance. Les deux enfants doivent se rendre à la messe catholique et suivre la catéchisme, mais ils reçoivent à la maison une éducation protestante.

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Le Risorgimento et les protestants

mosaïque de Jones Burnes représentant Garibaldi en "Chevalier de la foi"
BURNES JONES, MOSAÏQUE
GARIBALDI (2eme à partir de la gauche)

 

L’Italie célèbre depuis mars 2011, les 150 ans de son unité ; les protestants italiens s’associent largement à cet anniversaire et nombreuses sont les conférences et expositions sur les liens entre Risorgimento et protestantisme.

Voyons pourquoi, grâce notamment à l’ouvrage clé du grand historien Giorgio Spini « Risorgimento e protestanti ».

 

Après la chute de Napoléon Ier, la liberté accordée aux protestants des vallées vaudoises est anéantie, les voici confinés dans leur ghetto alpestre. C’est grâce aux entrepreneurs suisses comme à Bergame, Florence, Naples ou Gênes, aux négociants anglais à Livourne, Florence  Rome ou Palerme, que les idées protestantes se diffusent à travers la péninsule. La pensée protestante circule sous l’influence du courant piétiste du Réveil mais aussi des idées libérales développées par Benjamin Constant ou Gian Pietro Vieusseux, le directeur protestant du cabinet littéraire de Florence. Le cabinet littéraire de Vieusseux est l’un des centres majeurs de la conscience nationale italienne au XIX e siècle et tous les grands réformateurs politiques toscans en firent partie.

Les résidents suisses et les britanniques se font le relais des sociétés bibliques britanniques et déchargent clandestinement des Bibles, traduites en italien, dans les ports de Livourne, de Gênes ou de Sicile. Ils ouvrent des chapelles qui vont devenir, malgré l’interdiction de prosélytisme, des foyers d’évangélisation.

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Biblothèque huguenote

Mickaël Augeron, Didier Poton, Bertrand Van Ruymbeke, préface de Jean-Pierre Poussou, Les Huguenots et l’Atlantique, Pour Dieu, la Cause ou les Affaires, Ed. Les Indes savantes et PUPS, 2010, vol.1, 59 €, magnifique livre à offrir pour les fêtes, le second tome devant paraître incessamment. Daniel BENOIT, Je suis celui que vous cherchez. Jacques Roger, … Lire la suite

Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger

Le dernier n° des Proceedings of the Huguenot Society of Great-Britain and Ireland, vol XXIX N°4 publie plusieurs articles très intéressants dont un de Ruth Whelan sur Le voyage extraordinaire d’Elie Neau (vers 1662-1722) naturalisé anglais et galérien protestant français. L’ambigüité du titre de l’article reflète la situation de cet émigré huguenot né en Charente, commerçant dans les Caraïbes, installé à New York où il prend la nationalité britannique pour commercer librement, jusqu’au jour où otage d’un corsaire de St-Malo il est ramené en France et, en tant que protestant français, il est envoyé aux galères… Son aventure tumultueuse ne s’arrête pas là, et nous l’évoquerons sans doute dans une de nos prochaines émissions. D’autres articles évoquent le sort de la famille Lamy, tisserands de Bolbec à Spitafields ; la « forme de police ecclésiastique instituée à Londres en l’Eglise (réformée) des Français » sous le ministère de Nicolas des Gallars vers 1559-1563 à l’exemple de Genève  ; l’exil de Vaudois au Cap de Bonne Espérance.

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Nouvelles du protestantisme français (Lettre N°48)

L’actualité culturelle protestante a été particulièrement riche ces derniers mois, avec les animations du Musée du Désert liées à son centenaire (travaux d’agrandissement, inauguration d’une nouvelle entrée, visites, conférence sur Marie Durand, assemblées de nuit, visite officielle du président de la République en octobre, etc.), l’émergence d’un tourisme culturel avec le chemin des Huguenots qui s’esquisse de Poët-Laval à Bad Karlshafen, une participation plus large d’ouverture des temples lors des journées du patrimoine, la parution du livre d’Anne Cendre sur les rues protestantes de Paris.

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Le temple-musée de Lemé en Thérache

Nous ouvrons cette année la sixième saison au Temple Musée de Lemé en Thiérache, au Nord du département de l’Aisne. Au cœur du territoire rural de la Thiérache célèbre pour ses églises fortifiées, le musée présente l’histoire de la Réforme protestante et son impact sur la région. Au Nord-est de la Picardie, ce terroir était … Lire la suite