Le MIR (Musée international de la Réforme) à Genève, a réouvert ses portes en avril 2023 après 21 mois de travaux, sa nouvelle entrée ouvrant directement sur la place Saint-Pierre à côté de la façade de la cathédrale. Toute la scénographie et le plan de circulation ont été repensés et réaménagés, la présentation complètement remaniée. Il recevra du jeudi 25 avril au mardi 30 avril 2024 le prochain XXXVIe Colloque des musées protestants, 30e rencontre européenne, autour du thème « Réformer un musée protestant ». Une prolongation du colloque est proposée par l’association des AMIDUMIR comportant une excursion au château de Jussy qui fut la propriété du poète Agrippa d’Aubigné, une visite du Conseil Œcuménique des Églises à Genève, une promenade au château de Coppet, où vécut Germaine de Staël.
Le XXXVe Colloque des musées protestants, 29ème rencontre européenne, s’était déroulé du 27 avril au 2 mai 2023 à Sopron, à l’Ouest de la Hongrie, dans une petite ville médiévale au riche patrimoine qui a joué un grand rôle dans l’histoire des protestants hongrois, abritant depuis le XVIes un centre luthérien, une école, un lycée et une faculté de théologie. Conférences, visites guidées et excursions en car ont complété cette découverte du protestantisme hongrois à Nemesker (temple luthérien en bois du XVIIIes.), Papa, Fertöd (château d’Esterhazy, le « Versailles hongrois »), Sarvar (château des Nadasdy, ayant appartenu au XVIes. à une des principales familles protectrices des luthériens qui fonda une imprimerie et y édita la première traduction du Nouveau Testament en Hongrois en 1541.
Lors de ce colloque, nous avons eu la tristesse d’apprendre le décès, le 5 novembre 2022, à l’âge de 90 ans, de Mme Eva Melmukova, diplômée en théologie, histoire et archivistique dans les années 1960, une des premières femmes pasteur de l‘Église Évangélique des Frères Tchèques, qui continua courageusement à prêcher clandestinement sous le régime communiste, puis co-fonda la Société d´Histoire Veritas dédiée à l’actualisation de l’héritage de la Réforme Tchèque avec Žofie Vobrová, puis l´Association des amis du Musée de la Réforme tchèque de Velka lhota près de Dacice. Toutes nos pensées accompagnent ses amis et sa famille, en particulier son fils le Ph Dr. Petr Melmuk qui l’accompagna, ainsi qu’une petite délégation tchèque, aux colloques annuels des musées protestants où elle intervenait toujours avec tant de gentillesse, pertinence et humour.
Dr. Petr Melmuk lui a succédé à la tête de Veritas, attaché à cet héritage spirituel et culturel tchèque, et en particulier, à la personnalité de Jan Amos Comenius (Moravie 1592- Amsterdam 1670) dont on a célébré en 2023 le 4ème centenaire de la rédaction du manuscrit de son ouvrage majeur, Le Labyrinthe du monde et le paradis du cœur, qui a fait l’objet d’un audiobook (format mp3) bilingue tchèque et anglais disponible sur le site www.labyrinth.cz via le site https://veritas.evangnet.cz
L’Église Évangélique des Frères Tchèques, née en 1918 d’une fusion des églises luthérienne et réformée, a adopté le système presbytérien synodal et se réfère à l’héritage de la pensée de Jan Hus (1371-1415) chapelain de la cour, « pré-réformateur », dénonciateur de la richesse de l’Église catholique (le trafic des indulgences) et de sa légitimité, à l’époque du « schisme d’occident » où trois papes – à Rome, à Avignon et le troisième nommé au Concile de Pise – se disputaient la succession de l’apôtre Pierre.
La Société suisse pour l’histoire du refuge huguenot s’est dissoute. Fondée en 1986 grâce à la volonté de Simone Saxer, elle a été à l’origine de multiples recherches, publications, visites et rencontres sur des lieux clefs et souvent méconnus de l’histoire du Refuge huguenot. Également initiée par Simone Saxer, La Fondation Via (site. www.via-huguenots.ch), continue à œuvrer pour l’aménagement des 1800 km d’itinéraires « Sur les pas des huguenots » qui traversent la Suisse, de Genève à Schaffhouse, en provenance de la Méditerranée à Aigues-Mortes, en passant par Mialet (Musée du Désert) et Die, devrait à terme rejoindre la mer Baltique (cf. supra, p. 14).
The Huguenot Society Journal, prenant la suite des Proceedings of the Huguenot Society of Great Britain and Ireland, publie dans son volume 36, 2023, un article de Robert Nash sur les Huguenots de Guernesey qui, moins nombreux (642 noms répertoriés), ont aussi fait l’objet de moins de recherches que ceux de Jersey (2 090 noms). Un des premiers à aborder le sujet fut le baron Fernand de Schickler dans Eglises du Refuge en Angleterre, publié en 1892, consacrant cinq chapitres au Refuge dans les îles anglo-normandes, et plus récemment Daryl Ogier, archiviste en chef de Guernesey. Face aux arrivées de huguenots, un riche marchand de Guernesey refugié à Genève en 1559, demanda à Calvin, après la mort de la catholique Mary I, d’envoyer un pasteur, et le pasteur Nicolas Baudoin importa ainsi à St-Peter Port le système presbytérien-synodal calvinien qui rencontra tout d’abord quelques résistances dans ce qu’elle impliquait de sévérité dans les mœurs – dont la bénédiction du mariage précédant l’attente d’enfants, alors que l’inverse y était souvent d’usage. En 1585 il n’y avait que deux pasteurs pour desservir dix paroisses mais les pasteurs huguenots poursuivirent leur desserte, jusque vers 1660 où la Church of England leur imposa d’être ordonnés par le bishop de Winchester et d’adopter une traduction française du Book of Common Prayer et sa liturgie.
La Société huguenote allemande a organisé sa Journée huguenote 2023 (Hugenottentag) du 7 au 9 juillet 2023 à Bayreuth (Bavière), à l’Evangelisch-Reformierte Kirche fondée pour la colonie huguenote accueillie en 1686/87 par le Margrave Christian Ernst à Erlangen, et fut aussi un important lieu de refuge après la révocation de l’édit de Nantes. Le temple fut construit en 1743 par Josef Saint-Pierre, architecte de la cour de Bayreuth qui y éleva aussi le nouveau-château, et la façade de l’opéra commandés par la margrave Wilhelmine épouse de Frédéric, margrave de Brandebourg-Bayreuth. Ces journées remportèrent un grand succès, ponctuées de conférences, d’une visite guidée de la ville et d’un concert de Psaumes.
La National Huguenot Society, dans le numéro de printemps 2023 du Cross of Languedoc, rend hommage au poète d’ascendance huguenote Henry Wadsworth Longfellow (1807-1882), ici photographié en 1850 (© Wikipédia). Ce descendant de Priscilla Mullins arriva en Amérique à bord du Mayflower avec son mari John Alden . Sa maison de Cambridge, qui servit de quartier général au général Georges Washington pendant le siège de Boston en 1775-76, est classée lieu historique du National Park Service, et le héros huguenot Paul Revere et sa fameuse chevauchée y ont été mis à l’honneur. A une vingtaine de miles de Cambridge, à Sudbury (Massachussetts), la Wayside Inn édifiée à la fin du XVIIes, où Longfellow écrivit un de ses poèmes est toujours une auberge renommée. Le 88e congrès annuel de la National Huguenot Society réuni à Macon (Géorgie) en octobre a donné l’occasion à toutes les délégations implantées dans la plupart des Etats, de faire un rapport témoignant de leur vitalité d’un bout à l’autre des Etats-Unis pour rendre vivante la mémoire huguenote par le fil de recherches historiques commémorations, spectacles, réunions amicales, tenue et actualisation de son registre, et souci de transmission aux jeunes générations par des concours, prix historiques et bourses d’étude.
La Walt Disney Company a célébré le centenaire de sa fondation en 1923 avec la sortie de ses premiers dessins animés,
occasion de rappeler les origines françaises et huguenotes de son fondateur, dont le patronyme dérive d’Isigny en Normandie. Walt Disney (1901-1966) ayant découvert ce lien s’était rapproché de la France et a puisé beaucoup de son inspiration dans le patrimoine français, des romans de Jules Vernes aux contes de fées et à son bâti monumental. Enrôlé volontaire dans la Croix-Rouge en 1918, le jeune Walt participa aux aides apportées par les Américains en Seine-et-Marne (aux alentours du futur Disneyland), puis revint régulièrement passer des vacances avec sa famille en France, visitant les grands sites qui apparaîtront dans les décors des films d’animation (Carcassonne pour la Belle au Bois Dormant, châteaux médiévaux ou de la Loire, le Mont Saint-Michel) et de ses parcs d’attraction.
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