Les Américains se préparent à commémorer le centenaire de l’entrée en guerre des Etats Unis en 1917. Une exposition à Washington, World War I and American Art présente l’émouvant tableau monumental de John Singer Sargent, représentant des soldats gazés aveugles, Le Bac-de-Sud, sur la route de Doullens-Arras, en aout 1918, conservé à l’Imperial War Museums (Londres)
Parmi les artistes représentés dans l’exposition, figurent Ivan Albright, Cecelia Beaux, George Bellows, Howard Chandler Christy, James Montgomery Flagg, Henry Glintenkamp, Marsden Hartley, Childe Hassam, Lewis Hine, Carl Hoeckner, George Luks, Joseph Pennell, Jane Peterson, Horace Pippin, Man Ray, Boardman Robinson, Norman Rockwell, John Singer Sargent, Edward Steichen, et Claggett Wilson. Leurs œuvres reflètent les différentes influences stylistiques de l’époque en France : post-impressionnisme, réalisme, fauvisme.
Un livre récent, John Singer Sargent and His Muse. Painting Love and Loss, par Karen Corsano and Daniel Williman, préfacé par Richard Ormond (Rowman & Littlefield Publishers) paru en anglais, révèle les attaches protestantes de Sargent (Florence, 1856 – Londres, 1925) et documente le tableau des gazés. Protestant épiscopalien, né en Italie au hasard de la vie itinérante de parents américains, il développe dès l’enfance un goût artistique, se forme essentiellement à Paris, à l’Ecole des Beaux Arts, devient le portraitiste de la société internationale européenne et d’Outre-Atlantique, de Robert Louis Stevenson aux présidents Theodore Roosevelt et Woodrow Wilson, et John D. Rockefeller, et exécute aussi une grande décoration murale dans l’escalier de la bibliothèque de New-York sur thème du Triomphe de la Religion, de l’ancienne Egypte à la chrétienté médiévale. Il doit l’essentiel de ses racines, de son éducation et de sa formation intellectuelle à ses origines huguenotes, au milieu protestant genevois et du midi de la France dans lequel il évolua. Sa muse fut sa nièce Rose Marie Osmond (fille de sa sœur Violet Sargent-Osmond, belle fille du magnat suisse du cigare Louis Osmond). Rose Marie avait épousé en 1913 Robert Michel, tué l’année suivant leur mariage dans le bombardement de l’église St-Gervais-St-Protais où il assistait à un concert ; elle se consacra alors comme infirmière volontaire auprès des aveugles de guerre victimes des gaz moutarde à l’hôpital de Reuilly. Autour de la belle-fille du critique d’art André Michel (petit-fils du pasteur de Montpellier Honoré Michel), qui avait introduit Sargent dans le milieu artistique libéral cultivé de l’entourage d’Ernest Renan dès 1880, ce livre évoque tout un milieu artistique, dont les protestants montpelliérains de l’époque, et sa traduction serait particulièrement intéressante.
La Société d’histoire du protestantisme franco-québécois (SHPFQ), dans un article, « Les franco-protestants : Vivre et mourir autrement« , relève, à l’occasion d’une visite du cimetière franco-québécois de Montréal la difficulté qu’eut la minorité francophone évangélique à se faire enterrer en ville, face à la pression catholique. En 1852, la communauté protestante massivement anglophone fonda le ←Cimetière Mont-Royal sur une montagne alors quasiment campagnarde ; le cimetière étant ouvert à tout le monde, les évangéliques francophones purent s’y faire enterrer sans problème. Quand ce cimetière voulut créer son crématorium en 1901 – le premier du Canada -, les catholiques imposèrent de nombreuses restrictions, notamment qu’il fut exclusivement aux protestants. Ouvert maintenant à tous, ce grand parc paysagé, il est très prisé des promeneurs.
Les collections de la Huguenot Society of Great Britain and Ireland, sont désormais conservées aux National Archives à Kew (Richmond). Leur consultation se fait sur rendez-vous pris préalablement par courriel ou téléphone : library@huguenotsociety.org.uk, ou 020 7679 2046.
La French Huguenot Church of London Charitable Trust, accorde une bourse annelle à un étudiant faisant des recherches sur un sujet lié aux huguenots.
Le Huguenot Museum, à Rochester (Kent) créé en 2015 est ouvert du mercredi au samedi de 10 à 17h (fermé dimanche et mardi).
Depuis le 22 mai (Journée internationale des musées), une exposition « Mit offenen Armen aufgenommen – Neue Heimat in Karlshafen » (« Accueillis à bras ouverts – Nouvelle patrie à Karlshafen ») est présentée au « Deutsche Hugenotten-Museum » à Bad Karlshafen. L’exposition ne se limite pas au Refuge huguenot, mais concerne aussi des expatriés d’autres pays européens et non-européens qui arrivèrent et arrivent toujours dans la petite ville sur la Weser.
L’année prochaine, le 50ème « Deutsche Hugenottentag» (Journée huguenote allemande) se déroulera du 23 au 25 juin 2017 à Magdebourg, qui fut la 2ème plus importante colonie huguenote de Prusse. Cet évènement revêtira une importance particulière à l’occasion du 500ème anniversaire de la Réforme.
Après The Hidden Threads, Huguenot families in Australia, Robert Nash, le très actif secrétaire général de la Huguenot Society of Australia a retracé l’histoire d’autres familles huguenotes établies en Australie en publiant A New Tapestry : Australian Huguenot Families. La société organise des rencontres régulières à Sydney, Melbourne and Brisbane et anime un site internet www.huguenotaustralia.org.au
La National Huguenot Society of America, présidée par Mrs Jeannine Sheldon Kallal qui a succédé à Mrs Janice Lorenz, tiendra son 81e congrès les 14-15 octobre à Charleston. Une édition de mise à jour du « Registre huguenot » tenu par la généalogiste, Mrs Nancy Brennan est prévue en 2016.
Charleston (Caroline du Sud) dut son développement à l’arrivée de 45 huguenots envoyés à bord du Richmond par le roi d’Angleterre Charles II en 1680, que rejoignirent ensuite d’autres vagues d’émigrés huguenots après la Révocation de l’édit de Nantes, portant à environ 450 le nombre de huguenots établis en Caroline du Sud en 1700.
Le pasteur Elias Prioleau, originaire de Pons (Charente-Maritime) accompagna à ses débuts la communauté et fit construire un premier temple en 1687.
Reconstruite en 1845, l’Eglise protestante française de Charleston
de style néogothique, par l’architecte Edward Brickel White, est la plus ancienne église de Caroline du Sud, et est inscrite au National Register of Historic Places. Ses six travées sont largement éclairées par de grandes baies.
L’orgue, conçu par la manufacture Henry Erben en 1845, placé sur une tribune côté chevet, est adapté à la musique baroque.
C’est la seule église huguenote indépendante d’Amérique restée fidèle à la tradition réformée calviniste. Elle utilise une traduction anglaise de liturgies de Neuchâtel et Vallangin du XVIIIes. remontant à 1737 et 1772. Un service en français y est célébré, tous les ans, le 13 avril, jour anniversaire de l’édit de Nantes, sinon les cultes se déroulent en anglais.
Parallèlement, la Société Huguenote de Caroline du Sud, fondée en 1885, très active, veille à l’entretien de cette mémoire par la conservation d’archives, un service de généalogie, une bibliothèque de consultation comptant 4500 volumes, l’édition annuelle des Transactions of the Huguenot Society of South Carolina. Les plus anciens patronymes sont ceux des familles Gourdin, Ravenel, Porcher, de Saussure, Huger, Mazyck, Lamar et Lanier. Vinrent ensuite les Bacot, de la Plaine, Maury, Gaillard, Meserole, Macon, Gabeau, Cazenove, l’Hommedieu, l’Espenard, Serre, Marquand, Bavard, Baudouin, Marion, Laurens, Boudinot, Gibert, Robert et Fontaine.