Jusqu’au 19 juillet, à l’Orangerie du Luxembourg, Paris, l’exposition « Les Tudors » co-organisée par la Réunion des musées nationaux-Grand Palais et la National Portrait Gallery de Londres, vous plonge au cœur de la Renaissance en Angleterre, et de l’avènement de l’église anglicane. Henri VIII s’instaure chef suprême d’une nouvelle église pour épouser en 1533 Anne Boleyn, la seconde de ses 6 épouses (Catherine d’Aragon en 1509 dont il divorce, mère de Marie I « la sanglante« ; Anne Boleyn qu’il fait décapiter, mère d’Elisabeth I « la reine vierge« ; Jeanne Seymour épousée en 1536, mère d’Edouard VI qui devient roi à 9 ans mais meurt à 15 ans ; Anne de Clèves dont il divorce immédiatement ; Catherine Howard décapitée ; Catherine Parr qui lui survit). Une Bible en français (1534) de Lefèvre d’Etaples reliée aux armes d’Henri VIII et Anne Boleyn témoigne de l’interférence des réformes de part et d’autre de la Manche. Un tableau représente, désigné par son père sur son lit de mort, le jeune Edouard VI, aux pieds duquel le pape est assommé par une grosse Bible, ce qui provoque la fuite de moines traités de manière caricaturale. A l’arrière plan, scène iconoclaste, une statue est abattue. Edouard VI s’efforce d’assoir le protestantisme en écartant sa demi-sœur Marie au profit de sa cousine protestante Jane Grey qui est assassinée au bout de 9 jours de règne. Marie rétablit le catholicisme; Elisabeth le protestantisme. Instrument de propagande, l’art du portrait se développe, les traits de la souveraine ne vieillissent pas, le soin extrême porté au costume affirment sa puissance.
A la mort d’Elisabeth, le trône d’Angleterre passe à son cousin Stuart, Jacques 1er (fils de Marie Stuart et petit fils de Jacques V d’Ecosse et Marie de Guise) 1er roi de Grande Bretagne, qui y adjoint l’Ecosse.
L’actualité culturelle commémorant le cinquième centenaire de 1515 touche à une date clé de l’histoire marquant l’avènement de la Renaissance et de la Réforme. François 1er a ainsi été à l’honneur avec l’exposition « François Ier, pouvoir et image » revenant à la source des représentations de ce roi, en étudiant la constitution de son image au cours de son règne (Bibliothèque Nationale de France, Paris, jusqu’au 21 juin 2015).
Au musée du Louvre, en consonance avec l’exposition « Poussin et Dieu« , l’exposition La fabrique des saintes images, Rome-Paris, 1580-1660 a montré l’évolution de l’iconographie inspirée par la Rome de la Contre-réforme insistant sur les épisodes de vies de saints et les 7 sacrements catholiques alors que seul deux -baptême et Cène- étaient retenus par les réformés. Une multiplication des thèmes liés à la Vierge (Mort de la Vierge par Le Caravage, Assomption par Poussin), vient orner les églises. La dernière Cène, de repas, opère un glissement vers une représentation du Christ-prêtre célébrant la communion (Louvre, jusqu’au 29 juin).
Mardi 19 mai, lors d’une conférence organisée par l’Association des Protestants du Palais M. Francis Rocard, responsable des programmes d’exploration du système solaire au CNES, a présenté » Rosetta, à la recherche de nos origines « . Francis est le petit-fils du physicien Yves Rocard dont les travaux concernèrent la mise au point de la bombe H, et le fils de Michel Rocard, homme politique et ancien premier ministre sous la présidence de François Mitterrand.
Le musée Courbet d’Ornans a consacré, une exposition au peintre suisse Auguste Baud-Bovy (Genève 1848 – Davos 1899), ami de Gustave Courbet, lié aux peintres Eugène Burnand et Edouard Girardet.
Causses et Cévennes, la revue trimestrielle du Club cévenol consacre une partie de son dernier numéro au protestantisme à Montpellier (120e année, 2015, n°2, 7 €).
Du 13 septembre (culte d’ouverture présidé par Béatrice Hollard-Beau) au 29 novembre, l’Eglise réformée du Saint Esprit, rue Roquépine, à Paris, célèbrera le cent-cinquantenaire de son inauguration, en particulier lors des Journées du Patrimoine et selon le calendrier qui sera consultable sur le site www.epu-saint-esprit.org. Une vingtaine de visites guidées, conférences et de concerts mettront l’accent sur l’esprit des bâtisseurs qui ont conduit à son édification : Baltard et Ballu et l’urbaniste visionnaire que fut Haussmann. L’émission du Comité diffusée le 1er dimanche de septembre évoquera le rôle primordial des protestants Haussmann et Baltard dans la restructuration de Paris et le renouveau artistique sous Napoléon III.
Le centenaire de la Grande guerre est l’occasion de s’intéresser à des archives révélant l’implication d’actions philanthropiques humanitaires émanant des milieux protestants. Ainsi, Anne Morgan (petite fille de pasteur et fille du banquier Pierpont Morgan) transforme dès le début de la guerre, en 1914, sa propriété de Versailles en ambulance à l’intention des soldats blessés puis, après avoir collecté des fonds aux USA, revient s’installer en France à Blérancourt (Aisne) avec des amies pour créer, en avril 1917, le CARD (Comité Américain pour les Régions dévastées). Jusqu’en 1924, 350 bénévoles américaines vont ainsi sillonner la Picardie à bord de leurs camionnettes Ford, soigner, distribuer du ravitaillement aux soldats comme à la population, et contribuer à la reconstitution du tissu social en agissant dans les domaines de la santé, de l’hygiène par les visites aux mères, de l’éducation et des loisirs (les premières voitures-bibliothèques). Le château-Musée de Blérancourt agrandi doit rouvrir ses portes en 2017 et présenter cette page d’amitié franco-américaine.
L’Armée du Salut américaine – la Salvation Army- a aussi été très active, le rôle des américaines déterminant. Surnommées les « Donuts-girls » elles fabriquaient ces gâteaux dans des moules bricolés à l’aide de douilles d’obus emboités, et les distribuaient dans des baraques en bois, les Foyers du Soldat, avec des boissons non-alcoolisées. Cette épopée a été présentée cet hiver lors d’une soirée organisée par les Amis de l’aumônerie protestante aux Armées, dans les locaux de l’EPUF-Luxembourg, rue Madame.
Cet hiver encore, à l’Institut protestant de Théologie de Paris, Donald Davis, Archiviste de l’American Friends Service Committee (AFSC), créé en 1917, et Jeanne-Henriette Louis, ont évoqué Les Quakers américains et la France, XVIIe-XXIe siècles: une relation épisodique, et des actions de secours dans les deux Guerres mondiales, à l’aide d’illustrations du fonds d’archives conservé à Philadelphie. Les Quakers étant objecteurs de conscience, leur aide s’est opérée en dehors des zones de combat, dans le cadre d’un service civil autour des ambulances, du ravitaillement des civils, de l’assistance agricole (semences), colonies de vacances, maisons maternelles (Châlons-sur-Marne), et ateliers de couture. Présents en Allemagne dès 1920 pour parer à la malnutrition des enfants, ils ont été actifs lors de la guerre civile espagnole (camp de réfugiés de La Rouvière près de Marseille, à Montauban). Leur neutralité leur permettait de passer à travers le blocus. Après guerre, les Quakers ont contribué à la remise en état du Collège cévenol, à l’entretien d’un lieu de rencontre au Val Richer (Normandie) et d’un centre à Paris, 110 avenue Mozart.
Le bicentenaire de la mort de Christophe-Philippe Oberkampf (1738-1815), sera marqué par une conférence au temple de Jouy-en-Josas, samedi 19 septembre, à 18h30: Oberkampf, un industriel protestant par Aziza Gril-Mariotte, spécialiste des toiles imprimées (voir p.19). Arrivé en France à 20 ans, après un passage par Bâle et Mulhouse, Oberkampf va transformer son petit atelier d’impression de Jouy en une manufacture qui deviendra au XIXe s. la plus importante en Europe ! Son parcours préfigure-t-il celui des grands industriels protestants ? En quoi le protestantisme intervient-il dans son itinéraire personnel, sa production, et son incroyable ascension ? Le temple (alors « chapelle évangélique ») inauguré le 11 juin 1865, a été érigé sur un terrain dépendant de l’ancienne manufacture grâce à la générosité de la baronne Louise Bartholdi-Walther et de la famille Mallet, descendants d’Oberkampf. Une exposition à Versailles (Musée Lambinet), un colloque au campus d’HEC les 8-10 octobre, d’autres conférences et manifestations sont signalés sur le site www.museedelatoiledejouy.fr