Deux expositions sur la Saint Barthelemy ont été présentées cet été dans le Loiret. L’une, au château de Sully-sur-Loire, évoquait les trois premières guerres de religion (1562-1570) et la rivalité de l’ultra catholique François de Guise et du protestant Gaspard de Coligny qui sera la première victime parisienne. La seconde, au temple d’Orléans, réalisée par l’association historique Mémoire protestante en Orléanais, s’attache au massacre orléanais documenté par de nombreuses sources et le récit d’un témoin oculaire, Johan Wilhem von Botzheim, alors étudiant en droit à l’Université d’Orléans, ainsi qu’à l’identification des victimes, leur profession.
Le 1er septembre, le 1er festival du livre protestant, organisé à l’Institut protestant de Théologie de Paris, a remporté un très grand succès, rassemblant beaucoup d’auteurs et un nombreux public. Trois prix ont été attribués : au pasteur Louis Pernot pour « Un christianisme pour le XXIe siècle », reprenant les leçons de catéchisme enseignées au temple de l’Etoile à Paris, à Patrick Cabanel et André Encrevé, auteurs du Dictionnaire biographique des protestants, ainsi qu’à Jérémie Foa, pour son ouvrage « Tous ceux qui tombent. Visages du massacre de la Saint-Barthelemy » se basant sur des recherches inédites, en particulier dans les archives notariales des années 1570.
Le prix 2022 de l’Amitié judéo-chrétienne de France (AJCF), créé en 1988, a été attribué au Grand-rabbin de France (depuis 2014) Haïm Korsia, récompensant son implication depuis de nombreuses années dans le dialogue entre les juifs et les chrétiens, lors d’une cérémonie à l’Institut, en novembre.
Plusieurs expositions parisiennes ont retenu notre attention en cet automne 2022 :
– De Garamont aux Garamond(s) : une aventure typographique, du 30/09 au 30/12 à la Bibliothèque Mazarine. Claude Garamont (Paris, vers 1510-1561) fut à l’origine d’une typographie adaptée aux ouvrages humanistes de la Renaissance, la « lettre romaine » (rompant avec le caractère gothique) et encore utilisée de nos jours par certains imprimeurs.
– Johann Heinrich Füssli (1741-1825), entre rêve et fantastique au musée Jacquemart André (16 sept.-23 janv.) Après des études de théologie (tendance Zwingli): et un bref poste de pasteur à Zurich en 1761, Füssli s’intéresse avec son ami d’enfance Johann Caspar Lavater, un pionnier de la physiognomonie, à l’étude des passions qui se reflètent sur le visage, Il part en Angleterre et, sans avoir fréquenté d’école d’art, peint des tableaux fantastiques d’inspiration shakespearienne et onirique, annonçant le romantisme,
– L’œuvre du peintre norvégien Edward Munch (1863-1944) au musée d’Orsay (20 septembre-22 janvier) est marquée par l’austérité névrotique de son père et réagit contre la société protestante dans laquelle il a grandi, inspiré par Nietzsche et d’Henri Bergson, s’exprimant à travers diverses techniques, dessin, peinture, estampe et blocs gravés,
– L’exposition Miroir du Monde. Les chefs d’œuvres du Cabinet d’art de Dresde (14 septembre-15 janvier) à l’Orangerie du Luxembourg, présentait des pièces exceptionnelles des collections des princes électeurs de Saxe acquises entre le XVIe et le XVIIIe s. pour leur «Kunstkammer » (cabinet d’art et de curiosité) dans un but encyclopédique, incluant mappemondes, objets scientifiques, montages précieux mettant en valeur des objets rares venus d’autres continents (coquillages exotiques, ivoires, noix de coco), porcelaines asiatiques, et production locale de l’« or blanc » de Saxe, surnom de la porcelaine de Meissen. Le petit personnage de l’affiche est un « Enfant Jésus » du début du XVIIes taillé dans un grenat et cristal de roche, serti de gemmes, provenant du Sri Lanka, « témoignant de la conversion des élites ceylanaises à la foi chrétienne sous influence portugaise » documentait son cartel.
Le programme du 1er semestre 2023 des conférences du samedi à 17h. à la SHPF (54 rue des Saints Pères, 75007) est très varié : le 7 janvier, Marianne Carbonnier-Burkard, « Au pays de Canaan » : un réfugié en Suisse écrit à sa famille, après la Révocation (1686-1689) ; 11 février, Charles Nicol, Les protestants et Nantes : de la traite négrière à la révolution industrielle ; le 11 mars, Catherine Secrétan, La réception de Spinoza dans la Hollande protestante du XVIIes ; le 15 avril, Frank Lestringant, Du Bartas et Jacques VI d’Ecosse : la fortune européenne d’un poète huguenot.
La SHPVD (Société de l’Histoire du Protestantisme dans la Vallée de la Dordogne), basée à Sainte Foy la Grande, centre d’archives et bibliothèque, poursuit depuis 2010 son projet numérique de publication de fonds d’archives privés, tout en rayonnant par d’autres activités. Elle a organisé en 2022 un colloque autour de « La chevauchée de Paul Revere » et un autre sur « La paix du Fleix » en soutien à la rénovation du temple du Fleix (appel à participation sur son site www.chroniquesprotestantesvalleedordogne.org)
Deux expositions dans des musées nationaux concerneront les guerres de religion en 2023 :
– Visages des guerres de religion au Cabinet d’arts graphiques du château de Chantilly, du 4 mars au 21 mai, présentant les principaux protagonistes de ces guerres fratricides qui trouvent leurs racines dans les luttes entre les familles princières des Guise et des Condé, et au sein même des familles. Les dessins de Clouet du musée Condé légués par le duc d’Aumale ont été restaurés, retrouvant leur fraîcheur.
Pendant cette exposition, la salle du Cabinet Clouet accueillera une exposition temporaire intitulée Le Cabinet des Leurres, terme qui renvoie à la notion d’illusions, de chimères et d’images trompeuses qui auraient la qualité de vrais faux souvenirs.
– La haine des clans. Guerres de religion. 1559-1610 du 5 avril au 30 juillet au Musée de l’Armée (Paris, Invalides) exposera les équipements de l’époque aux Invalides. Les armures et armes de parade destinées à impressionner l’adversaire, sont souvent l’objet d’un travail du métal remarquable ; au cours des guerres de religion qui couvrent 5 règnes, les stratégies et les équipements évoluent ; on va passer de coutumes médiévales à une conception plus moderne et technique; Le mousquet succède à l’arquebuse[i] ; les panoplies varient selon les multiples formations : milices bourgeoises, reitres, lansquenets, hommes de pied, Suisses et régiments de mercenaires étrangers, etc.
2023 sera l’occasion de multiples manifestations commémorant le centenaire de la mort de Pierre Loti (Julien Viaud, Rochefort 1850-Hendaye 1923) officier de marine, écrivain, peintre, photographe, musicien, voyageur passionné, marqué par l’éducation protestante transmise par sa mère. A ← Rochefort sa maison-musée (classée Monument Historique en 1990) imprégnée de la fascination de l’auteur pour l’Orient, rouvre après une douzaine d’années de rénovation.
A Saint-Pierre d’Oléron où il est enterré dans le jardin de la maison familiale ; une exposition sera présentée au temple, et le musée municipal de Hèbre-de-Saint-Clément (ancien couvent des Capucins) propose une exposition « Un collège nommé Pierre Loti ». A Paimpol (Côte d’Armor) des évènements (théâtre, lectures) sont organisés par l’association paimpolaise Les Amis de Pierre Loti autour de la mémoire des pécheurs d’Islande qui partaient de Paimpol. A Vincennes, l’association La Guirlande, propose le 11 février (renseignements 07 86 60 57 24) une rencontre littéraire, théâtrale et musicale « les cent vies » de l’officier de marine Julien Viaud, dit Pierre Loti, journaliste, écrivain, dessinateur, photographe, collectionneur, pianiste et chanteur !
Du 22 mars au 20 août 2023, le « Grand Palais Immersif de Bastille », rue de Lyon à Paris, nouvelle filiale de la Réunion des musées nationaux spécialisée dans la production, l’exploitation et la diffusion d’expositions numériques, pour le public parisien, national et international, proposera une exposition numérique dédiée à l’univers de Mucha, au-delà de l’Art Nouveau.
Le grand chantier présidentiel de rénovation du château de François 1er à Villers-Cotterêts (Aisne), siège de la future Cité internationale de la langue française, va en partie ouvrir ses portes au printemps après d’énormes travaux de sauvetage et de rénovation. Il accueillera le sommet de la francophonie en 2024. Ne serait-ce pas l’occasion de rappeler le rôle primordial de Jean Calvin natif de Noyon, dans l’élaboration de la langue française, En 1539, c’est dans cette résidence de chasse que le roi signa l’ordonnance de Villers-Cotterêts, l’acte fondateur de l’emploi du français dans les documents relatifs à la vie publique du royaume de France. Le but en était de faciliter la bonne compréhension des actes de l’administration et de la justice, mais aussi d’affermir le pouvoir monarchique, et le français devint ainsi la langue officielle du droit et de l’administration, en lieu et place du latin
Cette année va probablement être marquée par le souvenir du réformateur Martin Bucer (Sélestat 1491-Cambridge 1551) qui arrive à Strasbourg en 1523 et va dominer l’Eglise strasbourgeoise dans les années suivantes, Il y traduit les sermons de Luther, rédige la Confession tétrapolitaine. Il s’efforça de réconcilier Luther et Zwingli, mais dut s’exiler en Angleterre en 1549.
Protestante vaudoise par ma mère, j’écoute sur France-culture le « culte » (b r e f !!). Toutefois, l’officiant laisse le temps d’ouvrir sa bible pour suivre la lecture dans le texte, c’est ainsi que tout protestant le fait, d’habitude.
Je vous envoie par courrier postal puisqu’il existe encore,, un chèque pour ma cotisation 2023.
Merci de me faire parvenir « perhaps » un bulletin de liaison sur les réunions, activités annuelles.