La Huguenot Society of Great-Britain and Ireland a mis à profit la période de confinements Covid par l’enrichissement de son blog (www.huguenotsociety.org.uk/blog) dans lequel sa présidente, Barbara Julien, évoque les premières années de la Huguenot society créée l’année du bicentenaire de la Révocation de l’édit de Nantes par les directeurs du French Hospital, et ses connexions internationales, reconnue par le niveau de ses publications, et ses collections à la Huguenot Library.
La représentation d’un papillon (red admiral) a permis d’attribuer récemment un album de botanique illustré vers 1575 à l’aquarelle, conservé au Victoria & Albert Museum, à Jacques Le Moyne de Morgues (v.1533-1588) cartographe originaire de la vallée de la Loire, devenu Dieppois avant d’émigrer à Londres, qui illustra l’expédition française en Floride.
Les amis des réunions internationales de descendants de huguenots partageront la tristesse d’apprendre le décès, en mai dernier, de Wendy Bennett, dont le sourire et l’énergie nous manqueront.
Du 28 octobre 2020 au 2 mai 21, le musée de la Reforme à Genève a commémoré, par une exposition « Calvin en Amérique », le voyage du Mayflower qui atteignit les côtes du Massachusetts en novembre 1620. Ses passagers Réformés puritains organisèrent une communauté en accord avec leurs aspirations religieuses, épisode considéré aux USA comme un moment fondateur du pays. La scénographie de l’artiste contemporain Séverin Guelpa suggérait l’atmosphère d’un voyage perpétuel et de ses escales, avec des Bibles surprenantes, le premier livre d’histoire jamais édité en Amérique du Nord, la sacoche méthodiste d’un prédicateur à cheval, une théière abolitionniste, une conque pour appeler en musique des Indiens à la prière, la blouse en organdi de Saint-Gall d’une jeune fille amish, des discours audiovisuels de Martin Luther King et Billy Graham, des casquettes religieuses de baseball, un voyage virtuel, la musique, et un montage audiovisuel reprenant des extraits de films permettaient de découvrir comment la religion irrigue la culture américaine. Illustrant un discours du président Franklin Delano Roosevelt (descendant de huguenots), des affiches de Norman Rockwell→ réalisées pour soutenir l’effort de guerre de la Deuxième Guerre Mondiale évoquaient Les quatre libertés fondatrices de l’Amérique : libertés de parole, de culte et celles de vivre à l’abri du besoin et de la peur.
En Allemagne, le musée huguenot de Bad Karlshafen a rouvert, profitant du confinement pour remanier une partie de l’exposition permanente, mieux mettre en valeur dans des vitrines éclairées l’argenterie et les objets de compagnies fondées par des huguenots, au premier étage du musée. Le pasteur Andreas Flick, consacre dans Hugenotten (2021, n°3) un article aux huguenots de Hofgeismar, petit village huguenot aux environs de Bad Karlshafen en Hesse, deuxième principauté après le Brandebourg à avoir accueilli le plus grand nombre de réfugiés après la Révocation, suivis par les Vaudois expulsés par Victor Amédée de Savoie en 1698-99, grâce à l’accueil du landgrave Charles (1654-1730) qui favorisa leur installation. Une exposition temporaire, « Glaubensflüchtlinge – heute » (Réfugiés pour cause de religion – aujourd’hui ») a été élaborée avec la Gesellschaft für bedrohte Völker (GfbV) (Société pour les peuples menacés), organisation humanitaire fondée en 1970, basée à Göttingen, pour la protection des droits des minorités, notamment sur le plan religieux et ethnique, évoquant la persécution religieuse des chrétiens, ainsi que d’autres minorités religieuses comme, par exemple, les Ouïghours en Chine ou les Rohingya au Myanmar.
Une « petite journée huguenote » s’est déroulée le 3 juillet 21 à Celle, et la prochaine « journée huguenote » se déroulera à Bayreuth en 2023. Par ailleurs, un projet d’exposition sur l’exil huguenot est conduit, en Allemagne du sud, par le pasteur Greif pour 2024. Le colloque des musées en Hongrie déjà remis d’un an en 2020, a été reporté à avril-mai 2022.
La newsletter, Huguenot Times, relate la cordiale invitation à déjeuner des principaux membres de la Huguenot Society of Australia par le nouvel ambassadeur de France en Australie, à Camberra, M. Jean-Pierre Thebault, lui-même protestant, promu membre d’honneur. Dorothy Brownrigg (membre de cette société, et qui avait participé à la réunion de Reims en 2018) a publié « Huguenot heritage : Irish families and More…in South African » recherche particulièrement intéressante, menée en France et en Irlande sur les traces de sa double appartenance huguenote afrikaaner et catholique irlandaise. Son ancêtre Richard Granville Nicholson lutta ainsi du côté anglais contre les Zoulous en 1879 puis contre eux dans la guerre des Boer en 1899-1902, et sa famille fut internée dans le camp de concentration britannique de Howick.
Le centre vaudois de Torre Pellice (Fondazione Centro Culturale Valdese) longtemps fermé avec la Covid, a numérisé une grande partie de son fonds photographique et mis en ligne une bibliographie vaudoise (www.bibliografia-valdese.comjspwald/de/index), un dictionnaire biographique des protestants en Italie (www.studivaldesi.org/dizionario/)et un portail du patrimoine culturel (patrimonioculturalevaldese.org/it) Il propose à Torre Pellice (jusqu’au 15 octobre) une exposition de Sculpture décorative des vallées vaudoises et du Queyras et prépare pour l’automne trois expositions et évènements à Torre Pellice, Stuttgart et Schönenberg pour commémorer le tricentenaire de la mort du pasteur Henry Arnaud, qui prit la tête de la révolte contre le duc de Savoie, Victor-Amédée II, soumis à Louis XIV, et mena sur les routes de l’exil environ trois mille Vaudois survivants, ne voulant pas abjurer le protestantisme, et se réfugieront en Suisse et en Allemagne où Arnaud meurt à Schönenberg (Bade Wurtemberg) le 8 septembre 1721. Ces commémorations liées au tricentenaire de la mort d’Henri Arnaud seront évoquées dans la chronique des AmHI, au cours de l’émission SOLAE du 2ème dimanche d’octobre.