Le 1er juillet 2022 ont débuté les mandats des pasteurs Christian Krieger, à la présidence de la Fédération protestante de France – précédemment président de l’Église protestante réformée d’Alsace et de Lorraine (EPRAL) et vice-président de l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL) – et Jean-Raymond Stauffacher, au secrétariat général de la FPF. Ce dernier, ancien président de la Commission permanente de l’Union nationale des Eglises protestantes réformées évangéliques de France (UNEPREF), a oeuvré à développer des liens avec plusieurs Eglises réformées en Europe ou dans le monde, en particulier en Hollande, aux USA ou au Brésil, et élu au bureau de la Coordination évangélique de la Fédération protestante qui rassemble les unions d’Eglises évangéliques membres de la Fédération protestante. Son dernier poste était celui de pasteur de la paroisse de de Montpellier, son épouse étant pasteure à Ganges.
Depuis juillet, le pasteur Guillaume de Clermont a succédé à Christian Galtier, directeur pendant 22 ans de la Fondation John Bost à La Force (Dordogne), perpétuant cette institution sanitaire et médico-sociale protestante à but non lucratif créé en 1848 par le pasteur John Bost. La Fondation est associée à la SHPVD (Société de l’Histoire du Protestantisme dans la Vallée de la Dordogne), centre d’archives et bibliothèque, animé par un groupe de bénévoles, en mettant à disposition des archives qui constituent une source importante sur l’histoire de la médecine psychiatrique dans les établissements de la Fondation.
Le 7 octobre, la SHPVD et l’association Les amis de Sainte-Foy et de sa région organisent avec Bertrand Van Ruymbeke et Philippe Chareyre, un Colloque Paul Revere, fils d’émigré foyen, orfèvre, et un des grands héros de la guerre d’indépendance américaine (contact@shpvd.org)
Le 24 juin, a été inaugurée à Paris, une place en l’honneur de Sarah Monod, à qui Gabrielle Cadier a consacré une biographie inédite (Ampelos éditions, voir infra). Pionnière du féminisme, et de l’action philanthropique, présidente du Conseil national des femmes françaises, la plus importante organisation féminine/féministe en France au début du XXe siècle, Sarah Monod fut la directrice laïque de l’Institution des Diaconesses, et a animé de nombreuses oeuvres sociales à caractère féministe.
A l’occasion des 80 ans de la rafle du Vel d’Hiv, du 16 juillet 1942, lors de laquelle ont été regroupés plus de 13 000 juifs dont un tiers d’enfants, dans des conditions insalubres, le film La Rafle a été reprogrammé à la télévision. Il évoque la conduite courageuse d’Annette Monod qui ensuite, sous l’égide de la Croix-Rouge, a été l’une des seules à pouvoir pénétrer dans les camps de transit de Drancy, Pithiviers ou Beaune-la-Rolande, où elle met courageusement en oeuvre des mesures sociales, Surnommée « l’ange de Drancy », avec l’appui du consul de Suède Raoul Nordling et de la Croix-Rouge, elle prend la direction du camp de Drancy une semaine avant la libération de Paris, et fait sortir les prisonniers après les avoir munis de laissez-passer et de cartes d’alimentation. (Bibl. Frédéric Anquetil, Annette Monod : l’ange du Vel d’Hiv, de Drancy et des camps du Loiret, Ed. Ampelos, 2018).
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Les 450 ans de la Saint-Barthélemy ont ainsi inspiré plusieurs évènements parmi lesquels nous citerons un Colloque International à l’Université Sorbonne Nouvelle & Sorbonne Université de Paris, les 19-21 mai 2022, « Cet horrible massacre si renommé par toute l’Europe », axé sur les représentations et usages de la Saint-Barthélemy en Europe et dans le monde (1572-2022), avec des interventions de Julien Goery, Denis Crouzet, Hubert Bost et Jérémie Foa, auteur de l’ouvrage remarquable Tous ceux qui tombent qui, puisant à de nouvelles sources dans les archives d’inventaires après décès des notaires, souligne le rôle joué par les dénonciations et « crimes de voisins » attitudes qui ont pu se retrouver en d’autres temps, dans des circonstances analogues…
La pièce, Massacre à Paris, écrite en 1593 par Christopher Marlowe – sujet d’un colloque partenaire qui s’est déroulé à Reims – a fait l’objet d’une représentation exceptionnelle dans la nef du temple l’Oratoire du Louvre, le vendredi 20 mai. Et le thème de l’Assemblée du Désert du 4 septembre, se formulait par une interrogation : Commémorer la saint Barthélemy ?
Une exposition au temple-mémorial américain de Château-Thierry s’est attachée à la personnalité de Gaspard II de Coligny (représenté sur un vitrail récemment restauré), victime de l’attentat perpétré par les Guise qui signa le départ du massacre. Il s’était fait remarquer localement lors du siège de Saint-Quentin pour sa bravoure et le souci du respect d’autrui sur les champs de batailles, en particulier des femmes exprimé dans le Code de l’honneur du soldat qu’il avait rédigé lors de son accession à la responsabilité de gouverneur général d’Ile de France et de Picardie. Sa présence sur un vitrail du temple est lié aux expéditions qu’il avait initiées en Amérique sous Charles IX, avec l’idée d’y créer des colonies pour les huguenots indésirables en France ; il est ici présenté comme un pionnier des relations franco-américaines évoquées ici avec La Fayette et le général Pershing, d’origine alsacienne.
Le Musée Jeanne d’Albret à Orthez (http://www.museejeannedalbret.com) présente l’exposition L’Art de régner, Béarn et Navarre à la Renaissance. En 1512, les souverains de Navarre perdent une grande partie de leur royaume ; ils vont, de Catherine de Foix à Henri IV, réorganiser leurs territoires en conserver leur indépendance face à la France et à l’Espagne pour reconstruire un Etat moderne et original.
Un colloque a marqué le 400e anniversaire des sièges de Saint-Antonin et Nègrepelisse, par Louis XIII, en 1622, un an après l’échec essuyé devant Montauban. Il mène une campagne de plusieurs mois en Vendée où il défait l’armée de Soubise – le frère cadet de Rohan – puis met le siège à Royan, dont il s’empare le 16 mai. Il remonte ensuite la Garonne (Ste-Foy-la-Grande qui se livre sans combat moyennant une compensation financière), jusqu’à à Moissac, Le 7 juin à Villemade, à proximité de Piquecos où il s’était établi l’année précédente, il fait passer l’Aveyron aux six régiments et les 600 cavaliers réunis sous ses ordres. De là, voyant que les défenseurs de Montauban, retranchés derrière les remparts, ne cherchent pas l’affrontement, préfère les éviter, contourner la ville et chercher des cibles plus faciles dans la vallée de l’Aveyron. Le 10 juin l’armée royale prend Nègrepelisse et massacre la population, dont les femmes qui avaient ardemment combattu, pillant et détruisant tout. Après la prise de Saint-Antonin, le roi poursuit sa route, contourne Toulouse et se dirige vers Montpellier qu’il gagne au prix d’un pilonnage intense de deux mois, rétablissant son autorité et le catholicisme par la construction d’une puissante citadelle (actuel lycée Joffre).
Le 24 aout a été inaugurée au Mémorial de Montluc, 4 rue jeanne Hachette, à Lyon une exposition sur « Des protestants internés à Montluc, 1943-1944 », visible jusqu’au 24 décembre, du mardi au samedi, de 14 à17h30. Chaque année l’Association des rescapés de Montluc organise une commémoration le 24 aout à la prison devenue mémorial. Simone Nussbaum et Mireille Monod ont pu établir les biographies de 20 protestants prisonniers de la Gestapo à Montluc pour faits de résistance, et qui furent pour la plupart exécutés en aout 1944 (Catalogue et appel à témoignages en vue de poursuivre le travail de recherche : Etienne Tissot, etienne.tissot@orange.fr et 06 07 53 19 46)
La troupe des deux vallées, membre de l’association culturelle de l’EPU de Palaiseau poursuit sa tournée et donnera une représentation de « 1768 – Résister – Sous Louis XVI, à la Tour de Constance », Drame en 4 actes de Jean-Jacques Néré, se produira à Paris, à la l’Institut protestant de Théologie, 83, boulevard Arago, 75014, dimanche 2 octobre à 15 h.
La veille, le 1er octobre, le 1er Festival protestant du livre se tiendra également à l’IPT, à 14h. l’actualité protestante littéraire est particulièrement prolixe, et vous pourrez rencontrer un grand nombre d’auteurs qui dédicaceront leurs ouvrages, et des prix littéraires seront attribués. Pour toute information, consultez le site www.festivalprotestantdulivre.com
L’Université du Havre organise les 13 et 14 octobre un colloque sur Jules Siegfried (Mulhouse 1837-Le Havre 1922), fondateur avec son frère d’une société spécialisée dans le négoce du coton avec des succursales à Bombay et en Nouvelle-Orléans. Ils créent l’École supérieure de commerce de Mulhouse en 1866, puis se replient en Normandie, où ils fondent l’École supérieure de commerce de Rouen et l’École supérieure de commerce du Havre qui existent toujours. Maire du Havre, député, sénateur, puis ministre du Commerce, de l’Industrie et des colonies, préoccupé des questions sociales, Jules Siegfried encourage la création des cités ouvrières et HBM. En 1894, il épousa Julie Puaux, très active dans les oeuvres pendant la guerre de 14, féministe et qu’il soutint dans les combats pour le vote des femmes. (sujet de l’émission de 9 novembre, à 8h55 sur France-Culture).
La Société Montalbanaise d’Étude et de Recherche sur le Protestantisme (SMERP) fondée en 1991 présidée à l’heure actuelle par l’historien Guy Astoul, poursuit un programme de conférences quasi mensuel avec, le 26 septembre, un hommage à son co-fondateur, Robert Guicharnaud (1921-2020), assorti d’une conférence, Art tribal et art rupestre dans le centre de l’Inde, par Jean Clottes ; le 19 novembre, à Daniel Ligou (1921-2013) auteur du Dictionnaire de la Franc-maçonnerie (PUF, 2004), et à Janine Garrisson, (Montauban, 1932-2019), à qui l’on doit, entre autres, L’Homme protestant (1980) et L’Édit de Nantes et sa révocation : histoire d’une intolérance (1985), ainsi que de romans policiers à caractère historique (Ravaillac, le fou de Dieu, Meurtres à la cour de François Ier, Henri IV : le roi de la paix, Meurtres à la cour de Henri IV).
Les 50 ans du temple de Montargis et de son centre Renée de France ont été célébrés le 12 juin 22 par un culte présidé par le pasteur Samuel Amedro, président du conseil régional de la Région parisienne. Son architecture imaginée par les architectes Monheim et Lesage a été labellisée « Patrimoine remarquable du XXe siècle » en 2016. Le temple est constitué de cinq prismes triangulaires accolés, donnant à sa toiture un profil en dents de scie. Les matériaux naturels, comme le bois, ont été privilégiés. Les vitraux modernes, sont au nombre de 153, « comme les poissons de la Bible » (photographies ci-dessous)