Temples réformés et églises luthériennes de Paris

1ière de couverture du livre "Les temples réformés et les églises luthériennes de Paris.Lors des Journées du Patrimoine et de Protestants en Fête, plusieurs temples ouvriront leurs portes pour des expositions, concerts et conférences. Pourquoi ne pas en profiter pour jeter un nouveau regard sur ces édifices ? Un livre abondamment illustré consacré aux Temples réformés et églises luthériennes de Paris est édité à l’occasion de la naissance de l’Eglise Protestante Unie de France. Trop rarement ouverts en dehors des cérémonies et des cultes, la plupart de ces 25 lieux de culte parisiens en activité, ainsi que quelques édifices désaffectés ou disparus, sont méconnus. Leur austérité légendaire révèle bien des surprises.

De l’origine de la Réforme à la Révolution, Paris n’a jamais eu droit à un lieu de réunion officiel. Au XVIIes, les parpaillots parisiens allaient au culte à Charenton, à 5 lieues de Paris en bateau, charrette, à cheval ou à pied!

Avec le Concordat, Napoléon affecte aux protestants quatre anciennes chapelles conventuelles : l’Oratoire du Louvre, Sainte-Marie, les Billettes et Pentemont. Leur aménagement intérieur témoigne de leurs objectifs théologiques. Le 1er vrai temple est construit en 1840. Les suivants le seront essentiellement au XIXes  et dans le 1er quart du XXe siècle.

 

A l’exception du temple du Saint-Esprit initié par Haussmann et Baltard, deux protestants influents sous le Second Empire, ce sont des édifices modestes dont l’implantation s’adapte au développement de l’urbanisme parisien. Jusqu’aux lois Ferry sur l’enseignement, lieux de culte et écoles seront indissociables. Témoins de l’architecture de leur époque, leur mobilier éclaire leur spécificité et recèle parfois des trésors en matière d’ébénisterie et de vitraux, sans parler de l’orgue, achat prioritaire qui suit la construction.

 

Traditions luthérienne et réformée se reflètent dans la conception architecturale et décorative. Les luthériens organisent l’espace autour du chœur et de l’autel surmonté d’un crucifix ; l’omniprésence du bois réchauffe leurs édifices, souvent agrémentés de vitraux colorés, parfois même historiés. Pour les réformés, l’église désacralisée est un digne lieu de réunion et d’enseignement. L’édifice doit être fonctionnel, permettre de bien voir et entendre le pasteur, dans de bonnes conditions, assis, chauffé, et bénéficier d’une bonne lumière. Ils ont des proportions assez ramassées, bancs et chaises entourent la chaire.

 

Le dépliant sur les musées du protestantisme et le livre-guide des Temples réformés et églises luthériennes de Paris seront des outils utiles à qui veut parfaire sa connaissance du patrimoine protestant.

 

Par Christiane Guttinger : extrait de l’émission du Comité Protestant des Amitiés Françaises à l’Étranger diffusée sur France Culture, à 7h55, le 1er septembre 2013.

 

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