Le 13 avril, 444 ans après l’évènement le plus dramatique de l’histoire de Paris, une plaque dédiée à la Saint Barthélemy a été dévoilée, apposée sur le mur en contrebas du pont-Neuf et de la statue d’Henri IV, à l’entrée du square du Vert Galant. Quoique très discret, l’emplacement de cette évocation se trouve au centre de nombreux souvenirs protestants, à proximité de St-Germain l’Auxerrois dont le tocsin fut le signal de la tuerie, du pont édifié sous Henri IV par Androuet du Cerceau, et de la place Dauphine autour de laquelle les orfèvres et graveurs protestants étaient nombreux à tenir boutique. La plaque porte deux vers des Tragiques : « Jour, qui avec horreur parmi les jours se compte/ Qui se marque de rouge, et rougit de sa honte » écrits par Agrippa d’Aubigné en 1616, il y a 400 ans.
L’Association des amis d’Agrippa d’Aubigné, créée en 1986, vise à étudier et à faire connaître l’œuvre de Théodore Agrippa d’Aubigné et de ses contemporains, par l’organisation de journées d’étude ou colloques. Le 17 mars 2016, une journée eut pour thème Iles et insulaires comportant des interventions liées à François Leguat et Naissance de la robinsonnade. Fonctions et significations de l’île dans « Le Solitaire anglais « (The Hermit, 1727), de Peter Longueville. Un colloque international est prévu à l’hôtel de ville de Niort, du 22 au 24 septembre 2016 à l’occasion du quatrième centenaire de la parution des Tragiques : « Les Tragiques 1616-2016. Littérature, violence et politique ». Gilbert Schrenck, président de l’association évoquera cet ouvrage et la personnalité de son auteur dans une émission des Amitiés Huguenotes Internationales, sur France-Culture, le 6 novembre. (www.agrippadaubigne.org)
Un documentaire « Protestants de France » en 2 parties de 52 minutes, réalisé par Valérie Manns-Duhamel, a été diffusé les 24 avril et 1er mai sur FR5, à 22h25 La variété des intervenants reflète la vision globale du film : Patrick Cabanel, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Toulouse-Le Mirail, spécialiste de l’histoire du protestantisme ; Alain Duhamel, politologue ; Sébastien Fath, historien, spécialiste du protestantisme évangélique ; Pierre Joxe, ancien ministre ; Armelle Nouis, proviseure de l’école Estienne ; Thierry Peugeot, industriel, ancien président du groupe PSA ; Robert Puech, ancien résistant ; Dorothée Rajiah, pasteur de l’église Paris Centre Chrétien ; Michel Rocard, ancien premier ministre (1988-1991) ; Éric Ruf, comédien, administrateur de la Comédie-Française ; Coline Serreau, cinéaste, chef de chœur de la chorale du Delta ; Didier Sicard, professeur de médecine, ancien président du Comité consultatif national d’éthique ; James Woody, pasteur de l’Église protestante unie de France à l’Oratoire du Louvre, à Paris. (www.francetelevisions.fr/protestants-de-france) Un DVD des deux émissions est en vente.
Une exposition sur panneaux montée à Yverdon et complétée par des documents de la SHPF, consacrée à Fortunato Bartolomeo De Felice, est présentée à la SHPF, 54 rue des Saints-Pères (75007), jusqu’au 20 octobre 2016. Fortunato Bartolomeo De Felice (Rome, 24 août 1723 – Yverdon, 7 février 1789) fut l’auteur principal et l’éditeur-imprimeur d’une l’Encyclopédie dite d’Yverdon, ou Dictionnaire universel raisonné des connaissances humaines, en 48 volumes in 4°, offrant une interprétation un peu différente de l’encyclopédie française. Originaire d’Italie, il se convertit au protestantisme et s’établit à Yverdon où il entreprit l’édition d’un ouvrage encyclopédique. Père de 13 enfants, une lignée de quatre générations de pasteurs illustrera sa descendance. Son fils Bernard Frédéric (1760-1832) après des études à Berne assurera un ministère auprès des réfugiés huguenots dans le Palatinat avant de devenir pasteur à Ottenberg puis à Lille de 1807 à 1832. Le fils de celui-ci, Guillaume (Ottenberg 1803 – Lausanne 1871) de nationalité savoisienne, pasteur à Bolbec, épousa la cause abolitionniste, rédigea la pétition française de 1846 qui aboutit en 1848, et est l’auteur de l’Histoire des Protestants de France : depuis l’origine de la Réformation jusqu’au temps présent (1850). Son fils Paul (Montauban 1847-1911), pasteur, fit ses études de théologie à Montauban et publia Les protestants d’autrefois. Le pasteur Philippe de Félice (1880-1964) étudia la théologie à Montauban et Heidelberg, professa à l’IPT de Paris, et publia plusieurs livres dont Foules en délire, extases collectives; essai sur quelques formes inférieures de la mystique.
Dimanche 19 juin, la cérémonie annuelle de Wassy – 3ème dimanche de juin – a été associée à un hommage dédié au fondateur du Musée de la Grange de Wassy, le pasteur François Cormouls-Houlès décédé le 3 janvier 2015 (culte à 10h30, suivi d’un pique-nique tiré des sacs, d’une visite du musée aménagé dans le temple, et d’un concert dans l’église).
Rappelons que le massacre de Wassy perpétré le 1er mars 1562 par les hommes des Guise déclencha les guerres de religion. Après l’édit de Nantes, un 1er temple fut élevé en 1614 puis détruit, la chaire → à l’abat-voix sommé d’une fleur de lys « donnée » au curé de Blecourt (où elle se trouve toujours) en récompense de son zèle à convertir les protestants… Un temple fut à nouveau « dressé » à l’emplacement de l’ancien en 1787, à la promulgation de l’édit de Tolérance. Le musée y a été aménagé il y a 40 ans (1976), conservant la chaire, les inscriptions murales (Décalogue, Notre Père et Symbole des apôtres), quelques bancs.
La commune de Wassy (Haute-Marne) se trouve à 14 km de Saint-Dizier (RN 4 entre Paris et Strasbourg, proche des autoroutes A4 et A31. (Office du tourisme de Wassy 03 25 07 64 47)
A la lumineuse exposition Albert Marquet présentée au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, jusqu’au 21 août, on croise Elie Faure (Sainte-Foy-la-Grande 1873-Paris 1937) qui donna des soins au peintre. En effet, Elie Faure connu pour son Histoire de l’art publiée à partir de 1809, avait fait comme son frère Jean-Louis (chirurgien et gynécologue) des études de médecine, présenté sa thèse de doctorat en 1899, et exercé en tant que médecin militaire pendant la première Guerre mondiale.
La fréquentation du Musée virtuel du protestantisme (www.musee-virtuel-du-protestantisme) créé en 2003 par la Fondation pasteur Eugène Bersier, en collaboration avec la Société de l’histoire du protestantisme français, est en hausse, avec environ 42 000 visiteurs par mois, et s’est imposé avec plus de 1 000 notices et 3 000 images comme un outil culturel incontournable, fréquenté par des plus jeunes depuis la mise en ligne d’un parcours pédagogique destiné aux collégiens (la Réforme est au programme de 5ème, abordée en 2nde) et apprécié des enseignants.
Entouré de son grand parc, le musée du Bois Tiffrais, musée de la France de l’Ouest, sur la commune de Monsireigne (12 km de Pouzauges, en Vendée), a considérablement enrichi, mis en valeur ses riches collections, et fait l’objet d’un grand lifting depuis quelques années sous l’égide du pasteur Denis Vatinel. Un lieu plein d’anecdotes à découvrir ou redécouvrir ! (www. bois-tiffrais.org – 05 51 66 41 03)
A l’occasion de l’assemblée annuelle célébrée en plein air sous le chêne classé « remarquable » qu’il y a présidé le 10 juillet 2016, le pasteur Clavairoly, président de la Fédération protestante de France, a déclaré l’ouverture des commémorations Luther qui se dérouleront au cours de l’année 2017, date symbole retenue pour l’avènement de la Réforme, il y a 500 ans. L’année Luther sera marquée en France par diverses manifestations labellisées « Protestants 2017. 500 ans de réformes », dont un colloque historique à Paris et des festivités sur le thème de la fraternité à Strasbourg. Le site www.protestants2017.org en détaillera le programme progressivement.