Noyon, la ville natale de Calvin, consacre, depuis le 10 juillet, jour du cinq-centième anniversaire du réformateur, et jusqu’au 31 octobre, une exposition aux Protestants de Picardie au XVIe siècle.
Cette exposition présente le portrait de Picards qui ont joué un rôle déterminant dans l’avènement de l’humanisme et les débuts de la Réforme. Elle insiste plus particulièrement sur Jacques Lefèvre d’Etaples, Jacques Pavanes, Robert Olivétan, François Vatable, Pierre de la Ramée et Laurent de Normandie.
Jacques Lefèvre d’Etaples, est né vers 1455 à Etaples, petit bourg de Picardie. Il étudie le grec et le latin à Rome, alors que ces langues utilisées pour rédiger la Bible sont ignorées de la plupart des membres du clergé. Il enseigne ensuite brillamment la philosophie à Paris devant de nombreux auditoires qui suscitent la jalousie de la Sorbonne. Nommé vicaire par Guillaume Briçonnet, abbé de St-Germain-des-Prés, puis évêque de Meaux, il est le premier à traduire la Bible en français à partir de la Vulgate latine, afin de la rendre accessible à tous. La récente découverte de l’imprimerie donne à sa traduction des épitres de Paul, puis du Nouveau Testament en 1524, une diffusion qui dépasse vite le cercle de ses disciples. Elle suscite la formation de petits groupes qui se réunissent pour lire la Bible en y puisant un nouvel élan de foi. Lefèvre d’Etaples, voulait sortir l’Eglise de sa décadence intellectuelle et morale de l’époque, la réformer de l’intérieur ; il ne rompit jamais avec Rome[1]. Il fut le précurseur d’idées nouvelles et, surtout, permit à la génération suivante une connaissance directe des textes bibliques.
Parmi les étudiants de Lefèvre d’Etaples, un jeune picard, Jacques Pavanes né à Boulogne, proclama sa foi, et fut condamné à être brûlé vif en place de Grève à Paris. Sur son bûcher il prêcha avec tant d’éloquence, de courage et de sincérité que, durant son supplice, ses idées conquirent de nouveaux adeptes.
Robert Olivetan, né à Noyon et cousin de Calvin, s’exile à Neuchâtel où il élabore une traduction de la Bible en français à partir des textes originaux hébreux et grecs. Cette Bible, imprimée[2] grâce à l’aide financière des Vaudois, héritiers spirituels de Pierre Valdo qui ont adhéré à la Réforme, eut une diffusion considérable dans toute l’Europe.
François 1er et sa sœur Marguerite fondent le Collège de France, car les langues anciennes n’étaient pas enseignées à la Sorbonne opposée aux idées humanistes. Un brillant érudit, François Vatable originaire des environs d’Amiens, y professe l’hébreu. Il réhabilite la langue hébraïque, et traduit également des textes grecs, qu’il enseigne au jeune Calvin.
Pierre de la Ramée, dit Ramus, professeur de philosophie grecque et latine puis de mathématiques au Collège de France, publie de nouvelles grammaires et présente en 1562 à Charles IX un plan pour rénover l’Université. Sa conversion à la Réforme lui vaut, après d’innombrables persécutions, d’être assassiné au cours de la Saint-Barthélémy.
Laurent de Normandie, noyonnais et ami de Calvin se réfugie à Genève. Parallèlement à son métier d’avocat, il devient éditeur. Il écoule directement des ouvrages interdits, comme L’Institution Chrétienne de Calvin, auprès de libraires installés en France et par le biais de colporteurs recrutés parmi les réfugiés français.
Nous vous recommandons cette exposition estivale de Noyon consacrée à ces protestants de Picardie qui firent progresser l’étude des langues anciennes, donnèrent deux traductions de la Bible en français et affirmèrent leur foi. Leurs avancées, leur enseignement et leur soutien ont amené Calvin à instituer une nouvelle pratique religieuse, à structurer l’Eglise réformée puis, par ses écrits publiés en français, à donner ses lettres de noblesse à la langue française, qualifiée jusqu’alors de « langue vulgaire ».
Cette exposition intitulée plus exactement Humanistes chrétiens et protestants de Picardie au 16e siècle, présentée au Musée Jean Calvin et à la galerie du Chevalet, à Noyon, du 10 juillet au 31 octobre 2009, a fait l’objet d’une plaquette-catalogue de 81 p. illustrée, réunissant de petites monographies établies par Benjamin Findinier, directeur des musées de Noyon, ainsi que par G. Bedouelle, Ph. Chareyre, S. Fasoli, B. Roussel, I. MacLean, J.-F. Gilmont, C. Huchard, C. Chazalon.
(Émission du Comité Protestant des Amitiés Françaises à l’Étranger diffusée sur
France Culture, à 8h25, le 2 août, 2009)
par Christiane Guttinger
La Lettre N°44
Summary : PROTESTANTS IN PICARDY DURING THE XVIth CENTURY. exhibition in Noyon
by Christiane Guttinger
During the summer 2009 an exhibition took place in Noyon, the city where Calvin was born, to celebrate the five-hundredth anniversary of his birth and dedicated to the Protestants in Picardy during the XVIth century.
There were many interesting paintings, and portraits of Picardy men – such as Jacques Lefèvre d’Étaples, Robert Olivétan, François Vatable – who played a decisive part, at the time when humanist ideas and the Reformation were born.
Jacques Lefèvre d’Étaples was born in 1455 in Etaples, a small village in Picardie. He read Greek and Latin in Rome, at a time when most church people ignored those languages used for translating the Bible. Later he became a brilliant teacher of philosophy in Paris. He was appointed as the curate of St Germain-des-Prés, and was the first translater of the Bible into French, from the common Latin translation. As printing was recently discovered, his translations of the Epistles of Paul and later the New testament could spread widely. Small groups were created whose reading the Bible gave them a new dynamism. Lefèvre d’Etaples wanted to pull the Church out of its intellectual and moral decline, but he never split with Rome. He launched new ideas and mostly created a direct contact the biblical texts to the newcomers.
Among his students was a young man from Picardy, Jacques Pavane, born in Boulogne who was condemned to be burnt at the stake in Paris, place de Grève, for claiming his faith. During his agony he preached with such eloquence, sincerity and courage that his ideas conquered new adepts.
Robert Olivétan, born in Noyon, a cousin of Calvin’s, escaped to Neuchatel in Switzerland, where he translated the Bible into French from the original texts in Hebrew and Greek. This new Bible, printed thanks to the financial support of the Vaudois (followers of Pierre Valdo), was spread widely in all Europe.
Francis I, the King of France, and his sister Marguerite de Navarre founded the Collège de France, as the ancient languages were not taught in La Sorbonne (the Sorbonne ideas were opposed to humanism). François Vatable, a brilliant teacher who came from Amiens in Picardy taught the Hebrew language at the Collège de France, and also translated the Greek texts which he taught to Calvin.
The impulse from these men, their teaching and their support helped Calvin to set a new religious practice and to give the Reformed church a structure. Thanks to his writings edited in French, Calvin allowed the French language to acquire a new lustre, at a time when French was still called «a coarse language ».
[1] Il mourut très âgé, à Nérac, sous la protection de Marguerite de Navarre, la sœur de François Ier.
[2] En 1535 par l’imprimeur de Neuchâtel, Pierre de Wingle, la papèterie d’un petit village proche de Neuchâtel, Serrières, en fournissant le papier.
Nous sommes à Monneuse et Moneuse l’association. Dans le contexte avec nos recherches, nous avons trouvé Jeanne Moneuse de Hannapes ou Hannappes, qui est venu environ 1685 en Allemagne. Mon aïeul est aussi venu avec Napoleon 1806 de ce lieu en Allemagne, devenait au 8. L’octobre 1806 blesse et s’est marié évangéliquement dans l’année 1808. Est-ce que l’église était catholique ou protestante dans Hannappes (Aisne) dans l’année 1800? Nous avons des suppositions plus vastes aux contextes avec les Huguenots. Dans l’année 1836, une famille est prouvée en Algérie au comptage de la population protestante. Une autre famille a émigré à 1870 d’Italie dans l’USA. Nous supposons qu’aussi cette famille dans le 17. Le siècle de France en Italie a émigré. Malheureusement nous ne trouvons pas de preuves ici aux émigrations en Italie. Les beaucoup de saluts de Berlin, Ingolf Monneuse,